Depuis que le trail existe, les adjectifs qui ont été les plus employés pour en parler sont liberté et découverte. Le trail, ce n’est pas simplement courir en pleine nature, c’est aussi découvrir une région en passant par des endroits inédits, inattendus, c’est aussi partager une ambiance pleine de convivialité et d’authenticité. Le trail, cela aura toujours été la course à pied version « baroudeur ». Souvent ceux qui le pratiquent n’ont pas peur de se lever tôt, de se salir, de raffûter un peu, de se lâcher aussi plus que de coutume aux fameux repas d’après‐course.
En cela, l’esprit de compétition, pour le plus grand nombre, laisse place à l’esprit de fête. D’aussi loin que je me souvienne, il en a toujours été comme cela. De nombreuses épreuves en France ont revendiqué cet esprit de liberté et de contraintes minimes…
Les coureurs y viennent surtout pour se faire plaisir, heureux de s’en mettre plein les yeux et pourquoi pas aussi plein le ventre. C’est un petit air de vacances avec l’effort en plus comme ligne conductrice. Pourtant ces dernières années, nombreuses ont été les tentatives de formater un peu cet ensemble, de poser le trail dans un carcan. Il y aura toujours des garants de l’avenir, des protecteurs des vraies valeurs et bien souvent on se rend compte que ces derniers sont des vrais passionnés, qu’ils veulent réellement le bien de notre discipline. Mais finalement la question qui persiste toujours est de savoir si le trail a vraiment besoin de tout ça. Pourquoi vouloir absolument le déférer ?
Pourquoi vouloir absolument son bien ? Ne peut‐on le laisser tranquille ? Et même si il meurt de ses beaux jours, est‐ce que cela est si important ? Y‐a‐t‐il tellement d’enjeux économiques que certains s’en inventent même des professions ?
Dans ce contexte de plus en plus rigide, l’exemple de la Barkley est frappant. Aucune règle, aucun prix d’engagement, aucune récompense, aucun sentier et pourtant l’aventure est telle que chacun se met à rêver et que l’engouement dépasse tout ce que l’on connait déjà.
Est‐ce que ce n’est pas cela finalement la définition du trail dans son essence même ? Pas de règle. Juste pas de règle.
Chaque organisateur apporte un peu de sa personnalité dans son organisation, chaque trail est différent, il n’y a pas une distance qui soit précisément la même, il n’y a pas un dénivelé identique, il n’y a pas une météo statique, il n’y a pas un terrain de jeu qui ne bouge pas. Tout est en mouvance, tout change d’une année sur l’autre, d’un endroit à l’autre, et c’est ce qui fait toute la magie et l’attrait de cette discipline.
Les traileurs en quête de liberté, de découverte, n’ont pas besoin qu’on leur tienne la main. Sinon le trail perd tout son sens. Laissons donc les organisateurs nous proposer leurs « petits » trail avec de la passion plein les yeux ! Il n’y a pas besoin de plus dans ce monde‐là ! Enfin ce n’est que mon avis, bien sûr…