Peut-on encore considérer l’UTMB comme la course reine de l’Ultra-trail ? les dernières années l’ont montré, Chamonix et le massif du mont-blanc réserve de mauvaises surprises aux traileurs. Cette année fut l’apothéose d’un concours des mauvaises conditions météorologiques avec une course amputée de 66 km et un dénivelé de seulement 5300m… la course ressemble plus à une CCC un peu regonflé.
Plan B ou itinéraire Bis, c’est sans doute comme ça qu’il faudra nommer, l’édition 2012 de l’UTMB. Le principe de précaution et la minimisation des risques c’est ce qu’argumente les organisateurs pour annoncer une version réduite de la course. En 2011, Killian Jornet termine la course en 20h36m43s alors qu’en 2012 François D’HAENE termine en seulement 10h32m36s. La différence est flagrante…
L’UTMB est une course très selective avec un processus de qualification assez complexe ce qui ne laisse pas n’importe qui s’inscrire. Au delà de 2000m d’altitude, il n’est pas rare qu’il y ait de la neige et des conditions difficiles. Le matériel obligatoire prouve bien que les coureurs doivent être conscient que la météo ne sera pas leur allié dans ce grand raid.
Quelle décéption pour les coureurs, qui ont préparé ce grand événement pendant des mois voire des années et se retrouvent au départ d’une course sans aucun passage de frontière et uniquement sur le territoire français.
Le dernier week-end du mois d’aout est-il un bon choix pour assurer un risque minimal ? Le marathon du mont-blanc a lieu lui le dernier week-end de juin et semble moins souffrir de la météo. Peut-être que l’inversion des 2 dates pourraient être intéressantes. De plus fin juin, la partie course de nuit de l’UTMB sera largement amoindrie.
Personnellement je pense que la réduction du nombre de kilomètres n’est pas une solution satisfaisante pour les coureurs et pour le sport en général.
L’organisation doit montrer que le trail est une discipline exigeante et à risque. Les coureurs en sont tout à fait conscient, on leur promet un parcours de 166km avec un certain dénivellé et cela doit être respecté. L’organisation doit prendre en compte les aléas de la météo et les coureurs aussi. Effectivement, la plupart sont conscient qu’au delà de 2000m il peut neiger même en été !
De toute façon, cette année c’est l’image de l’UTMB qui est écornée. A force de reculer, l’organisation perd en crédibilité et les gens vont se diriger vers des trails tout aussi prestigieux et avec un historique météorologique moins lourd comme la diagonale des fous ou le GR des Pyrénées…
Cette année, l’UTMB a perdu une partie de son prestige. l’année 2012 restera dans l’esprit des finishers, l’année de la version « light ».
Bien sûr un grand bravo aux finishers, ce n’est pas de leur faute et ils ont remplis leur part du contrat (qualification, paiement, matériel au départ, organisation du déplacement, course,…) et ils auraient sans doute fini le grand tour… mais voilà, ils n’ont pu faire que 60% de la distance…