Un ptit dernier (article) pour la route sur le sujet « Born to Run ». Les Vibram Five Fingers sont-elles Born to Run compatibles ? Voilà un sujet passionnant non ?
Je résume Born to Run pour ceux qui n’auraient pas lu mon article d’hier : les hommes sont des coureurs nés si tant est qu’ils courent pieds nus ou presque, sur l’avant du pied et plus spécialement en endurance qu’en vitesse.
Et la réponse à la question (de la compatibilité des Vibram à ce mode de course) est : oui … et non.
Oui, parce qu’en Vibram, on est obligé de courir sur l’avant du pied. Oui, parce qu’en Vibram, il vaut mieux faire de l’endurance que de la vitesse (j’ai essayé tôt ce matin des séquences à 90% de VMA, sur route, et ce n’est pas si facile que cela).
Non, parce qu’il est précisé dans Born to Run, que l’avant du pied est un super amortisseur intelligent capable de prouesses qu’aucune semelle ne peut approcher (c’est une région très innervée donc avec une capacité de réaction ultra-rapide). Or la zone d’impact des Vibram est particulièrement « dure » et certes on court bien sur l’avant du pied mais on perd cette capacité d’élasticité, de réaction, d’adaptation à la charge que procure le contact direct (ou celui d’une simple semelle de type sandale).
Courir en Vibram, ce n’est donc pas courir réellement pieds nus, courir tel que la nature nous aurait créé (si on en croit le livre évidemment). C’est une « autre façon » de courir, au même titre qu’en Newton. Qu’on ne s’y trompe donc pas ! Il est d’ailleurs dommage que la logique des concepteurs n’ait pas été poussée jusqu’au bout, notamment en assouplissant et en affinant cette fameuse zone d’impact.
Une petite vidéo montrant les Vibram en situation réelle conduites par un superbe athlète (i.e. moi évidemment) et en plus cette vidéo est passée aux actus de BFM : cliquer ici http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/fivefingers-la-basket-en-forme-de-gant-360591/
Et pour vraiment tout savoir sur les Vibram five fingers (ou 5 fingers ou fivefingers, comme vous voulez), cliquez sur les liens suivants :
Posté par Dorval gilles Le 19 mai 2010 à 9:51
Pour alimenter votre débat, voici l’exemple a médité
Lorsque qu’Abebe bkila gagna le marathon des JO de Rome en 1960 en 2h15, il ne supportait pas de porter des chaussures. Il avait toujours eu l’habitude de courir pied nu
4 ans plus tard, pour des raisons essentiellement économique lié à un sponsor « officieux », il décide de mettre des chaussures et remporte le marathon des JO de Tokyo en 1964 en 2h12…
Ces progrès étaient ce du aux chaussures, à la qualité de son entrainement ? Par contre une chose est sûre, mettre des chaussures ne l’a pas pénalisé…
Même quand on coure pied nu, le talon touche le sol au moment du passage du centre de gravité au dessus des appuis. Et heureusement d’ailleurs car ce contact du talon au sol a un role de « pompe » et facilite le retour veineux. A ce propos je fais une petite aparté sur les chaussettes de compression utilisé en course. Les muscles lors de leur contraction exerce déjà cette fonction de compression sur les vaisseaux sanguins. Donc pas surprenant qu’aucune recherche scientifique sérieuse ait réussi à prouver leur efficacité (contrairement aux chaussette de récupération)
Pour en revenir à l’analyse de la foulée, il faudra bien plus que mon propos pour vous exposer les principes fondamentaux en matière de bio mécanique. Mais voici quelques éléments :
– seuls les sprinteurs sur les courtes distances (200m maxi) sont aptes à maintenir une attaque « plante de pied avec une pose quasi inexistante du talon au sol . Cela nécessite aussi des qualités musculaires spécifique aux sprinters permettant de garder une foulée de type « cycle avant » . Cette technique de course est très gourmande en terme d’énergie
– le marathonien, quelque soit son niveau, à une foulée de type « cycle arrière » avec un contact obligé du talon au sol. Il en est de même lorsque l’on trottine tranquillement pied nu.
– il ne faut pas confondre pause du pied au sol et tant de réaction au sol (c’est à ce niveau là que Gébressélasié est extraordinaire)
Courir pied nu peut être une envie, une « philosophie » et il faut la respecter totalement
Mais ce qui fait réellement progresser un coureur, c’est avant tout la qualité de son entrainement
Ce qui permet d’améliorer les qualités de « pied » et musculaire, c’est un gros travail de PPG, PPS, d' »éducatifs » au fil des ans. Plus ce travail sera entrepris jeune et meilleure sera la coordination une fois adulte.
Concernant les blessures, elles n’arrivent jamais par hasard. Elles sont la conséquence d’un ou plusieurs faits: un entrainement non adapté (souvent la cause principale), un manque de « gainage » de la ceinture abdominale, un manque d’étirement, une hygiène de vie (alimentation, hydratation et sommeil) un peu négligée
Une fois ces différents points respectés, les risques de blessures seront minimisés que l’on coure ou non avec des chaussures.
A propos de chaussures, partir toujours sur des modèles 100% universels. Très infime est le nombre de coureurs ayant vraiment besoin d’une correction. Si c’est le cas, s’adresser alors à des podologues du sport
En espérant avoir participé à mon petit niveau dans votre quête du « courir plus efficacement «