Que diriez-vous si, pour une fois, COCORICO, nous restions dans notre hexagone franco-français et vraitestions du made – well, at least designed and maybe sadly made elsewhere – in France ?
Quoi ! vous ne saviez pas que nous avions des équipementiers dans notre pays ? Ne me dîtes pas que vous ne connaissez pas au moins LE « gros » équipementier héxagonal ? Je parle de Kalenji évidemment.
Et bien, rien que pour vous contrarier, pas de gros aujourd’hui – ça viendra – car nous allons commencer par le … petit … nouveau HOKA ONE ONE et, honneur aux trailers, sa révolutionnaire MAFATE LOW.
(note : sur les photos « comparatives », la seconde chaussure est une Inov-8 FlyRoc310)
« Votre mission, camarade Fred, si vous l’acceptez : tester en 10 jours – durée du prêt – les MAFATE LOW tout en continuant votre préparation pour le Marathon Seine et Eure en Vibram Five Fingers sur la base de votre plan Bruno Heubi en 9 semaines (www.brunoheubi.com). Ce message s’auto-détruira dans 10 secondes. »
Vous l’aurez compris, je n’ai pas beaucoup de temps pour VraiTester les MAFATE LOW. Alors, allons directement à l’essentiel et zappons gaiement la présentation du produit. Les fidèles du site se rappelleront que je l’ai déjà faite avant les vacances. Les néo-convertis cliqueront avec bonheur sur le lien suivant : https://www.wanarun.net/blog/hoka-one-one-le-trail-autrement-5982.html et pour les fainéants où ceux qui ne savent pas ce que cliquer veut dire, un extrait de la substantifique moelle de cet article à propos du concept Hubbles :
Ayant zappé allégrement la présentation, j’ai donc sauté de suite à la case Premières Impressions – je dis ça pour ceux qui ne suivent pas … Vous connaissez le topo habituel du Vrai Test : un petit coup de statique, un petit coup de dynamique, un peu de baratin super enthousiaste avant un deuxième article plus circonstancié et parfois moins … chaud.
Pour un utilisateur de Vibram Five Fingers, le « statique » HOKA est une phase plutôt surprenante surtout lorsque l’on revient d’une sortie longue en VFF de 25 km, que le livreur de TNT vous attend devant votre portail pour vous remettre vos MAFATE LOW et que consciencieusement vous les chaussez de suite, alors que vous êtes quand même un peu fatigué mais c’est cela le dévouement à vos lecteurs. Du ras du bitume à la cime des arbres … ou presque. Ma famille ne m’avait jamais vu aussi grand – il faut dire que je leur ‘ai caché mon passé drag queen … non, je plaisante.
Vues de haut, ces MAFATE LOW ressemblent à des chaussures de djeuns, un brin larges – pour ne pas citer de marque, ça ressemble un peu à des VANS, à des chaussures de skate – très larges même. Niveau confort, rien à dire, c’est douillet de chez douillet et léger, léger, léger. Pas facile à enfiler cependant car un peu « raides » de partout. Raideur qui disparaît dès que le pied est dans l’habitacle.
Par contre et j’avoue que cela me change des mes INOV-8 FlyRoc 310, des chaussures de trail que j’adore, la semelle n’est que très peu flexible sur l’avant du pied … diable ! Vais-je réussir à courir ?
Autre remarque : on sent sous le pied, surtout sur la partie arrière, une ligne de cassure point haut de la semelle (désolé, je n’ai pas trouvé plus simple). Est-ce dû à l’effet « surf d’eau » ? On a l’impression d’être sur une espèce de coussin d’air juste au milieu du pied, sur la partie postérieure. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas mortel et il faut appuyer un tout petit peu pour le sentir.
Assez de blabla statique et place à une première sortie très light en forêt avec quelques petites cotes et descentes bien senties (bois de St Cucufa à Rueil-Malmaison pour ceux qui connaissent). Un bon terrain de jeu pour une chaussure censée “donner des ailes en montée et permettre de voler dans les descentes”, dixit Hoka. C’est parti !
Je vous épargne la partie « route » entre ma maison et la forêt car les HOKA ne sont pas du tout faites pour le macadam, je confirme ! Encore que … j’ai réussi vaguement à courir sur l’avant du pied comme je le fais habituellement – très vaguement en fait – mais on s’en f… un peu non ? Je ne vais pas les mettre sur le Marathon Seine et Eure, alors … Pour la route, je suis et demeure « minimaliste » – surtout depuis que je suis passé sur BFM TV avec mes Vibram 🙂
Allez, ouste, dans les bois … Sur le plat, rien de bien particulier à dire pour l’instant, on oublie qu’on est haut perché 🙂 et cela ne gêne pas du tout pour courir.
Par contre et là ça devient carrément bluffant et j’ai pesé mon mot, les montées – bien caillouteuses et bien … pentues -, s’avalent comme si on était sur … du plat. Les jambes ne tirent pas comme c’est le cas avec des chaussures classiques. Réellement étonnant … à tel point que je me suis demandé, la première fois, si j’étais bien sur une montée et à tel point que j’en ai cherché d’autres plus difficiles pour confirmer le phénomène. A chaque fois, bingo !!! Facilité déconcertante pour grimper. On a l’impression d’être propulsé vers l’avant. Et vous n’avez encore rien vu car le plus impressionnant ce sont les …
… descentes ! Au départ, un peu frileux, j’y suis allé prudemment, comme à mon habitude en trail mais j’ai tout de suite senti que je « tenais » la route alors j’ai accéléré et accéléré et accéléré et accéléré et augmenté la difficulté – pente et revêtement – et continué à accélérer. Quelles sensations ! Pouvoir dévaler une pente avec la certitude que rien ne peut vous arriver et que vous pouvez « tartiner » comme sur une piste de ski, même sur des surfaces mouvantes bien caillouteuses. J’en suis resté baba. En plus, c’est fun. Ne me dîtes pas que quand vous étiez gamin, vous n’avez jamais dévalé des pentes à toute berzingue …
Question cailloux, tiens, pendant que j’y pense : la semelle étant tellement épaisse qu’on ne sent absolument rien des aspérités du sol et le pied reste bien dans l’axe, impossible de se tordre la cheville.
Cette semelle « HUBBLES » est donc vraiment une évolution majeure – une révolution … Ses propriétés supposées en montée et en descente me semblent avérées : donner des ailes en montées – gommer la pente – et voler en descente – surfer sur la piste.
Mais et c’est ce qu’il faut que j’examine en détail maintenant, peut-on, une fois qu’on a fini de faire mumuse cinq minutes sur des pentes, courir régulièrement avec ces chaussures sur un vrai parcours de trail et sur des distances conséquentes ? That’s the question ! Si la réponse est négative, ces HOKA ne seraient alors qu’un vague gadget amusant, à réserver pour des concours de « descentes en folie » en club de vacances – a gadou dou dou, pousse ta … – et être certain de gagner la bise de la G.O. face aux concurrents en tongues.
Superbe cliffhanger pour clore cet article non ?
Pour le savoir : la suite au prochain numéro.
une petite vidéo pas géniale de moi en train de descendre DSCF0015