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SaintéLyon 2011 : Compte-rendu et photos

Manu


 

Sylvaine, notre reporter de choc était la semaine dernière dans le camion de ravitaillement de l’équipe ASICS, pour suivre Emmanuel GAULT. Elle nous conte la course depuis sa position.

A la Sainté, Asics fait un beau doublé !


On se souvient bien de l’an dernier, des conditions bien compliquées… ça s’annonçait un peu moins mouvementé cette année, pourtant à Saint Etienne, samedi, la pluie continuait de tomber. Pas de neige ni de verglas, mais la nuit allait être bien mouillée ! Fallait faire avec, de toute façon, ici ça grouillait de coureurs archis motivés, qui seraient prêts à courir contre vents et marées. Un grand classique sur une telle course qui nécessite de bien se préparer pour la terminer sans trop s’amocher.

Arrivée au parc expo. Qu’ils sont beaux tous avec leurs dossards sur le dos !!  L’attente est longue jusqu’à minuit…La plupart (nombreux !) sont allongés sur de fins tapis, grignotent un peu en se disant que comme ça ils ne tomberont pas en hypoglycémie. On vérifie son matériel 5 fois, on retourne faire pipi 10 fois, on photographie n’importe quoi qu’on poste sur facebook ou qu’on envoie en MMS à maman/papa, bref, on s’occupe comme on peut quoi ! 😉 Certains semblent quand même se demander ce qu’ils font là, si ça valait la peine de faire autant de route pour souffrir dans la nuit et le froid… Pour d’autres, on lit sur leurs visages une certaine impatience à trépigner dans ce grand hall, entassés comme des rats.

Du côté des Elites, c’est un peu différent. On arrive au dernier moment, plus qu’à s’préparer gentiment. Le coach et le staff se sont déjà occupés des trucs les plus chiants et bichonnent leurs athlètes comme leurs propres enfants. Cette année chez Asics, ils ont vu les choses en grand ! 6 coureurs prendront le départ de ce grand évènement…. (Erik Clavery, Emmanuel Meyssat, Manu Gault, Franck Bussiere, Thomas Saint Girons, Benoît Nave), on les présente d’ailleurs un par un sur l’écran géant, histoire de rajouter un peu d’engouement ! (Bon j’ai mon chouchou mais je tairais son nom ! ;-)) J’ai de la chance, j’vais encore pouvoir les suivre de près avec le staff dans leur camion… En attendant le départ, chez Asics, c’est grosse concentration ! Ils sont tous dans leur bulle, paraît que d’faire ça, ça a du bon. Mon Manu il était déjà dedans à la maison alors même qu’il était encore en chaussons … j’le grille à chaque fois de suite, il répond complètement à côté des questions, il rigole plus trop et parfois même il est ronchon. Moi ça m’fait sourire, j’trouve ça plutôt mignon !

Minuit approche, il va falloir s’avancer… nombreux coureurs sont déjà positionnés (petit clin d’œil à quelques connaissances que j’ai croisé), le parc expo commence à bien se vider ! Le camion est chargé, chaque coureur nous a laissé ses ravitos, normalement on ne peut pas s’tromper, tout est sensé être bien détaillé…En théorie…parce qu’en pratique, ça s’passe pas toujours comme c’était noté sur le papier. C’est noté « eau sucrée » et en passant (sans s’arrêter bien entendu), il crie « de l’eau non sucrée » !! Et parfois c’est tellement mal crié, qu’on entend juste marmonner et comme il ne prend pas le temps de s’arrêter, bah c’est juste impossible de l’ravitailler… Et oui c’est un vrai métier de ravitailler des coureurs enragés !! 😉 Le départ n’avait même pas été donné, que la guerre des ravitos avait déjà commencée…apparemment on n’est pas les seuls à vouloir la suivre cette course de passionnés !

Ravito 1, 16ème kilo à Saint Christo :

Alors pour y aller (comme tous les autres d’ailleurs !), c’est le parcours du combattant ! Toujours le même topo, est ce qu’on y sera à temps ? Parce que finalement, ils galopent tellement vite qu’on n’a pas intérêt à y aller lentement à ces ravitaillements ! A Saint Christo, on y est arrivé relativement tôt…le temps de s’installer, faire la causette aux gars de New Balance, qui venaient aussi faire un ravito. Super ambiance, dans ces moments là aussi on peut faire de chouettes connaissances !  Quelques minutes à discuter et les premiers sont déjà en train de passer…c’est tout mélanger, les relais, les solos, on a dû mal à s’y retrouver ! Ça passe tellement vite qu’Erik (le 1er) je l’ai

même loupé ! Thierry Breuil, Sylvain Court, David Pasquio, Manu Meyssat, mon chéri, ils arrivent tous en paquet…prennent à peine le temps d’attraper à boire et à manger et enchaînent à grandes foulées. Allons au 2ème ravito, ça devrait se décanter.

Ravito 2, 30ème, à Saint Catherine :

Pas facile de quitter Saint Christo…les relais qui arrivent, les autres qui repartent, entre les spectateurs et les coureurs, ça fait du monde sur les routes de si bonne heure ! Résultat, y’a des gros bouchons, heureusement que notre chauffeur pilote comme un avion ! 😉 On retient sa respiration, no stress, voilà Saint Catherine à l’horizon ! Garé tout brouillon, on descend vite du camion. Chacun prend un sac, sacrée organisation… faudrait pas qu’on en oublie un dans le feu d’l’action. Ça passe encore à fond les ballons… Erik en pole position, Thierry, et ça suit mais dans la nuit on n’a pas trop les notions…Mon chéri arrive, je suis rassurée, c’est bon  après s’il va ou bien ou non… Pas le temps d’attendre les autres champions, on divise l’équipe des ravitailleurs en 2 pour mieux assurer la mission …On va avancer et voyons !

Ravito 3, 45ème, à Soucieu :

A 20km de l’arrivée, ça va commencer à parler ! 😉 on général, selon l’état, on peut déjà savoir si ça va passer ou si ça va casser…Cette fois ci, pas de difficultés à s’échapper de Saint Catherine, on est parti dans les premiers. Vite installé, on a même le temps de boire un thé pour se réchauffer et de grignoter. Bah oui, tout cette agitation ça nous a creusé ! Et on retrouve nos mêmes coéquipiers pour discuter. Quelques foulées pour se réchauffer, on croise les relayeurs en train de s’échauffer, Yann Curien semble motivé ! 😉 Puis ça commence à arriver…toujours dans le même ordre, rien n’a changé, sauf que les écarts commencent à se creuser et que certains semblent bien marqués. Thierry parle d’arrêter mais sa chérie le motive à continuer, et on apprend par la suite que Thomas Saint Girons, Manu Meyssat et Franck Bussière ici auront baché… Mon Manu est passé, il était accompagné (David ou Sylvain, je ne sais), ça semble aller…

Ravito 4, 57ème à Beaunant :

En voyant l’état de certains au passage à Soucieu, on les attend à Beaunant un peu anxieux…on apprend qu’Erik a une frontale qui ne fonctionne plus, aieeeuuu !!!! On a l’impression que l’attente est anormalement longue…S’ont troqué les baskets contre les tongs ??? 😉 Puis Erik, le voilà ! Il est tout frais, y’a tout qui va ! Il nous réclame de l’eau claire, mais pas de coca ni rien d’autres de sucrés, c’est bon signe je crois… une dizaine de minutes plus tard, c’est Manu qui débarque à grands pas. Pas de signaux d’alerte, je ne sais toujours pas si ça va, mais je sais qu’il finira, la suite nous le dira.

Malheureusement, on doit filer à l’arrivée rapidement. Pas le temps de voir le reste de la course, c’est le côté frustrant de faire l’assistance et le soutien de ceux qui sont tout devant… On ne va pas s’en plaindre, c’est quand même super plaisant, mais c’est vrai qu’on passe à côté d’autres choses et ça c’est un peu énervant. N’empêche que j’ai beaucoup pensé aussi à tous ceux et celles que j’ai suivi de près ou de loin et je les félicite.Les arrivées, c’est toujours très fort en émotions…Et à la Saintélyon, elles y sont ! Le premier est annoncé et il se fait attendre le garçon ! A moins d’un gros problème sur la dernière portion, Erik Clavery devrait être le champion de cette édition.

On a vu bon, il arrive, on le croirait frais comme un gardon ! 😉 Ça flash à fond, photographes et caméras, sont tous en position. J’attends mon favori, le cœur serré, je me doute qu’on lira dans ses yeux une petite déception. Mais second, c’est quand même canon, y’a pas à rougir et je suis super fière de mon champion ! Puis les arrivées se succèderont, au levé du jour certains arriveront mais toujours avec la fierté d’avoir pu aller au bout de leur passion. Une dernière dédicace aux abandons…Parce qu’il faut aussi parfois savoir écouter la raison.

2 commentaires sur “SaintéLyon 2011 : Compte-rendu et photos”


Posté par VIRGINIE BATOCHE Le 11 décembre 2011 à 8:47

Super récit Sylvaine ! C’est vraiment sympa de partager la course avec tes yeux ! Difficile de ce mettre à la place des champions et de leur moitié alors ce récit … évidemment ça fait rêver ! Bravo pour l’écriture qui est un vrai régal ! Bonne récup à vous deux 🙂

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Posté par Thierry Le 11 décembre 2011 à 18:29

Merci pour ce point de vue de ceux qui étaient devant nous ! Bravo à eux ! Et si vous voulez voir un point de vue du peloton allez voir par ici : http://capuche.skynetblogs.be/archive/2011/12/07/4-12-11-la-saintelyon-la-course-parfaite-ou-pas-r-faite-de-s.html

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