Chanceux sans doute ! Pistonné sûrement ! Mais peu importe, cela fait plus de 20 ans que je cours, plus de 15 ans que je tiens ce site et je contribue à ma manière à l’essor de la course à pied. Pour être complètement transparent, j’ai eu le dossard par l’intermédiaire de l’équipe du Podcast Dans la tête d’un coureur (dans lequel j’interviens de temps en temps) qui l’a reçu de la part d’Orange. Ils me l’ont gentiment proposé car ils savent que je cours régulièrement des marathons et que cela me ferait plaisir.
Depuis décembre 2022, la date est cochée sur mon calendrier, le 10 août 2024. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été passionné par les sports olympiques. Les JO c’est pour moi la mise en avant de tous ces sports qu’on ne voit pas assez : judo, escrime, aviron, canoë,… Des sports intenses, des sports où le geste doit être parfait,… Je n’ai pas attendu 2024 pour me passionner devant ma télévision.
En 2005, j’ai été déçu que la France n’ait pas les jeux en 2012. En 2017, je me suis dit « Enfin » et j’avais hâte de vivre les jeux dans notre pays. Je savais que cela serait une réussite populaire. En 2019 (si ma mémoire est bonn), en discutant avec Laurent Boquillet juste après l’annonce, l’engouement dans le milieu de la course à pied était déjà fort. En plein préparation pour les championnats d’Europe D’Athlétisme à Paris, une épreuve test est prévu sur les semi-marathon des championnats mais avec le COVID tout sera annulé.
La demande était déjà très forte… C’était le marathon à mettre dans sa liste au même titre que New-York, Londres ou Berlin. Je savais dejà à cette époque que cela serait compliqué de participer à cette épreuve unique. Alors forcément quand on m’a proposé un dossard, je n’ai pas réfléchi plus de 10 secondes.
3 mois de préparation
Afin d’être prêt le jour J, j’ai suivi les conseils de mon ami Greg et une planification précise avec 4 séances par semaine. Après 8 semaines d’entrainement, j’étais très bien puisque j’ai battu mon record sur semi-marathon de plus de 5 minutes (il datait de 2009). Malgré un COVID en début de préparation, tout se passait pour le mieux.
On dit souvent que la première victoire pour un marathon, c’est de faire ces 3 mois d’entrainement sans se blesser et arriver en forme le jour J. 10 jours avant le jour J, je fais la dernière grosse séance, un 2 fois 3000 mètres. Au milieu de la deuxième répétition, je sens une violente douleur dans le bas du mollet : j’arrête directement l’entrainement et je rentre en boitant…
Tout de suite, je prend rendez-vous avec mon kiné, j’applique de la glace et j’arrête tous les entrainements prévus. Après 2 jours, je vois que cela guérit assez bien mais j’ai peur d’être un peu juste pour être 100% opérationnel. Mais si au moins je pouvais participer et finir…. Peu importe le chrono.
4 jours avant, j’ai fait un mini-footing le matin avant d’aller chez mon kiné. Je réussi à courir mais c’est loin d’être génial. Il fera un superbe travail, la guérison s’accélère mais cela sera t’il suffisant ? J’arrive vendredi à Paris avec beaucoup de doutes… Je me repose toute la journée du samedi en regardant à la télévision, les dernières épreuves et les derniers matchs.
Le grand Jour
Il fait chaud sur Paris, très chaud,… L’ambiance monte autour de l’hôtel de ville. Paris est transformée, accueillante, belle,… Tout le monde est souriant dans les rues. On dirait que les jeux ont transformés la ville.
Le départ de mon sas est donné sous le son de la marseillaise avant le match de basket France – USA. Beaucoup d’émotions lors du départ de ce marathon tant attendu. Inutile de dire qu’il fait encore très chaud même si le soleil est en train de se coucher.
Le sol rayonne la chaleur accumulée pendant la journée. Je me cale sur le rythme prévu mais je trouve que mon rythme cardiaque est plus haut qu’habituellement sur ce rythme… Il fait vraiment très chaud, je sens mes jambes lourdes malgré l’envie de bien faire.
Les 10 premiers kilomètres se passent au rythme prévu mais malheureusement les bonnes sensations ne sont toujours pas là… Je bois énormément à chaque ravitaillement et je mange ce que j’ai pris sur moi. En arrivant à Versailles, je vois bien que cela va être difficile. Prendre le départ d’un marathon en pleine forme n’est déjà pas simple alors quand on part avec une petite blessure, cela n’arrange rien…
Sur le retour vers Paris, je vais gérer au maximum pour garder un rythme raisonnable. Les encouragements, l’ambiance, la Tour Eiffel qui apparait toute illuminée dans le fond ne suffisent pas pour me permettre de prendre du plaisir en courant.
Cela devient un supplice de boire de l’eau, j’aurais aimé autre chose (coca, boisson isotonique,…) mais malheureusement rien de tout cela au ravitaillement. La prochaine fois, je prendrai une gourde souple et des pastilles pour effervescente pour gérer ce petit détail.
Encouragé par une ami, j’arrive à reprendre un rythme « correct » du 33ème au 37ème kilomètre mais impossible d’aller plus loin. Je finis en roue libre en essayant de profiter de la nuit sur Paris. Je passe la ligne d’arrivée majestueuse et j’oublie même d’arrêter le chronomètre de ma montre.
Bilan
Content d’avoir vécu cette expérience unique, mais forcément déçu car les voyants étaient au vert jusqu’au dernier moment. Les enseignements que je tire de cette course :
- Si la course a lieu le soir, il faut s’entrainer le soir (c’est un point que je n’ai pas pu mettre en place compte tenu de mes habitudes et de mon organisation familiale)
- Mieux préparer mon hydratation (ne pas forcément faire confiance à ce qu’il y a sur place même si c’est la première fois qu’il n’y a pas de boisson isotonique sur un marathon)
- Ne pas courir un marathon l’été… sauf quand on a pas le choix mais c’est plutôt rare…