Sujette aux ampoules depuis des temps immémoriaux, j’ai élaboré au fil de mes claudications une stratégie à mi chemin entre les recettes de sorcière et les rituels pré-compétitifs . Celle-ci n’est pas, dans sa composition, tout à fait à l’unisson de ce que l’on peut lire sur les forums spécialisés mais est, en ce qui me concerne, parfaitement efficace. Je vous livre ici l’état de mes dernières combines en souhaitant qu’elles fassent disparaître de la surface de quelques épidermes ces vilaines phlyctènes !
Pour tout vous dire : je n’utilise pas de Nok ! Après avoir vidé consciencieusement deux ou trois tubes de ce produit j’ai constaté qu’il n’était pas plus efficace qu’une crème ordinaire (mais comportait davantage de parabène). Au contraire, la vaseline (dont le coût est bien inférieur) est beaucoup plus radicale pour prévenir les échauffements de mon épiderme. Vaseline dont je dois cependant admettre que sa texture est pour le moins désagréable. Désormais, et après avoir testé le beurre de karité et quelques onguents bio aussi divers que variés mais aussi le cétavlon ou autre spécialités pharmaceutiques, je n’utilise plus que de la crème Epitact « pieds secs et abimés » qui est aussi lubrifiante que la vaseline mais au contact mille fois plus agréable — outre qu’elle sent bon ! C’est la seule crème avec laquelle je parviens à terminer une épreuve de 10 bornes sans strap et sans ampoule (je sais… vous pouvez m’appeller la princesse au petit pois…) et je m’en oins partout où cela est nécessaire : les pieds mais aussi les aisselles ou même le fond de culotte avant un marathon…
Au delà de 10 bornes, la crème ne suffit plus et je suis obligée de recourir d’abord au tannage, ensuite aux straps et aux pansements préventifs. Pour le tannage, j’utilise du jus de citron (une grosse rondelle) que je mélange à 3 ou 4 gouttes d’huile d’essentielle de camphrier et j’en badigeonne chaque pied tous les soirs. Le matin, si le besoin s’en fait sentir, j’hydrate avec un peu de beurre de karité. Je n’ai pas essayé la lotion Tano (plus coûteuse de mes citrons du marché qui me conviennent parfaitement) je ne saurais donc rien vous dire de son efficacité. Enfin, quatre jours avant l’épreuve je dépose sur la plante de mes pieds une épaisse couche de henné. Puis j’enroule ceux-ci dans du film transparent puis un sac plastique pour préserver la couleur de mes draps : il me faut passer la nuit avec cet onguent. Je ne saurais trop vous conseiller de ne pas inviter, pour cette nuit-ci, votre amoureux(se) à partager votre couche… déjà usé par vos discours mono-maniaques et la longueur de vos entraînements, il risque de vous surprendre en adoptant une allure de sprinteur pour prendre la poudre d’escampette !
S’agissant des pansements préventifs et du strap, j’y recours donc avant toute épreuve supérieure à 10 km, et je procède de la sorte :
– d’abord un nettoyage minutieux au savon.
– Ensuite,je passe un coton imbibé d’éther sur chaque plante de pied (pour enlever le film d’hydrolipidique afin que les pansements adhèrent mieux : il ne faudrait que votre strap se mette en boule au 30ème kilomètre !
– Je chauffe au sèche-cheveux un pansement préventif anti-ampoule spécial pied diabétique chez Epitact lequel est réutilisable et beaucoup plus efficace que les compeed et les urgo de tout poil quand il s’agit de prévenir (en revanche, sur des ampoules constituées les compeed sont parfaits )
* Une fois ledit pansement posé, je n’oublie pas de frotter sa face extérieure avec du talc (afin de réussir à le décoller ensuite : il est réutilisable et je ne m’en prive pas, mon premier jeu de pansement a déjà fait une bonne dizaine de course et je l’utilise encore)
*Je recouvre ensuite la plante de mes pieds d’une bande élastoplaste de grande largeur. En en découpant deux tronçons d’une quinzaine de centimètres pour ne pas recouvrir le dessus du pied et être trop à l’étroit dans mes chaussures.
Voilà, j’imagine que ceux qui s’avalent le marathon des sables ou autres joyeusetés pour nos petits pieds délicats doivent avoir également des remèdes encore plus efficaces, je ne désespère pas de leur soutirer un jour…