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Christelle Daunay et l’Ostéopathie

Manu


 

Stéphane Morin est l’Ostéopathe de Christelle Daunay. Voila une interview sur leurs façons de travailler ensemble. Interview qui nous a été fournie par l’ESO.

Christelle Daunay, vous êtes multiple championne et détentrice de plusieurs records de France – notamment pour le semi et le marathon, et, dernièrement, sur le 10 000 m. Quels sont vos objectifs pour les Jeux Olympiques de Londres ?
CD: Il s’agit de ma deuxième participation aux JO après celle de Pékin en 2008. Cette année j’ai plus d’expérience et je n’irai donc pas comme simple participante, comme en 2008, mais en tant qu’actrice ! Forte de mes performances de ces dernières années je peux me confronter aux meilleurs et être devant eux: un top 10 me conviendrait parfaitement. Après, il s’agit d’une course d’un jour et je dois être au meilleur de ma forme ce jour-là afin d’assurer une bonne performance.

Justement, comment l’ostéopathie vous aide-t-elle à être en meilleure forme?
CD: L’ostéopathe fait partie intégrante de l’équipe qui m’entoure tout au long de l’année; je suis suivie également par un médecin, un podologue et un masseur kinésithérapeute. Tous doivent donner leur avis à mon entraineur, afin qu’il puisse adapter l’entrainement en fonction de mon état de fatigue ou d’une éventuelle blessure. Je vois l’ostéopathe à peu prés une fois par mois, tout d’abord pour un suivi régulier afin de prévenir au maximum les blessures, mais aussi pour optimiser la récupération et être performante. D’ailleurs, un sportif de haut niveau doit être en forme tout le temps, pour que l’entrainement soit identique tout au long de l’année. Dans un second temps, l’ostéopathie permet aux sportifs de mieux récupérer de la grosse charge d’entrainement subie. Par exemple, pour nous les marathoniens, il s’agit de chocs importants au niveau musculaire et articulaire puisque nous courrons 180 km par semaine. L’ostéopathe nous aide à récupérer, ce qui nous permet d’enchainer les entrainements. Enfin, il y a également un aspect psychologique à sa contribution : le fait que l’ostéopathe ait tout fait pour que je sois en forme le jour J est rassurant pour moi, avant le grand objectif. Bref, l’ostéopathe fait partie intégrante du quotidien du sportif, que ce soit un sport individuel ou collectif, sa présence est importante et nécessaire.

L’Ecole Supérieure d’Ostéopathie est votre partenaire officiel depuis maintenant deux ans, alors qu’un enseignant de cette école vous suit depuis 6 ans. En quoi consiste concrètement le partenariat avec l’ESO?
CD: Avec l’ESO, nous avons un point commun : le haut niveau. Je suis sportive de haut niveau. Cette école propose à ses étudiants un cursus de formation de haut niveau pour accéder au diplôme d’ostéopathe. En effet, tout est fait pour atteindre son objectif : l’équipe d’enseignants de l’ESO entoure avec compétence les étudiants pour qu’ils réussissent à obtenir le diplôme et moi, je vise à être performante le jour des JO. Cette relation permet à chacun d’avancer, d’aller toujours plus haut. C’est du gagnant-gagnant: je bénéficie d’un suivi compétent et je parle de mon expérience de sportif aux étudiants. Entre l’ESO et moi il s’agit donc d’une relation à long terme – l’une des conditions pour réussir et être performant. Le sportif possède la tête et les jambes, mais les professionnels qui l’entourent facilitent sa réussite. Dès lors que l’on est bien entouré par une équipe en laquelle on a confiance, on devient plus performant.
Stéphane Morin, vous êtes formé à l’ESO, et aujourd’hui vous êtes enseignant dans cette école réputée. Depuis 6 ans vous êtes également l’ostéopathe de Christelle Daunay. Quel est votre rôle?
SM: Je suis moi-même issu du sport de haut niveau, je comprends donc très bien les besoins d’une athlète comme Christelle. Mon rôle est de l’aider à mieux récupérer de ses énormes séances de travail mais également de prévenir ses blessures. Je fais partie d’une équipe où l’entraineur reste la pièce maitresse à qui nous devons communiquer nos rapports et nos doutes lorsqu’il y en a.

Concrètement, en quoi consistent ces soins ostéopathiques ?
SM: Le travail ostéopathique est divisé en 3 parties, en fonction des phases de compétition. Il y a bien sûr un bilan mécanique minutieux qui permet d’éviter les blocages articulaires. Le moindre blocage peut s’avérer fatal lorsqu’elle court 160 à 180 km par semaine ! L’ostéopathie permet également un drainage de l’organisme et de ses grandes fonctions. Sur les athlètes de ce niveau, les 8 à 10 semaines intensives qui préparent au marathon ont tendance à densifier le foie, car cet organe peut être surchargé par le volume de sang circulant pendant l’effort. Enfin il est important d’impacter le système neuro-végétatif. Tout dans l’organisme d’un athlète est consommateur d’énergie et créateur de tension; il faut donc favoriser l’équilibre nécessaire à la récupération, au sommeil et au relâchement de l’organisme. D’ailleurs, pour les Jeux Olympiques il n’y a pas eu de préparation particulière, nous avons préparé Christelle comme nous le faisons d’habitude pour un marathon.

L’ostéopathie du sport est une discipline à part entière ?
SM: L’ostéopathie est fondamentale dans la pratique des sports individuels comme dans celle des sports collectifs. Cette spécialité ostéopathique utilise une méthodologie originale visant à faciliter l’accompagnement du sportif en perpétuel mouvement. A l’ESO, les étudiants en dernière année, les jeunes diplômés et les professionnels, ostéopathes D.O., peuvent se spécialiser dans cette discipline tout en obtenant un Certificat d’Études Spécialisées en Ostéopathie du Sport. Au terme de cette formation, les ostéopathes peuvent soigner un sportif dans sa globalité: ils peuvent à la fois maitriser sa psychologie et restaurer la mobilité déficiente. De plus, ils apprennent également travailler en équipe, car dans les hôpitaux, les cliniques et les structures sportives, les soins sont en général pluridisciplinaires.

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