Bon, vous en avez assez d’entendre parler d’un test comparatif entre 4 montres cardio GPS mais de voir (presque) que des articles sur le Garmin ForeRunner 405CX ? Il est temps d’y remédier, non pas en bannissant fredbros qui, j’en suis sûr, à encore beaucoup de choses à nous raconter, mais en vous parlant un peu du Suunto T6C pack Multisport.
Donc dans ce pack, en plus de la montre et de la ceinture cardio, on trouve le GPS POD comme ils l’appellent, c’est à dire un récepteur GPS à porter au bras grâce à un brassard adapté (et fourni évidemment). Commençons simplement avec une mini carte d’identité de la bête (source : manuel d’utilisation sauf pour les dimensions) :
- Poids : 60g (72g avec les piles)
- Dimensions : environ 6.8cm de diamètre et 2.2cm d’épaisseur
- Piles : 2 piles 1.5 V AAA (LR03)
- Durée de vie : 10h minimum à 20°C
- Précision vitesse : +/- 2 km/h
- Précision distance : +/- 2%
Pour ce qui est de l’utilisation, la découverte du GPS POD par la montre T6C se passe sans aucun problème et en quelques secondes. Il n’y a alors plus qu’à glisser le POD dans le brassard et passer le tout autour du bras. Il faut un peu de temps pour s’habituer au brassard et savoir comment le placer : sous la manche du t-shirt ou sur la manche, mais dans ce cas ça ne doit pas gêner le mouvement du bras pendant la course. Bref, après quelques essais, le brassard est en place et après quelques minutes de course, je n’y pense plus. Enfin sauf une fois, pendant une course évidemment, où j’ai eu besoin de le remonter quelques fois car il glissait vers le coude. Pour quelle raison ? Je ne sais pas… soit je l’avais moins serré que d’habitude, soit avec la chaleur et donc une transpiration plus abondante, mon bras devenait plus glissant. Dans tous les cas, sur cet aspect je crois que Garmin a toujours une longueur d’avance sur Suunto et Polar en intégrant le GPS à la montre.
Autre détail qui a son importance, le temps de démarrage du GPS, ou plutôt le temps qu’il met pour trouver sa position. Sans surprise, c’est très variable puisque cela dépend de l’environnement dans lequel on se trouve. Si l’espace est très bien dégagé, c’est réglé rapidement, moins d’une minute. S’il y a quelques bâtiments, on peut arriver à plusieurs minutes. Mais parfois, il faut bien plus de temps : toujours à cette fameuse course (décidément, j’ai pas eu de chance), j’ai allumé mon GPS 15 à 20 minutes avant le départ. Sauf que celui-ci était dans une rue pas très large et entouré d’immeubles assez hauts. Du coup, au coup de feu du starter, toujours pas de GPS opérationnel. Il a fini par s’y retrouver, mais après plus de 2km de course…
Venons en maintenant à ce qui me semble essentiel pour un tel équipement : avoir une idée précise de la distance parcourue et de la vitesse instantanée.
Pour la distance, j’ai pu faire pas mal de tests, sur piste notamment, histoire de savoir avec quoi comparer, et donc sur une course (oui, celle où j’ai perdu plus de 2km au départ mais comme elle en faisait 20, ça laisse de quoi voir). Donc dans le tableau ci-dessous, on trouve mon estimation de distance en km (grâce à la piste où au balisage sur la course), la valeur donnée par le GPS POD et l’écart en pourcentage.
Je n’ai pas mis tous les tests sur piste mais juste une séance, mais c’est similaire. Donc globalement, la marge d’erreur est assez faible sur piste, certainement parce qu’elle est dans un environnement bien dégagé et que suffisamment de satellites sont visibles pour avoir une valeur précise. Sur 1 km, l’erreur peut être de quelques % mais en moyenne sur une distance plus longue, le taux d’erreur reste assez faible, en dessous des 2% annoncés en tout cas. Sur route, la valeur étalon d’1 km est déjà soumise à la précision de l’organisateur (mais faisons lui confiance), le taux d’erreur sur 1 km est bien plus variable. La raison principale selon moi est que le parcours était en milieu urbain avec pas mal de passages dans des rues étroites et/ou encaissées, ce qui nuit inévitablement à la bonne réception des signaux GPS. Cependant, sur la distance totale, les erreurs se corrigent ce qui donne au final une distance précise à moins de 2%, donc toujours dans les limites des spécifications Suunto.
Le second point à voir est donc la vitesse instantanée, donnée par la montre lors de la séance, et visible après coup sur PC via le logiciel Suunto Training Manager. Et pour juger, je vous propose une séance sur piste (4600m, récup, 4200m, récup, 5000m), faite à allure très régulière puisque contrôlée tous les 200m et je vous certifie que le rythme était très stable (57″ au 200m, soit 4’45 au km).
Je trouve le résultat assez décevant car la vitesse n’est pas du tout régulière mais oscille sérieusement autour de la vitesse réelle : de 4’20 à 5′ principalement au lieu de 4’45 au km. Ce résultat confirme ce que je voyais à ma montre pendant les séances, une vitesse affichée qui varie beaucoup alors que mon allure ne varie pas ou peu suivant les cas. Pour ne pas condamner trop vite Suunto et son GPS POD, c’est le moment de rappeler les spécifications données : Précision vitesse : +/- 2 km/h. Personnellement, je n’y avais pas prêté attention au début mais il faut reconnaitre que l’erreur est bien dans cette marge de +/- 2 km/h. Sauf qu’en course à pied, un tel taux d’erreur sur la vitesse est vraiment très gênant et ne permet pas de se fier à cette valeur pour régler son allure, à l’entrainement comme en compétition. Vraiment dommage !
Autre sujet qui fâche (ou pas), c’est l’impossibilité de récupérer la trace de sa sortie et l’afficher sur une carte. En effet, le GPS POD vous donne votre distance, votre vitesse mais rien sur les positions GPS et le détail de votre trajet. Donc si vous vouliez vérifier dans Google Earth ou autre si vous n’avez pas franchi virtuellement quelques maisons ou mis les pieds dans l’eau, oubliez, ce n’est pas possible. Aïe… moi j’aurai bien voulu voir quand même… Ceci dit, il existe sur Internet des sites expliquant comment bidouiller son GPS POD pour avoir cette fonctionnalité. Mais je vous recommande au moins d’attendre la fin de votre garantie avant d’essayer 😉
Dernier point à aborder, l’autonomie. Difficile de vous donner une vrai référence pour le moment mais j’en suis à presque 14h d’utilisation avec les piles fournies dans le pack et le GPS POD fonctionne encore. Donc les 10h minimum annoncées sont dépassées sans problème. Mais ce chiffre de 10h étant donné pour une température de 20°C, il faudra voir durant l’hiver car ici on est encore très souvent au dessus des 20°C dans la journée 🙂
Le bilan pour le moment est donc mitigé voir un peu négatif car le GPS POD est de bonne qualité, il respecte les limites de précisions données par Suunto mais c’est tout de même un gros problème d’avoir une vitesse instantanée si peu précise. Surtout que c’était pour moi le critère majeur.