Cette année, j’ai décidé, d’une part de me mettre au trail, d’autre part, de ralentir ma vitesse d’impact au sol. J’attire votre attention sur le fait que ces deux résolutions constituent, tout au moins en ce qui me concerne, un véritable challenge. J’ai en effet été élevé – tardivement, je l’avoue – sur la route et je n’ai jamais osé m’aventurer, ne serait-ce que sur un chemin de campagne. Et depuis que je cours minimaliste, j’ai augmenté ma cadence de foulée, donc ma vitesse d’impact au sol, suivant en cela les recommandations des spécialistes du genre.
Ce n’est pas le passage de l’an neuf qui m’a fait prendre ces orientations mais la Science avec un S majuscule. Je viens en effet de prendre connaissance, coup sur coup, de deux études récentes qui ont bouleversé ma conception de la course à pied. Bon, quand je dis bouleversé, c’est une figure de style, il ne faudrait quand même pas que j’en rajoute trop.
La première, italienne, est une étude statistique portant sur trois groupes de coureurs de même niveau et s’entraînant le même temps par semaine. Le premier groupe ne courait que sur la route, le deuxième mixait route et trail, le troisième se focalisait exclusivement sur le trail. Il s’est avéré que le groupe qui a subi le plus de pathologies de type chroniques (tendinites) ou de type fracture de fatigue est le premier, celui qui ne s’entraînait que sur la route, ce qui pourrait s’expliquer par la répétition de mouvements strictement identiques à tire-larigot. Ce qui n’est pas le cas des deux autres groupes qui variaient les surfaces et les appuis et évitaient ainsi ce phénomène de répétition source d’échauffement locaux ou de micro-fractures à l’origine de la … macro-fracture de fatigue.
La seconde est néerlandaise et également statistique. Elle montre que ce n’est pas tant la dureté de la surface sur laquelle on court qui est cause de fractures de fatigue des extrémités basses, mais la vitesse à laquelle on frappe le sol et la transmission de cette vitesse à l’ensemble de la jambe. Une notion pas évidente à manier en matière d’entraînement ou de foulée … C’est le moins qu’on puisse dire. Cela dit, on peut – c’est moi qui parle – envisager deux axes de réflexion : 1) la cadence de la foulée, existe-t-il une vitesse idéale non traumatisante 2) l’amorti (au sens large du terme) : comment le concevoir – soit par le design de la chaussure, soit par des éléments physiques posturaux – pour qu’il réduise la vitesse de frappe à l’impact ressentie effectivement par le pied.
Concrètement, j’envisage maintenant, lorsque je pourrai reprendre l’entraînement, de panacher mes séances route / chemins et de commencer à réfléchir à la possibilité éventuelle d’un retour à des chaussures plus classiques (mes AVIA par exemple).