Je suis en train de lire « Autoportrait de l’auteur en coureur de fond » dont j’ai découvert l’existence sur wanarun. Je viens de finir le premier chapitre et si vous le voulez bien, je risque de venir vous parler souvent de ce livre car la réflexion de l’auteur me parle énormément 😉
En effet, si j’en crois ce que je suis en train de lire, l’auteur, Haruki Murakami, tente de répondre à la question « quel est le sens de la course à pied » ou encore « pourquoi courons-nous » ? Courir est un acte mécanique et répétitif : on met un pied l’un devant l’autre et la machine se met en marche. Oui mais pourquoi fait-on cela ? Ce n’est pas la première fois que je tente de répondre à cette question puisque je me suis déjà interrogée sur la démarche spirituelle de la course à pied.
Il y a des actes qu’on reproduit quotidiennement car on y est obligé comme, se raser pour les hommes, se démaquiller pour les femmes, s’habiller pour aller travailler, se nourrir… oui mais courir, rien ne nous y oblige et pourtant si nous sommes là sur wanarun, c’est que nous courons !
En fait, cette question se pose moins pour les sports collectifs où le sens réside dans l’action globale… mais le coureur de fond lui, forcément, il doit faire face à sa solitude à un moment où un autre et se poser cette question « pourquoi je cours ».
Pour un bon coureur, la réponse est assez naturelle : je suis bon, je cours vite alors je continue, je fais ce pour quoi je suis doué.
Pour quelqu’un en mauvaise santé, il peut s’agir de perdre du poids, retrouver une meilleure forme ou comme le dit l’auteur un point moqueur « on aurait dit qu’une semaine plus tôt leur médecin leur avait annoncé qu’ils souffraient de diabète et qu’il leur avait prescrit de faire du sport ».
Mais pour des gens comme moi, quoique en bonne santé, des coureurs très médiocres, pourquoi chercher à faire un marathon, dans quel but ?
Alors dites moi, pourquoi courez-vous ?
Que cherchez-vous à réaliser en courant ?
Posté par Arnaud Le 1 mars 2011 à 11:26
En ce qui me concerne c’est une combinaison de plusieurs facteurs dont certains ont été abordés ci-dessus (endorphines, santé, moment de détente…). mes vrais débuts en cap c’était à l’armée car ça faisait partie du programme et qu’on ne pouvait y échaper même en courant très vite 😉 A force j’ai pris goût. Je cours maintenent régulièrement depuis plus de 10 ans avec une passion et un entrain sans cesse croissant. Force est de constater que maintenant je ne saurais plus m’en passer. J’ai du faire face à une blessure qui m’a enpêché de courir pendant 1 an (2007-2008) et ce fut un calvaire… malgré mes le passage sur vélo, rien ne me faisait retrouver les même sensations.
La course à pied pour moi c’est un petit jardin secret, un monde où je suis à ma place et ou je définis mes règles (plaisir, objectifs ponctuels, préparation à une compétition, détente après une période de stress,…) c’est un moment à moi, pour moi, par moi. C’est une prière, un oasis, un repère, un médicament, uen passion, une obsession parfois je le reconnais.
En parlant bouquin je vous conseille également « Born to Run » de C. McDougall. Je ne pense pas qu’il existe une traduction en français pour le moment malheureusement pour les non-anglophones…
Bonne course à tous !
Posté par atchoum Le 8 mars 2011 à 10:43
Je pense que les raisons changent avec le temps.
Je fais des sports de combat depuis des dizaines d’années : on y développe de la puissance, de la rapidité, des schémas psychomoteurs complexes mais sur de très courtes durées (un combat c’est deux minutes). L’enchaînement des combats m’a montré mon manque d’endurance et je suis venu à la course pour améliorer mon endurance : un choix technique.
Et puis je me suis confronté à mes préjugés :
– la course ça se fait comme ça, sans rien, c’est on ne peut plus bête : Oui, mais enfin il faut de bonnes chaussures, ça se fait progressivement, la technique de la foulée s’optimise peu à peu.
-la course c’est ridicule avec ces tenues presque aussi nulles que celles des cyclistes : oui, mais enfin, ces tissus respirants sont d’une belle technicité, utile. Même chose pour les chaussettes sans couture.
-la course c’est naturel donc ça ne demande rien en physique : Ah ben si quand même…en fait il y a justement ce fameux fond que je voulais et que je n’ai pas et puis aussi la répétition de mouvements qui entraîne des souffrances articulaires du fait de déséquilibres de colonne, de taille de jambe etc.
Progressivement je suis passé de 8km/h aux 10km il y a deux ans à 12km/h en octobre dernier, j’arrive à courir un semi-marathon même si c’est en deux heures dix…(ouf!) et je vise le marathon en fin d’année.
J’y retrouve des sensations de progression, de qualités physiques d’un autre type que celles que je travaille dans mon sport de combat par contre ça m’a fait perdre un peu de poids et du coup pour mes catégories de combat je suis un peu perturbé…
Pourquoi j’aime la course : parce que l’on y est seul contre soi-même, à pousser son corps plus loin tout en le respectant. Jusqu’où je peux aller sans me blesser? Où est ma limite?
Quand l’hiver dans le froid, la nuit, dans les bois, je n’ai que le rythme de mes pas je suis face à moi-même, ma vanité et la seule issue possible : progresser.
Finalement je continue mon sport de combat quand je cours mais je suis mon seul adversaire.