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Transvulcania 2012 : compte-rendu et photos

sylvaine


 

A peine débarqués, on sentait que les conditions climatiques allaient être un ennemi juré pour perfer. En même temps, les Canaries, c’est joli, c’est un peu le paradis, mais au mois de Mai, ce n’est pas l’idéal pour courir et on le savait, on ne peut pas toujours avoir le package complet. Et puis mise à part la météo, tout le reste, c’était du haut niveau : hôtel luxueux, public en feu, des organisateurs passionnés et heureux de se mettre au service de ces athlètes courageux, un parcours varié qui promet un spectacle vraiment fabuleux, un plateau d’exception comme on n’en voit pas deux…Donc participer à un tel évènement, c’était jute un énorme privilège bien évidemment!

Bon j’avoue, en arrivant un peu tard, la veille du départ, et en repartant le lendemain, on est un peu resté sur notre faim. Pas le temps de se poser alors qu’on avait tout pour buller à volonté. L’an prochain si on revient, on pensera à poser les RTT qui vont bien ! 😉 D’ailleurs, c’était l’hôtel d’une grosse partie des coureurs, et ils étaient déjà là depuis quelques jours pour la majeure. Kilian Jornet, Thomas Lorblanchet, Sébastien Chaigneau, François Daeme, Maud Gobert, Erik Clavery, j’en passe et des meilleurs, tous là et prêts pour le grand RDV qu’ils attendent impatiemment et pour lequel ils se préparent depuis des mois avec ardeur. Retrait des dossards, conférence de presse, debrief et dîner, tout qui s’ait enchaîné et rapidement on pense à se coucher, parce que le réveil à 3h il va sonner…

Dans la nuit de samedi, le réveil qui retentit…ah bah oui, c’est vrai c’est le jour J, on se lève, on prend une douche, on va au p ‘ti dej et on sourit, elle est quand même belle la vie, on est aux
Canaries ! 😉 C’était presque rigolo de voir toutes ces têtes endormies. Un départ à 6h, quelle idée aussi ! Un repas léger (à cette heure, on n’a pas vraiment envie d’se gaver), et à 4h30 déjà vers le lieu de départ on commence à s’avancer. Il fait déjà lourd, à midi ça risque de taper…Les pauvres, ils vont le sentir passer ! Beaucoup de vent aussi, j’espère que ça va se calmer. Quelques minutes à
piétiner, chaque coureur prend le temps de se préparer. Le speaker par contre semble bien réveillé, on l’entend déjà crier et s’enthousiasmer, alors que sa journée n’est pas prête de se terminer. La sono fonctionne, j’ai déjà le boum boum dans ma tête qui résonne…Ambiance de fête mêlée à une atmosphère de stress et d’anxiété de certains athlètes, on sent que cette course ne passera pas aux
oubliettes ! Kilian est la star du moment, un véritable idole pour les espagnols c’est impressionnant. Flashs et caméras, côté journalistes, on ne s’ennuyait pas.

6h, c’est l’heure…Le début d’une grande course pour les coureurs mais aussi d’un grand périple pour les supporters et spectateurs. Parce que pour le suivi ça s’annonce déjà compliqué. Avec
toutes ces voitures, ça s’est très vite mis à bouchonner. Et avec ces routes qui n’arrêtent pas de tourner et de grimper, on n’était pas aidé… Il y a des ravitos régulièrement mais peu sont accessibles malheureusement. Avec Fabrice de Génération Trail on s’est penché sur le road book à suivre pas à pas, et on avait prévu de les voir au moins 3 fois. Mais faut pas traîner pour ça, enfin c’est pas gagné quoi ! D’ailleurs déjà pour accéder au ravito du 28ème kilomètre, on s’est mis dans tous nos états, et pour en repartir on a galéré comme y’a pas ! On a quand même fini par y arriver, et à voir passer les premiers. Déjà des écarts se sont bien creusés. Tous semblent bien allés, mais en même temps la course est encore loin d’être terminée, rien n’est joué, tout peut encore être chamboulé. Et puis on ne sait jamais s’ils vont bien ou pas, ça va tellement vite qu’on ne discerne rien à chaque fois. Bon ben alors on avance on ne réfléchit pas, on profite du spectacle qui nous tend les bras et on verra !

On essaye d’enchaîner sur le 58ème, mais après 1h de route, on se rend vite compte qu’on n’y arrivera pas, ils risquent d’être déjà passé à la vitesse où ça va. Un peu beaucoup frustrant tout ça ! D’autant que je j’ai plus de nouvelles de Manu depuis un moment déjà. Bon ben du coup, on a plus qu’a assuré l’arrivée, histoire de ne pas complètement les louper. J’avoue, on s’est quand même
arrêter pour se ravitailler au bar d’à côté… 😉 Avec cette chaleur il fallait bien s’hydrater ! Et d’ailleurs on a bien fait, parce qu’on s’est rendu compte que la course passait juste à côté. 10km avant l’arrivée, donc on ne verra que la tête de course si on veut voir le vainqueur passer la ligne les bras levées, mais c’était déjà ça de gagné. Quelques longues minutes à patienter et voilà Andy qui pointe le premier le bout de son nez ! Impressionnant de facilité en descente avec ses grandes enjambées. Ça suit dans la foulée, on sent que l’arrivée va être animée si ça reste aussi serré. D’ailleurs on remonte dans la voiture pour y filer, un grand moment de sport et d’émotion devrait s’y passer…

Les Espagnols, ils ne font pas semblant, ils mettent les petits plats dans les grands ! Une dernière ligne droite royale avec tapis rouge et compagnie, le speaker toujours autant en forme qui saute
partout et qui crie, un public en complète furie. J’crois qu’à part à l’UTMB, je n’avais jamais vu ça de ma vie, des supporters autant déchaînés et à idolâtrer autant ces athlètes « sur doués ».

3 mots pour résumer l’ambiance dans laquelle nous étions plongés. Un mélange d’admiration, d’émotion et d’impatience. Admiratifs de les voir boucler ce parcours si rapidement, sont des
surhommes vraiment. Emus par les visages tirés par la douleur, les déceptions de certains, les blessures d’autres ou à l’inverse le sourire de soulagement de ceux qui étaient fiers et contents. Impatients d’applaudir celui (ceux) ou celle(s) que l’on est venu supporter, qui pendant plus de 7h nous a fait vibrer et qu’il nous tarde de retrouver… Et le mien j’étais soulagée de le voir arriver,
entier ! Parce que sans nouvelles, dans de telles conditions, y’a de quoi s’inquiéter…Et qu’il soit 1 er, 20ème ou dernier, je serais toujours contente et fière de le ramasser ! la bouche en cul de poule pour l’embrasser et les bras ouverts pour le serrer, et même s’il sent la chevrounette parce qu’il a bien transpiré ! 😉

Bref, un WE très fatigant mais vraiment passionnant et enrichissant. C’est dans des expériences comme celles-ci qu’on apprend… !

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