Dire qu’ils intriguent est un euphémisme. Ils ont leurs thuriféraires, persuadés de leurs effets bénéfiques, et leurs détracteurs qui crient à la supercherie, mais ils ne laissent personne indifférent. Ils ont rapidement gagné l’affection de sportifs de haut-niveau et ont sans doute fait gagner beaucoup d’argent à leurs concepteurs … Vous avez évidemment deviné que je veux parler des « bracelets à hologrammes » – commençons par utiliser ce terme impropre qui a le mérite de cibler clairement l’objet du délit.
Pour certains sportifs, ces bracelets contribuent à améliorer leurs performances, pour d’autres, dans des disciplines plus techniques telles que le golf ou le tir à l’arc, c’est un meilleur équilibre qu’on évoque. Pour un runner comme moi dont le coach ne cesse de répéter qu’il a un déséquilibre vers la droite et qui est en quête des 2h59min et 59s au marathon, il était tentant d’essayer par soi-même ces bracelets « magiques » d’autant que mon scepticisme naturel et mon objectivité s’accordent mal avec les on-dits.
J’ai donc contacté les deux sociétés qui globalement se partagent le marché afin qu’ils me fassent parvenir gracieusement un bracelet de manière à ce que je le teste dans des conditions réelles d’entraînement course à pied pour le site Wanarun. L’une, Power Balance, pour ne pas la nommer, m’a envoyer ch… ! (il n’y a pas d’autre mot). L’autre, EFX, s’est montrée, au contraire, très ouverte et après m’avoir demandé comment je comptais mener l’essai a accédé à ma demande. (http://www.efxfrance.fr).
Que leur ai-je donc proposé ? Un protocole de test assez simple. Réaliser une séance d’entraînement « de référence » sans bracelet, sur piste car c’est là où mon déséquilibre est le plus frappant, si possible avec vidéo ou sous l’oeil acéré de mon coach. Porter ensuite le bracelet pendant plusieurs semaines puis refaire la séance de référence avec le bracelet et toujours sous contrôle vidéo ou sous l’oeil, acéré (bis) de mon coach (bis). Ce protocole vaut ce qu’il vaut mais il me semble adapté à notre pratique. Je m’y colle, dès que ma fracture du pied sera totalement guérie.
Deux mots sur la technologie EFX. Celle-ci repose sur deux principes. L’un, qu’un sceptique comme moi, admet tout à fait, qui est l’activation des centres énergétiques du corps humain, on retrouve cette notion en acupuncture par exemple. L’autre principe est celui qui fait débat.
Au départ, on a une réalité physique : le corps humain est constitué de molécules. Celles-ci sont polarisées (j’ai essayé de creuser mes souvenirs de Terminale …) et ont des fréquences propres de vibration. Vous savez, si vous avez fait des études scientifiques, qu’un champ magnétique appliqué sur des éléments polarisés est de nature à en modifier les paramètres. Jusque là, même si j’ai vulgarisé, rien que de bien tangible.
Certains champs magnétiques avec lesquels nous sommes en contact permanent tels que le wifi, les réseaux de portables etc etc etc pourraient avoir un effet négatif sur notre organisme. Dans la même logique de pensée, certains champs magnétiques pourraient donc être au contraire bénéfiques. C’est ce qui sous-tend la conception de ces bracelets. Les hologrammes (voir photo) génèrent des champs magnétiques de fréquences « bénéfiques » données permettant de resynchroniser toutes nos molécules donc tout notre organisme.
Aucune étude scientifique n’a encore été menée sur le sujet, on n’en a déjà pas beaucoup sur les effets nocifs du portable alors vous pensez bien qu’aucun labo n’a encore investi dans une recherche sur les effets de bracelets à une trentaine d’Euros. D’autant que 1) si ça marche vraiment, ça ôte le pain de la bouche de certains labos pharmaceutiques eux-mêmes sponsors de recherches 2) si ça ne marche pas, on ne va pas en faire un plat pour quelques Euros.
Parmi les effets bénéfiques supposés ou réels : un meilleur équilibre, je l’ai déjà dit, plus de souplesse, c’est un peu un corollaire, mais également, d’après le site EFX, des capacités en endurance améliorées.
Tout cela pour dire que le test que je vais mener va forcément être subjectif et ne reflétera que ce que moi, personnellement, j’aurai ressenti. Je ne préjuge pas des conclusions mais elles n’engageront que moi. Peut-être ferais-je partie des convaincus, peut-être serais-je plutôt membre de la cohorte des pourfendeurs … Wait and see.