Quand je dis FIN, c’est juste pour vous, pas pour moi évidemment puisque je vais courir le Marathon Seine Eure (17/10/2010, suivi de toute ma préparation sur ma page Facebook www.facebook.com/frederic.brossard1) en Vibram – celles-ci ou les Bikila, je ne sais pas encore – et que je ne m’entraîne plus qu’avec elles. Non, je dis FIN parce que je les ai déjà testées dans toutes les conditions possibles et imaginables et que je peux dès aujourd’hui tirer des conclusions définitives sur le sujet alors, autant en profiter !
Quand je dis toutes les conditions, c’est vraiment toutes … Conditions d’entraînement : des séances de sprint sur piste, des séances de VMA sur route (15×20/20), du fractionné long sur route (10x500m à 90% de VMA), de l’endurance fondamentale (2×13 km à 13 km/h de moyenne) et même un 10 km officiel (en 40’24 »). Conditions atmosphériques également : sec et très chaud, pluvieux … ne manque que le froid hivernal mais il faudra patienter 🙂
Commençons par les points négatifs, confirmation de ce que j’avais déjà écrit, juste après « la première fois » :
– la non adaptation de la chaussure aux pieds grecs (2e orteil plus long) qui oblige à prendre une pointure pour laquelle 4 orteils sur 5 flottent un peu dans leur « logement ». Corollaire : le manque de demi-pointure.
– l’épaisseur un peu trop importante de l’avant de la semelle qui fait que le ressenti n’est pas tout à fait celui du barefoot et qu’on ne profite pas à plein de l’effet propulsion de l’avant du pied. Il faut dire que le modèle KSO que je teste est prévu pour faire du … trail … D’où mon hésitation quant au choix du modèle pour mon marathon.
– la non-imperméabilité, ce qui est le cas de toutes les chaussures de running, sauf que dans le cas des Vibram, la partie tissu est très proche du sol et que la moindre surface d’eau affleurante sur la chaussée se sent immédiatement sur les doigts de pied.
– le manque de respiration du pied sous de fortes chaleurs. Ca chauffe ! Tant en-dessous qu’au-dessus.
– la difficulté à trouver tout seul le bon geste en descente. J’ai fini par comprendre, grâce à un coach US spécialisé Vibram, ce qu’il convenait de faire : lever très rapidement les genoux et faire des pas encore plus petits, laisser les épaules à l’aplomb des pieds.
Les points positifs maintenant :
– la sensation de liberté … Difficile à vous quantifier mais tellement agréable … Une autre façon de courir et de voir les choses. Franchement, je ne souhaite plus retourner vers des chaussures classiques. Et même dans ma vie de tous les jours, je n’arrive plus à chausser des mocassins à talon. J’ai dû ressortir la collection de Docksides de ma jeunesse.
– la facilité de la foulée : plus courte, plus efficace, moins énergivore qui permet de courir plus longtemps et plus vite qu’avec des chaussures classiques tout en faisant moins d’effort.
– la réactivité du pied : très sensible sur les séances de VMA. La foulée sur l’avant du pied est réellement plus explosive (CF ce que j’avais écrit sur Born to Run), mes 100m sur piste sont là pour en témoigner (15 secondes contre 17 habituellement).
– la rapidité d’assimilation. Un exemple : sur ma première séance de fractionné long (juste 2×5 min à 16 km/h), ma 2e séance d’entraînement en VFF, je n’étais pas très à l’aise car j’avais gardé des attitudes « classiques ». Par contre, quelle facilité sur ma seconde séance de ce type (10x500m à 16km/h). Aucun souci pour tenir la vitesse. J’ai juste gardé en tête « raccourcir la foulée et lever un peu plus les genoux que pour une séance d’EF ».
– anecdotique mais pas négligeable pour ceux qui font des compétitions : on peut fixer une puce 🙂 Il suffit de la clipser sur la lanière velcro.
Vous aurez compris, je le pense, que je suis totalement convaincu ! En réfléchissant bien, peut-être plus, d’ailleurs, par l’approche « running minimaliste » que par la technologie Vibram en elle-même finalement : sensation de liberté, meilleur contrôle de la foulée, efficacité … Les VFF ont, au moins, le mérite d’être facilement « disponibles » sur le marché Français et de permettre à notre pays de se mettre au running minimaliste et envisager de commencer à pouvoir considérer la possibilité éventuelle de peut-être rattraper notre retard sur les USA.
Cela dit, je devrais pouvoir tester bientôt au moins l’une des concurrentes de la VFF donc poursuivre différemment mon exploration de la galaxie minimaliste (et accessoirement me rajouter un noeud au cerveau : avec quelle chaussure minimaliste vais-je courir Seine Eure ?).
Quelques conseils pour les would-be VFF runners : ne faites surtout pas comme moi ! ( 1) je suis un extrémiste en matière de test, c’est toujours du tout ou rien 2) je fais beaucoup de PPG et mon corps est solide). Ne délaissez pas brutalement vos chaussures classiques mais introduisez tranquillement et progressivement les VFF dans vos séances. Ne courez surtout pas sur des surfaces souples avec mais attaquez directement le dur. Ne cherchez pas à inventer une foulée particulière : raccourcissez votre foulée habituelle, penchez le buste légèrement vers l’avant et … courez sans vous prendre la tête, vous verrez tout de suite que vous ne posez plus les talons. Pas trop compliqué non ?
Une petite vidéo montrant les Vibram en situation réelle conduites par un superbe athlète (i.e. moi évidemment) et en plus cette vidéo est passée aux actus de BFM : cliquer ici http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/fivefingers-la-basket-en-forme-de-gant-360591/
Et pour vraiment tout savoir sur les Vibram five fingers (ou 5 fingers ou fivefingers, comme vous voulez), cliquez sur les liens suivants :
- Vrai Test VIBRAM FIVE FINGERS KSO
- VIBRAM Révolution ou Arnaque ? Premiers éléments de réponse
- Les Vibram sont-elles “Born to Run”compatibles ?
- Vrai Test Vibram Five Fingers – première compétition
- Le Marathon de Paris en Vibram Five Fingers
- J’ai couru en Vibram Five Fingers !
- Vrai Test VIBRAM FIVE FINGERS KSO – Suite et fin