Quand on me demande de faire le cobaye pour une expérience scientifique et sportive, je suis toujours partant. Si en plus il s’agit de capteur à se mettre partout sur le corps en faisant du sport, je suis encore plus curieux.cette fois ci il s’agit des capteurs Moxy Traning.
Depuis quelques années et particulièrement depuis le Covid, on parle beaucoup de la saturation en oxygène du sang SpO2 (saturation pulsée en oxygène du sang). Cette variable permet de voir si vos poumons alimentent bien vos muscles en oxygène. Au delà de détecter un souci médical, d’un point de vue sportif cela permet de voir votre adaptation à l’altitude. L’oxygène étant plus rare en altitude votre corps va voir cette saturation diminuer et il va s’adapter en créant des globules rouges pour augmenter le transport.
Il existe une autre mesure encore plus intéressante pour la pratique du sport : l’oxygénation musculaire. C’est cette variable que permet de mesurer Moxy training.
Pourquoi faire ?
L’idée est de mesurer la présence d’oxygène sur des muscles importants pour déterminer vos zones de travail.
Les tests d’effort sont souvent basés sur votre débit en oxygène pour déterminer la fameuse Vo2 Max. Les capteurs Moxy Training vont encore plus loin puisqu’il analyse la quantité d’oxygène présent dans le muscle pendant l’effort.
Comme il s’agit d’un pourcentage la valeur peut aller de 0 à 100% mais dans les faits on sera plutôt dans une fourchette entre 10 et 70%.
Encore une fois les valeurs en absolu ne sont pas importantes c’est les variations qu’il faut observer. Si le taux augmente, votre muscle a suffisamment d’oxygène, vos capacités pulmonaires permettent d’alimenter vos muscles sans déficit. Si le taux baisse, votre effort est trop soutenu par rapport à vos capacités et vous ne pourrez pas maintenir l’effort trop longtemps.
Un test d’effort avec ce type de dispositif va vous permettre de déterminer vos zones d’entraînement (modérée, intense, sévère).
Comment fonctionne le Moxy training ?
Le kit Moxy training est fourni avec 3 capteurs indépendants. Chaque capteur se pose sur la peau, envoie une lumière spécifique et en fonction du retour peut déterminer une valeur. A l’image de ce qu’on trouve au dos des montres pour la fréquence cardiaque mais le capteur doit être correctement posé et à l’abri de la lumière.
Ensuite les données sont transmises par les protocoles ANT+ ou Bluetooth à une montre où a une application mobile.
Séance de test
A l’image d’un test VMA Vameval, il peut être intéressant d’effectuer ce test sur une rampe pour voir l’adaptation du corps aux différents paliers de puissance ou de vitesse. Dans mon cas, j’ai effectué le test sur un home trainer avec une séance programmée sur Zwift.
On place donc un capteur Moxy training sur chaque cuisse pour évaluer l’oxygène dans la cuisse et un dernier sur le deltoïde pour avoir une muscle puissant mais qui ne travaille pas dans notre cas.
Pour faciliter le test, j’ai programmé les paliers directement en créant un programme surr l’application Zwift et j’ai suivi la séance jusqu’à ne plus pouvoir tenir le rythme.
Le résultat
Comment souvent les datas c’est bien mais Il faut les comprendre. Je n’ai pas fait cela tout seul puisque c’est Mathieu de Training Zone Peformance qui m’a encadré sur ce test et qui a analysé les courbes pour déterminer les différentes seuils d’entraînement.
On voit que le taux chute largement à partir d’un certain seuil,c’est la zone d’intensité sévère que vous ne pourrez tenir que quelques minutes.
Les avantages des capteurs Moxy training
Si je compare à un test vo2 max, c’est plus agréable car vous n’êtes pas obligé de porter le masque, cela peut être perturbant la première fois et donc fausser la mesure.
Nous l’avons fait sur un home traîner mais nous aurions pu le faire en courant sur un tapis de course ou même en extérieur. Mais il est important de garder un environnement fixe et donc éviter les perturbations externes (vent, dénivelé,autres usagers…)
Il faut tout de même faire attention et être concentré. Il faut, par exemple, éviter le coup de téléphone pendant l’échauffement pour pas tirer sur le deltoïde et fausser les premières mesures. Pensez, également, à bien mettre l’ERG pour éviter les imprécisions de puissance maintenues.