Lors de la réalisation de mon Vrai Test des tenues de compression BSC BodyCompression, je m’étais fait l’écho du peu de littérature scientifique sur le sujet. J’ai mis à profit le temps qui s’est écoulé depuis pour tenter de combler ce manque. Je ne vais pas affirmer que j’y suis parvenu mais j’ai néanmoins quelques éléments intéressants à vous communiquer. Ces éléments sont tous issus d’études indépendantes menées par différentes équipes scientifiques majoritairement anglo-saxonnes et, ce qui est particulièrement intéressant, ils rejoignent mes constatations personnelles sur le terrain.
Premier élément intéressant : les tenues de compression n’améliorent pas les performances pures. Je vous avais dit que sur mes séances de VMA, je n’avais constaté aucune amélioration (ni dégradation) de mes performances. Plusieurs études sur des sportifs équipés de collants complets de compression et bardés de capteurs de mesure de paramètres divers et variés le confirment : mêmes fréquences cardiaques, mêmes pressions sanguines, mêmes pertes de masse, mêmes temps sur les sprints, mêmes vitesses maxi et moyennes.
Par contre, au cours de ces mêmes expériences quatre phénomènes ont été notés :
– une montée en température de peau plus rapide pendant l’échauffement, ce qui permet donc d’en réduire la durée.
– une température moyenne de peau supérieure avec collant mais sans que la perte de masse ne soit supérieure, ce qui signifie que le collant n’augmente pas la sudation. Une température de peau plus élevée serait par ailleurs susceptible de réduire les risques de blessures de type tendinites.
– juste après l’effort, une sensation de fatigue identique avec et sans collant mais,
– une perception, corrélée avec des mesures de créatine kinase (CK) 24 heures post-effort, de meilleure récupération et de moindre fatigue musculaire. Ce dont je m’étais également rendu compte.
Cet aspect de meilleure récupération a été exploré dans plusieurs expériences. Tout effort entraîne des inflammations locales des muscles. Les tenues de compression, mais cette fois portées après l’effort, ont comme effet d’accélérer le processus de réparation.
Enfin, dernier élément en ma possession à l’heure actuelle : les tenues de compression limitent les oscillations des muscles sur des phases d’impact, ce qui a été mis en évidence sur des sauts verticaux pieds joints mais peut être généralisé aux impacts de la foulée du runner. Il semblerait, mais là ça dépasse largement mes connaissances scientifiques, que réduire les oscillations – forcément parasites par rapport au mouvement « idéal » – serait de nature à réduire les risques de blessures car favorisant les transmissions neurologiques, donc améliorant les temps de réponse des muscles aux sollicitations externes – ce qui protégerait os et tendons notamment.
La science me donne donc raison ! Ouf ! Par contre, je me dois de préciser que celle-ci – la science – s’interroge, sans réponse pour le moment, sur les effets à long terme, notamment sur le système veineux, d’une utilisation prolongée des tenues de compression. La suite … quand j’aurai d’autres infos.