Ca y est ! Je viens de courir en NEWTON RUNNING ! Et j’ai déjà un avis sur ces chaussures. Mais faisons durer un peu le suspense avec trois petites disgressions, que le lecteur pressé pourra aisément shunter.
Disgression numéro 1 – je précise, pour ceux qui ne veulent pas les lire – : pourquoi suis-je le cobaye idéal pour ce test ? Malgré un poids plume ramené à ma taille habituelle (65 kg pour 1m85) et une foulée ample, je suis « lourd » quand je cours et ai tendance à taper du talon. Donc, si les NEWTON RUNNING ont un vrai effet, je devrais le sentir.
Disgression numéro 2 : une image valant mieux qu’un long discours, jetez donc un oeil à la photo ci-dessous.
A gauche, l’avant d’une semelle « classique » – celle de mes Saucony en l’occurence. A droite, la semelle Newton. On distingue bien les 4 « patins » – j’ai décidé de les appeler comme cela – magiques qui sont censés vous amener à courir sur l’avant-pied et a être donc plus performant.
Disgression numéro 3 : à l’occasion, essayez, dans votre salon, les couloirs du bureau, une piste d’athlé ou tout autre endroit que vous jugerez pertinent de courir pieds nus. Vous verrez immédiatement que, ce faisant, vous ne posez pas les talons. Et bien c’est ce mouvement naturel que les NEWTON RUNNING sont censées vous aider à accomplir.
Revenons à nos moutons. J’ai donc couru hier soir en NEWTON RUNNING. Après les avoir montrées à tous mes coéquipiers de l’AC CELLOIS – qui, je le rappelle, cherche toujours un sponsor, ne serait-ce que pour les maillots des marathoniens – discuté un quart d’heure des mérites-sur-le-papier de la bête, m’être fait charrié sur le fait que j’allais enfin ne plus être en queue de peloton, j’ai pu courir … en Saucony pour commencer, suivant en cela les recommandations de Sir Isaac (Newton) pour la première utilisation : « One mile or so », pas plus. Considérant qu’un échauffement de 25 minutes sur route dépassait allégrement le one mile or so, j’ai laissé les NEWTON au vestiaire.
Retour au stade pour les 6 x 1000m à 15 km/h du jour. Je décide de courir le premier en NEWTON RUNNING. Trois bonnes surprises en les enfilant : 1) elles sont très confortables. On sent bien un « truc » sous l’avant-pied mais rien de bien méchant contrairement à ce que je pensais 2) je serre mes lacets du premier coup ! Ce qui chez moi relève de l’ exploit ; en général, pour être serré de la même façon des deux côtés, je m’y reprends une bonne dizaine de fois. 3) on marche sans problème avec, pas d’effet « chaussure de vélo », les « patins » ne gênent pas.
Et c’est donc parti pour un 1000m rapide mais sans plus (15 à l’heure, c’est pas la mort) et avouons-le, j’ai, beaucoup de mal à trouver mes marques. Au début, je garde mon ample et lourde foulée habituelle, je sens un tiraillement dans les mollets, preuve qu’il y a bien « quelquechose » avec ces chaussures, mais ce n’est pas franchement ça. En même temps, je cours au bon rythme, alors … Au bout de 994m, je me souviens enfin de ce que m’a dit Laurent, l’importateur français : raccourcir sa foulée et courir le plus naturellement possible. Les 6 derniers mètres ne sont malheureusement pas suffisants pour mettre en application la théorie.
« On r’met ça ? » … 1000m + 1000m faisant vaguement one mile or so, j’en reprends pour un tour. Et là, miracle, en respectant les consignes, je sens que je commence à ne plus poser le talon et à être plus aérien. Ca commence à bien me plaire cette affaire et en plus ça tire moins dans les mollets … Mais, c’est surtout quand je reprends mes autres chaussures pour terminer la séance que je me rends compte de l’effet NEWTON RUNNING. Tout à coup, je me sens franchement lourd, hippopotamesque, j’ai l’impression de ne plus avancer, je me traîne, je n’ai plus de « ressort » … Et de fait, je perds environ 0,5 km/h sur les runs.
Faisant alors fi des consignes – pardon Sir Isaac – bravant les interdits, je décide de rechausser les NEWTON RUNNING sur le dernier 1000 et là, j’ai littéralement l’impression de voler ! Une sensation fabuleuse ! Je n’ai jamais été aussi bien sur cette distance. Je suis enfin aérien … Preuve de coach à l’appui : Cyril – the boss – me déclarant « pour une fois, tu as l’air d’un coureur ! » – ie traduction : ton talon ne touche plus le sol. Je me permets même, une petite folie, en anticipation de ma séance VMA de mardi, une petite pointe sur quelques mètres et là, honnêtement, je pense que je vais faire des ravages … la sensation de facilité ! Waow !!! Je devrais atomiser mes meilleures perfs sur 400.
Et évidemment – non, je n’ai pas oublié – la question que vous vous posez tous : as-tu mal aux mollets ce matin ? Et bien, à dire vrai, non. D’ailleurs, le tiraillement dont je parlais sur le premier 1000, ne s’est plus manifesté dès que j’ai eu trouvé la bonne foulée. Je me dois de préciser cependant que toutes mes 4 séances de muscu hebdo comportent des squats finis sur la pointe des pieds qui font bien bosser les mollets, donc de ce côté-là, je ne suis peut-être pas représentatif.
Vous l’aurez compris, je suis déjà conquis … mais mais mais, ne nous enthousiasmons pas trop vite quand même. Mon objectif est de courir le Marathon de Paris avec ces chaussures. Il me reste donc encore beaucoup de choses à voir, notamment sur des distances nettement supérieures aux 1000m (pour la VMA, avant même d’avoir fait la séance de 12x300m de la semaine prochaine, je ne me fais pas de souci). Je commence donc à les tester en endurance dès dimanche sur ma sortie longue (2h) du weekend … sur le premier ou le dernier quart d’heure, à moins que … je ne tente le diable, allez savoir … Rendez-vous sur ce même site lundi matin.