Dimanche matin, jour de course. Le réveil sonne, il est 6h30. Je n’ai pas très faim, le petit-déjeuner sera sommaire. Le ciel semble assez dégagé, il devrait faire beau et chaud mais pour l’heure l’air est encore frais. Le t-shirt de la course sur le dos, j’enfile quand même un coupe-vent et prends la direction du lieu de départ. J’arrive sur place, il est 7h. Pas un coureur à l’horizon… Mais pourtant il y a déjà du mouvement : les organisateurs s’affairent, la police commence à fermer la circulation et les bénévoles reçoivent les dernières consignes pour tout installer. Je me joins à eux, car aujourd’hui, je ne cours pas : j’ai laissé mes baskets à la maison et j’ai échangé un dossard contre une casquette de bénévole. Pour découvrir l’envers du décor mais aussi pour permettre à d’autres de prendre du plaisir à courir, et participer ainsi à la lutte contre le cancer du sein.
Depuis quelques années que je cours plus ou moins régulièrement et que je participe à des courses, c’est la première fois que je passe de l’autre côté. J’avais envie de découvrir le rôle des bénévoles et voir la course sous un autre angle. Car j’ai parfois l’impression que pour beaucoup de coureurs, les bénévoles sont de simples robots, juste bons à nous tendre un verre d’eau ou un morceau de banane et sur qui on peut déverser sa colère pour des raisons plus ou moins valables (une mauvaise performance n’est par exemple pas du tout une bonne excuse 😉 ).
Mais en quoi consiste le boulot de bénévole ? Il y a forcément des différences entre les courses, un marathon de quelques dizaines de milliers de coureurs n’a pas les mêmes contraintes qu’une course locale d’une centaine de participants. Je vais donc me baser sur ma maigre expérience, sur une épreuve réunissant environ 1500 participants sur 3 courses. A noter également que je parle des bénévoles et non des organisateurs, pièce maitresse de la course qui porte la majorité des responsabilités et qui doit préparer l’évènement généralement des mois à l’avance.
L’aventure commence donc par une réunion d’information quelques jours avant la course. Cela permet de rappeler les horaires et les parcours mais aussi de présenter les rôles de chacun : qui fait quoi et comment fait-on ce quoi. Par exemple, la simple tâche de prendre les inscriptions le jour J peut vite se compliquer quand on aborde la vérification du certificat médical : on peut se voir présenter un certificat papier avec ou sans la mention « en compétition », une licence FFA, une licence triathlon, une licence type FSGT (avec ou sans la mention Running), les licences étrangères (on croise pas mal d’italiens par ici)… Il vaut mieux savoir à l’avance quelles sont les licences acceptées et les mentions à vérifier obligatoirement. Parmi les autres rôles importants, on trouve la gestion des ravitaillements (ou comment gérer un stock convoité par des sportifs assoiffés et affamés pour que même les derniers puissent se restaurer), l’accueil des coureurs à l’arrivée pour récupérer les dossards (ou les puces chronométriques) et distribuer les lots, la consigne, la sécurisation du parcours… Bref un joli éventail, avec plus ou moins d’interactions avec les participants.
Pour ma part, c’était d’abord un peu de manutention pour installer des barrières, des tables, porter des cartons… puis « signaleur », c’est à dire sécuriser le parcours à une intersection et éviter que des voitures n’y pénètrent. Sachant que la route était fermée 50m plus bas par la police, je n’ai pas eu beaucoup de sécurité à apporter. En revanche, j’ai pu apporter quelques encouragements et le sourire de certains coureurs/marcheurs en retour n’en était pas moins gratifiant !
Au final, la matinée a été longue mais agréable et je ne regrette pas mon choix. Je vous encourage à tenter l’expérience au moins une fois, suivant votre disponibilité, pour voir ce qu’il en est. Le plus simple je pense est de contacter un organisateur d’une course où vous êtes prêts à aider pour connaitre les formalités et consignes. Et il y a fort à parier que vous serez bien reçus !
Pour finir, je tiens à dire merci à tous les bénévoles, occasionnels ou réguliers, comme le « signaleur » une rue plus loin que moi qui fait cela presque chaque week-end en région parisienne et qui envisage aussi de le faire régulièrement sur la Côte quand il sera de passage. Car (attention, grande conclusion philosophique…) sans les bénévoles, il n’y aurait simplement pas de courses.