Voilà une fois encore la preuve que sur Wanarun, en dépit d’enjeux financiers énormes, on aime quand même ceux qui nous font concurrence et on n’hésite pas à en parler 🙂 En effet, CHANTAKI, a.k.a. Chantal de son vrai prénom, accessoirement l’auteure de l’ouvrage que je vais vous présenter, est l’une des chroniqueuses attitrées du site Esprit Running. En plus, je crois même qu’elle traîne de temps en temps sur Courir au Féminin. Décidément. Enfin, comme on dit : Nobody’s perfect LOL.
Trêve de plaisanterie, un peu de sérieux, ça changera pour une fois. Chantal, la Bordelaise, s’est un jour sentie à l’étroit dans le format de la chronique internet et a décidé d’ouvrir les barreaux de cette cage virtuelle pour s’épancher un peu plus en longueur sur sa passion qui, c’est une chance, est aussi la nôtre. Remarquez que si elle avait parlé de basket-ball, de philatélie ou de musique, je ne me serais pas fatigué à écrire un article sur Wanarun. Tout cela pour dire que du virtuel, elle est passée au physique, au print comme dirait le rédac chef d’une certaine revue à laquelle je collabore.
C’est ainsi qu’est né « 42,195 millions de foulées, émoi, émoi et … moi » qui vient de paraître chez Edilivre. Vous pouvez d’ailleurs le commander en cliquant sur ce lien http://www.edilivre.com/doc/26975 . Eventuellement, vous pouvez attendre de savoir ce que j’en pense, enfin, si mon avis vous intéresse. Vous faîtes comme vous voulez.
Je vous la joue « prof de français » ou « passionné de running » ? Les deux mon général. C’est parti pour le côté prof de la force alors : l’ouvrage se compose de trois parties bien distinctes :
– dans la première, chaque chapitre, titré sur un des marathons disputés par Chantal et – mais pas toujours – son mari, est centré sur un récit à deux voix de la course. La voix de Chantal évidemment mais aussi celle d’un ou d’une amie ayant également disputé l’épreuve. Et pour agrémenter ces récits vivants, Chantal évoque sa préparation ainsi que ses autres courses de l’année.
– la seconde est composée de chroniques à caractère poétique dans la veine de celles qu’elle peut rédiger sur Esprit Running.
– enfin, trois témoignages viennent conclure le livre. Celui de Lionel Plumenail l’escrimeur et ceux de Bruno Heubi et Dominique Chauvelier qu’on ne présente plus.
L’écriture de Chantaki est simple et fluide. L’essentiel est dit en peu de mots. Les chapitres sont brefs – habitude de la chronique ? – aucun risque d’abandonner le Marathon de Singapour au 23e kilomètre. Cet ensemble donne une véritable vie au récit.
Le « passionné de running », je parle ici du puriste, technicien de l’entraînement dans l’âme, regrettera sans doute un certain manque de détails techniques, notamment dans les descriptions d’entraînements par exemple. Mais, outre que cela aurait fortement alourdi le texte, ce n’était pas, à mon sens, le but de l’ouvrage.
Ce livre, je parle de la première partie évidemment, je le vois plus comme ce que les Américains appellent un diary, intermédiaire entre un journal intime et une relation de faits, mêlant réalité et impressions. Je dis bien impressions et non sentiments car « 42,195 millions … » n’est pas non plus une auto-psychanalyse de l’auteure et encore moins une vaste flatterie de son ego. « 42,195 millions … » est un livre personnel, ne le nions, pas mais ce n’est pas, comme trop souvent quand on parle littérature française d’ailleurs, un opuscule nombriliste et sa portée est « universelle ». Je traduis : vous pouvez, vous devez, le lire !
Vous pouvez le lire car vous y trouverez échos à vos propres préoccupations de runners émérites et vous vous retrouverez dans ces petites angoisses d’avant-course (c’est con de heurter un banc la veille au soir non ?) dans ces joies et dans ces peines qui jalonnent l’existence du marathonien. Un peu d’exotisme, Las Vegas, Honolulu, Singapour … vous fera également le plus grand bien et pourra vous donner quelque idée pour l’avenir.
Le seul petit reproche que j’adresserais à CHANTAKI c’est l’utilité de la troisième partie. Les trois témoignages sont intrinsèquement intéressants en tant que tels, pas de problème. Mais, j’avoue que j’ai du mal à comprendre leur place, notamment ce qui est relatif à l’entraînement. J’aurais préféré que Chantal ajoute quelques chroniques / poésies à la seconde partie, ce qui aurait donné un ensemble plus homogène, à mon goût et surtout serait resté dans le domaine du personnel « émoi, et … moi ».
Nonobstant – de toute façon, il suffit de zapper la fin si vous êtes comme moi – je vous recommande la lecture de « 42,195 millions de foulées, émoi, émoi et … moi » car, franchement, c’est un bouquin très sympa pour nous les coureurs.