Une journée chaude du mois de juillet 2015 commence, je me lève aux aurores pour prendre un bon petit déjeuner et partir sur le site du Triathlon Xterra. Cette épreuve je l’attends et je la prépare depuis plusieurs mois, j’ai envie de bien faire et surtout de faire mieux que l’an dernier… J’ai une motivation comme rarement je ne l’ai eu. Je sais que j’ai progressé sur tous les points : natation, VTT et course à pied… J’ai toutes les cartes en main pour gagner 20 à 30 minutes.
Je me pose la même question que tout le monde depuis quelques jours : Est-ce que la combinaison de natation sera autorisée ? Pour les nageurs moyens comme moi c’est un vrai plus mais avec la canicule, la température du lac de Longemer est en train de monter à des niveaux records… Information de dernière minute : la combinaison sera autorisée pour les épreuves du matin mais interdite l’après midi.
Effectivement en arrivant je remarque que l’eau est chaude pour un lac de montagne, on approche les 24 degrés (c’est la limite à partir de laquelle, on interdit le port de la combinaison). Je passe retirer mon dossard et ma puce, je me prépare pour amener mon vélo au parc. Tout se passe d’une manière fluide, l’organisation est vraiment au top.
Dans le parc, j’essaye de me concentrer pour imaginer mon parcours aux moments des transitions ensuite je mets en place tout mon matériel pour que la transition soit fluide. je visualise dans mon esprit la transition pour me rassurer sur le fait que je n’oublie rien.
Je suis confiant. Je pars pour le départ. Je m’insère dans la masse en me mettant en position pour être à l’extérieur du flux,… même si je ne suis pas un grand nageur, je préfère prendre le large et pouvoir nager tranquillement plutôt que de paniquer au milieu du peloton et ne pas avancer.
Le départ est lancé, je m’écarte et je nage à mon rythme. Contrairement à l’an dernier, je me sens bien pas de stress, je vois des gens devant et sur les cotés mais je peux nager de manière fluide. Je vise approximativement les bouées (sachant que je vais passer au large). Tout se passe bien, je nage à un bon rythme. je vois l’arrivée, je suis ravi car je sais que j’ai fait mieux que l’an dernier sans aucun doute.
Je fais une bonne transition mais pas aussi rapide que l’an dernier mais ça reste raisonnable, j’ai sans doute trop réfléchi pour ne rien oublier. Je me lance dans la partie vélo avec une énorme motivation, je sais que ça va être dur mais je vais m’accrocher, les premiers kilomètres sont difficiles, il y a beaucoup de monde mais je m’en sors bien, je passe même une montée où tout le monde pose le pied directement sur le bord du chemin et je double au moins 20 personnes en m’arrachant sur quelques dizaines de mètres.
KamelBak, gel, boisson isotonique,… je gère bien mon alimentation, il fait chaud même si l’on est en forêt et en altitude. Je passe le point haut et je sais que le plus dur est fait, on commence à bien rouler, on n’est plus gêné par les autres concurrents, on peut se lâcher, j’arrive dans la partie descendante, j’essaye de maitriser tout en restant prudent. Je joue beaucoup avec le pilotage : éviter les gros cailloux et prendre les parties roulantes.
Depuis le début, je vois de la casse sur le bord : pneu crevé, roue abimée,… Je les plains en espérant que rien ne m’arrive… Au 16ème kilomètre, alors qu’il ne me reste que 4 km de descente et le passage sur le rampe, un coup de tonnerre retentit… ma roue avant vient d’exploser… sur le coup je ne réfléchis pas et je commence à courir à côté du vélo pour rallier le parc à vélo… Je ne me rend pas compte de ce qu’il vient de se passer… au fur et à mesure des mètres, je vois tout ceux que j’ai doublé qui repassent devant moi… je sais que les secondes partent à grande vitesse… A fur et à mesure, je comprends que le temps que je visais devient hors d’atteinte… c’est fini pour moi, une chape me tombe sur les épaules. Le seul but est de rester dans les délais et être au moins finisher.
Je vais m’user pendant 4 kilomètres et je vais passer la rampe (partie légèrement Trial sur le stade d’arrivée). Je suis encouragé par tout ceux qui me doublent et qui voit mon état. Les spectateurs m’encouragent en voyant ma persévérance… Je rentre dans la zone de transition et l’un des bénévoles pensent que j’ai abandonné : « Non surtout pas » j’ai fait 4 bornes sur le parcours sans prendre un raccourci sur le tracé.
J’ai envie de jeter mon vélo… Je change de chaussures et je repars pour la partie Trail… et au premier virage, je ne vois pas la flèche (sur un panneau d’un mètre carré)…je pars à gauche au lieu d’aller tout droit… je me perds complétement dans la forêt sur des vieux restes de rubalise et sur le parcours de la Trace Vosgienne…
J’arrive à retourner au point de départ, j’ai perdu plus de 10 minutes… Le moral n’est plus là, j’esssaye avant tout de finir mais la décéption est grande. J’arriverai bien trop tard mais laché par la technique…
Je suis fâché mais je sais que je reviendrai l’an prochain pour faire mieux cette fois ci !