Tout le monde était rivé sur le thermomètre depuis plusieurs jours, la température des étangs de Messein montait en flèche. Alors que lors de l’épreuve du matin (format S), la limite était proche des 24 degrés fatidiques… En fin de matinée, l’information tombe, les arbitres ont mesuré l’eau légèrement au dessus de la limite. La combinaison de natation ne sera pas autorisé.
Premier moment de doute: je n’ai jamais nagé en eau libre sur des distances importantes sans combinaison, je sais que je suis un mauvais nageur et la combinaison m’aide bien.
Deuxieme moment de doute: je vois les concurrents du format S qui arrive sous la chaleur, il est seulement 11h du matin et on voit qu’ils sont marqués par la chaleur. Après le coup de chaud que j’ai pris au marathon de Paris, je me demande ce que cela va donner alors qu’il fait encore plus chaud et que je vais courir à partir de 14h30…
Avant le départ, je vais faire quelques longueurs dans l’eau pour prendre la température (au propre comme au figuré), j’écoute les coureurs autour du moi et plus de 24 degrés c’est extrêmement rare en Lorraine… encore plus en début de saison au mois de mai.
Peu importe les doutes, il faut y aller. Il n’y a pas beaucoup de partants, je pars donc un peu derrière le groupe pour être à l’aise. Dans l’ensemble, je fais une bonne natation par rapport à mon niveau et sans combinaison: j’approche les 3km/h en moyenne en comptant la sortie à l’australienne et les zigzag. Sur le premier tour, j’arrivais à garder mon axe sur le deuxième tour, je dois à plusieurs reprises revenir dans l’axe.
La chaleur est impressionante à l’extérieur de l’eau en sortant le bras lors du mouvement de crawl, on sent la différence de température entre l’eau et l’air. La transition vers le vélo se passe très bien : pas de combinaison à enlever et donc pas de souci avec la puce à la cheville ou la montre.
Le parcours de vélo est très bossellé mais il comporte 2 bonnes petites côtes. Dès le début, je prend le temps de m’alimenter et de boire, mauvaise nouvelle, ma boisson sucrée ressemble à du thé chaud (Oui presque une heure en plein soleil sur le parc à vélo suffit à faire chauffer une bouteille d’eau…). Je boirai tout de même et je ferai en sorte d’avoir vider les gourdes en arrivant au ravitaillement.
Le ravitaillement se trouve en haut de la plus difficile des montées. La montée est raide avec des passages à plus de 15% mais après avoir fait le triathlon de Gérardmer l’an dernier, je gère un peu mieux ce type de montée. Je vois le ravitaillement, de l’eau et un tuyau d’arrosage. Je ne demande rien de plus, je fais remplir mes 2 gourdes et je prend une douche au tuyau d’arrosage. Cela me relance sans souci jusqu’à la fin de l’étape de vélo. Je fais même une pointe à près de 65 km/h.
Je mets les baskets en me disant que cela va être très dur, 2 tours de 5 kilomètres à faire et il fait toujours très chaud. je vais sans doute faire le plus lent 10 kilomètres de ma vie. J’ai bien pris des gels mais sans doute un peu tard. j’ai un premier passage à vide. Je me demande encore comment j’arrive à avancer, j’ai du mal à me relancer.
les ravitaillements tous les 2,5 kilomètres ne sont pas de trop, les bénévoles sont aux petits soins, une dédicace à un petit bout de choux qui me demandait tout gentiment « je peux t’arroser en avançant vers moi » et je me penchais vers lui en disant « Mais bien sûr avec plaisir ! ».
En prenant 2 gels sur 10 kilomètres, j’arrive à maintenir la moyenne dans des domaines acceptables. En arrivant, sur la ligne d’arrivée, je vois le compteur et il approche tout doucement vers le chiffre 3h33m33s, j’accélère mes dernières foulées pour tomber pile sur ce temps.
Vérification faite de mon temps officiel : 3h33m33s (je risque pas de l’oublier). Mon meilleur temps sur un format M mais je devais faire mieux la chaleur a eu raison de moi. J’étais bien mieux a Gérardmer mais la partie vélo était bien plus difficile.
Un grand bravo à l’équipe du NMT 54 qui organise l’épreuve, ils ont vraiment fait un super travail malgré la chaleur accablante. A l’an prochain !