Salut chéri ! Je vais courir. A tout à l’heure… Combien de fois avez-vous prononcé ces quelques mots ? Des centaines, des milliers de fois déjà… Pour vous, c’est même devenu une banalité. Et pourtant qui s’est déjà réellement mis dans la peau de celui qui restait planté là et qui vous regardait partir vous entrainer. Bref quand vous avez décidé qu’il était temps d’aller courir, tout vous semble logique et écrit à l’avance en quelque sorte. Mais pour les autres ? Pour les copains, les amis ? Et pour la famille ? Car il n’y a pas trente-six solutions, il faut bien se rendre à l’évidence. Soit votre compagne connait la musique et est aussi adepte de la course à pied et auquel cas il faudra juste arriver à faire coincider vos plans d’entrainements et donc vos horaires. Si tant est toutefois que vous ne courriez pas carrément ensemble… Mais bon cela veut aussi dire que vous n’avez pas, ou pas encore de gamins, et que vous êtes libres comme l’air… Car sinon, il faut jongler avec la garde de ce dernier. Sauf si vous arrivez à le refiler à un voisin pendant une heure !
Mais bon, vous admettrez tout de même que cet exemple est très rare. Il n’y a pas tant que cela des couples où les deux parties courent ou sont passionnés de course à pied… Donc on arrive à l’autre cas. Plus répandu du coup… Un des deux ne court pas et ne compte pas s’y mettre. Voir même il ne sait pas du tout à quoi ça peut servir. Pendant quelques mois ou quelques années, vous pouvez passer du coup pour un doux sportif, un peu allumé certes à vouloir courir ainsi tout le temps, mais l’amour aidant, on ne retient que l’aspect sportif de la démarche. «Tant qu’il court finalement, il n’est pas avachi devant la télé, il ne boit pas ou ne fume pas. Bref il est assez saint ! » Mais quand on est un peu moins amoureux, cela peut devenir un truc du genre : « Il est jamais là… Je suis jaloux, je ne comprends pas pourquoi il passe autant de temps avec ses baskets et pas avec moi ! »
On sait pertinemment que le fait d’aller courir est une démarche égoïste. Qu’y faire ? Essayer d’intéresser l’autre à la démarche. Ce n’est pas évident non plus. Si vous sortez et que vous dites : « aujourd’hui j’ai ma séance de fractionnés ! » Qu’est-ce que cela va évoquer chez
l’autre ? Vous y avez déjà pensé ? Peut-être qu’elle va croire que vous faites des opérations dans votre tête en même temps que vous courez. Que c’est un exercice mental associé à l’effort physique et que les plus forts sont ceux qui sont capables de tout faire… Allez savoir !
Pareillement vous pouvez toujours expliquer que vous êtes en train de préparer un marathon. Mais cela veut dire quoi pour l’autre ? Peut-être qu’elle pense que vous allez devoir courir une heure entière sans vous arrêter ? Ou alors que vous allez devoir suivre quelqu’un en
courant pendant toute une matinée. Allez savoir aussi !
Bref tout semble être question de communication. Mais encore une fois, c’est plus facile à dire qu’à faire. On part toujours du principe que ce qui est acquis pour nous, l’est forcément pour l’autre. Pas évident. Au bout du compte, toutes les heures que vous aurez passées
à courir tout seul dehors, et bien, quoique vous disiez, quoique vous fassiez, vous ne les aurez pas passées de toute façon avec les vôtres. Et cela n’est jamais facile à expliquer, à s’expliquer. On espère toujours que chacun réussisse à trouver son compte dans un couple
ou dans une famille… On espère… Mais n’oublions jamais qu’il faut toujours se remettre en question et ne pas avoir peur d’en reparler aussi ! Courir oui, mais courir pour ou avec les autres, c’est encore mieux non ?