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Mizuno Wave Aero 8 et marathon

Mathieu Reizer


 

Il y a quelques semaines, lors des présentations, je vous ai dit que ces Mizuno Wave Aero 8 étaient des chaussures conçues pour la compétition toute distance. Or pour mes premières impressions, je me suis contenté de quelques séances d’entrainements, sur pelouse, piste ou route… Désolé, mais il ne fallait pas compter sur moi pour essayer des chaussures directement en compétition ! Je peux faire des erreurs en course, mais pas celle de tester pour la première fois du matériel 😉

Bref, j’ai préféré jouer la sécurité et commencer par casser un peu les chaussures en entrainement, avant de les tester en conditions réelles, sur marathon.  Je n’avais pas regardé mon kilométrage précis en entrainement pour faire les chaussures, mais il se trouve que j’avais parcouru environ 42 kilomètres… avant de les chausser le 14 novembre, pour 42 nouveaux kilomètres, mais chronométrés ceux-là !

En repensant au marathon, difficile de juger objectivement le rôle des Wave Aero sur ma performance. Mais il y a certains faits qui ne peuvent être contestés :

0 ampoule, 0 orteil ensanglanté, 10 ongles flambants neufs. Au niveau confort, pas grand chose à reprocher. Je me suis senti bien du début à la fin et je n’ai eu aucun bobo externe à déclarer à l’arrivée. En revanche, j’ai eu une légère douleur sur l’avant du pied gauche, un peu comme s’il était tétanisé. Au-delà d’un problème de chaussures, je pense que je n’étais globalement pas assez relâché de la tête aux pieds en courant car j’ai limite eu plus de courbatures aux épaules qu’aux cuisses le lendemain.

Genoux ok, dos ok. L’amorti est assez réduit sur ce modèle et ça finit pas se sentir : ça tape assez dur à chaque foulée et à partir du semi, j’ai senti que le dessous des pieds commençait un peu à chauffer. Malgré tout, cela ne m’a pas trop dérangé… peut-être aussi parce que mon rythme a bien chuté à partir du 30ème km. Mais l’essentiel pour moi, c’est qu’avec ce peu d’amorti, je n’ai pas eu de douleurs aux genoux, au dos ou ailleurs.

La légèreté n’est pas contagieuse. Des chaussures légères, c’est bien, mais ça ne permet pas forcément d’avoir des cuisses tout aussi légères après 30 km, dommage…

Attention chaussée glissante ! Sur route mouillée, il vaut mieux regarder où l’on pose ses pieds (vrai aussi sur chaussée sèche en fait…). En effet j’ai senti plusieurs fois mon pied glisser à l’impulsion sur les bandes blanches de signalisation routière. Ce n’est pas dramatique et sans doute que beaucoup d’autres chaussures ne sont pas 100% antidérapantes, mais cela peut devenir gênant sur un parcours humide très sinueux (corrida par exemple).

Au final le bilan est plutôt positif mais je pense que ce modèle n’est pas forcément le plus adapté au marathon, en tout cas pas pour tous les coureurs. Pour tirer pleinement profit de leur légèreté et de leur dynamisme, il faut avoir une foulée adaptée, tout aussi légère et/ou dynamique.

Personnellement, par rapport à mes capacités sur marathon,  je ne pense pas que les Wave Aero m’apportent vraiment un plus ni ne me desservent : je ressens leurs qualités (et leurs défauts), mais je ne peux pas complétement les exploiter sur cette distance. En revanche sur semi et surtout sur 10km, cela devrait être beaucoup mieux, si ce n’est parfait pour moi.

Et même si je prévois de plus souvent m’éclater sur 10km que sur marathon Wave Aero aux pieds, ne croyez pas que ces chaussures sont faites essentiellement pour les courtes distances ! En effet, certains n’hésitent pas à enchaîner les kilomètres jour après jour avec ces chaussures. C’est le cas en particulier de Serge Girard qui a bouclé son très long tour d’Europe en Wave Aero, ce qui lui a permis de les « tester » (et de les approuver forcément) tout au long des 27011,88 km parcourus en 365 jours.

Je pensais que pour une si longue et éprouvante  aventure, il aurait été mieux d’utiliser une chaussure avec pas mal d’amorti, mais comme me l’a confié Laure sa compagne, Serge Girard a une foulée rasante et n’a donc pas besoin de beaucoup d’amorti. Et comme elles sont légères et qu’il se sent très bien dedans, il a opté pour ce modèle. Au final, il aura usé 27 paires de Wave Aero (14 de l’année 2009 et 13 de l’année 2010). Au début, chaque paire durait environ 800 km, alors qu’à la fin de son périple, avec une vitesse moins élevée (et donc moins d’usure de la semelle), chaque paire pouvait faire environ 1200 km. Bonne nouvelle, je vais pouvoir garder les miennes encore longtemps !

Merci à Laure de m’avoir renseigné et je vous donne rendez-vous donc en janvier ou février pour la suite de mon essai, après un 10 km sur un rythme endiablé (enfin pour moi).

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