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Triathlon de Gérardmer 2018 : Quand la rayée vous porte

Manu


 

Depuis plusieurs années, c’est une constante de la fin du mois d’août pour moi : quelques jours à Chamonix pour l’UTMB et ensuite le triathlon de Gérardmer. Cette année, j’ai choisi la distance olympique. Ce sera mon troisième triathlon distance M de l’année et sans aucun doute le dernier pour cette saison 2018. Il va falloir peut-être penser à passer à l’étape supérieure L ou half-ironman…

Depuis que j’ai gouté au triathlon de Gérardmer, il y a deux ans avec cette épreuve nommée distance olympique (cela correspond au format M : 1500 m / 40 km / 10 km), j’ai envie de revivre ce moment incroyable et surtout de faire mieux que la dernière fois. Cet été, j’ai particulièrement travaillé sur le vélo avec de nombreuses sorties et surtout des montées à répétitions sur la colline près de chez moi.

La météo est de notre côté, ils annoncent un temps couvert et des températures entre 15 et 20 degrés. Le lac est un lac de montagne donc pas d’inquiétude sur la température de l’eau, elle ne sera pas au dessus de 24 degrés et la combinaison sera autorisée. Par rapport à ma dernière participation, le parcours de natation a changé (enfin les bouées et le départ ont changé d’endroit). Je suis un peu inquiet sur l’enchainement des virages mais je ferai avec. J’adopte la technique habituelle : je prendrai le large pour nager à mon rythme.

A Gérardmer, il faut prévoir un peu de marge au niveau du timing, l’espace est vaste : zone de transition, départ, arrivée, retrait des dossards et parking. Le retrait du dossard est rapide, les bénévoles sont accueillants et motivés. Juste le temps de retourner préparer le matériel, d’aller amener le tout dans le parc à vélo et le départ est déjà annoncé. Le soleil tape, l’ambiance monte sur la plage et une odeur de Néoprène chaud envahit l’atmosphère.

J’ai décidé de prendre le large sur le premier virage et revenir plus dans l’axe à mi-chemin. Je n’ai pas pris le temps d’aller dans l’eau avant le départ, l’eau est fraiche et les premiers mouvements sont un peu difficile mais je prend assez vite mon rythme. Je me sens bien et je me dit que je suis bien partie, forcément quelques secondes après je me prend une vague et je bois la tasse… Je passe la deuxième et la troisième bouée à la corde sans souci. Je vois à peine la quatrième… je me dis que ce n’est pas encore fini.

Ma montre annonce 1500 mètres (j’ai activé la vibration tous les 500 mètres, cela permet de se situer un minimum sans regarder le cadran) et je suis pas encore sur le rivage. J’approche enfin de l’arche, je vois le fond, je veux mettre les pieds mais l’eau est très claire et c’est plus profond que je ne le pensais… Je sors enfin de l’eau… le plus dur est fait dans un temps similaire à la dernière fois. Dommage, j’avais l’impression d’avoir fait mieux mais j’ai surtout fait 300 mètres de plus…

Je monte sur le vélo très motivé, j’ai hâte de commencer à grimper pour voir si l’entrainement a fait son oeuvre. Voilà, je suis au pied de la rayée, la foule est là au rendez-vous et c’est la folie : sirènes, enceintes,… les gens crient, encouragent c’est tout simplement incroyable. On se sent porter, le premier passage se passe bien. Je suis content car j’ai pas mal doublé et j’ai de bonnes sensations. Ca descend, ça monte,… Je me sens vraiment bien, je monte même le deuxième petit col sur le grand plateau. Je prend beaucoup de plaisir dans la descente qui clôture le tour.

Le deuxième tour sera identique au premier, je suis même surpris car certains coureurs posent le pied tout en haut du grand col dans le dernier coup de cul, je double encore et toujours. Sur le deuxième tour, je gagne en confiance dans les descentes, j’ajuste les trajectoires et je dépasse parfois les 60 km/h.

C’est déjà la dernière montée, le dernier tour, après un rapide calcul, je vois que j’ai mieux tourné que la dernière fois. En arrivant, près des pistes de ski, un spectateur propose de la viande grillée, cela fait près de 2 heures que je mange du sucre, je prendrai un bout de lard grillé et cela me fera du bien. J’arrive en haut du col, je sais qu’il me reste 10 kilomètres mais c’est facile, je descend vite mais toujours vigilant, je double un malchanceux sans chaine… C’est ma hantise de casser quelque chose et d’être obligé de mettre pied à terre.

J’arrive à proximité de la zone de transition, je commence à enlever les chaussures et à mettre le pied dessus. Je saute du vélo à la limite de la ligne et je pars en courant vers mon emplacement, j’ai gagné quelques secondes c’est toujours cela de pris. Je mets mes chaussures et ma visière. Pour l’instant, aucune fatigue, tout va bien, j’ai suivi mon plan de nutrition à la lettre.

Je pars sur le 10 kilomètres sans vraiment d’objectif, juste garder un bon rythme… Le fait de connaître le parcours est précieux, au milieu des sapins vosgiens, le parcours est vallonnée mais j’arrive à garder un rythme raisonnable dans les montées et je lâche un peu dans les descentes. Les spectateurs sont nombreux, l’ambiance est excellente. Je n’avais pas prévu de temps final mais je m’étais dit qu’entre 3h30 et 3h40, ça serait super. Porté par la foule et l’envie d’être dans cette fourchette, je relance sur les deux derniers kilomètres. Le parcours fait plus de 10 kilomètres, apparement mais peu importe, je sprinte en arrivant dans la zone d’arrivée… Je passe la ligne en 3h38 soit près de 20 minutes de moins qu’il y a 2 ans. J’ai gagné beaucoup grâce au vélo et un peu grâce à la course à pied car je n’ai pas flanché.

Je termine ce triathlon ravi, de ma saison car je me suis globalement amélioré et enthousiasmé par cette dernière épreuve hors norme. L’organisation, les bénévoles, la météo… tout était parfait… et si je revenais à Gérardmer l’an prochain sur une épreuve un peu plus longue… il va falloir réfléchir vite car les inscriptions sont prévues au mois d’octobre…

 

Un commentaire sur “Triathlon de Gérardmer 2018 : Quand la rayée vous porte”


Posté par OLIVIER Le 12 septembre 2018 à 20:47

Bravo Emmanuel !!! sympa comme tout ce CR.
RDV l’année sur le L alors…

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