Et oui, je rame et je ne sais plus quoi faire, alors j’ai décidé de vraiment ramer. Il faut dire que j’ai bien été aidé par le temps qui est toujours au beau moche fixe chez moi. Je suis donc retourné au temple du muscle et de la sueur pour y continuer mon exploration. Je vois déjà vos mines déconfites … « il commence à nous énerver celui là avec ses articles sur la pronation, les tapis de course et les salles de gym. Nous on rêve de trail, de sortie natures, de barefoot !!! » Et la je dis : STOP (en gros et gras police 23 au moins !). Aujourd’hui je vais vous parler d’eau à perte de vue, du vent sur la peau, des mouettes suivant le retour des pécheurs, du rameur solitaire traversant l’atlantique … bon d’accord, il vous faudra de l’imagination mais après 20 minutes en fermant les yeux vous pourrez vous y croire sur votre rameur dernière génération.
Le rameur c’est la galère
Je me suis donc décidé à aller essayer cet étrange appareil caché au fond de la salle et qui semble avoir moins de succès qu’autres tapis et vélos. Bon je vous l’avoue quand on sait que (attention moment culturel) « les galères étaient des bateaux sur lesquels les malfaiteurs étaient condamnés à purger leur peine, qu’ils étaient attachés et bien souvent fouettés et maltraités et devaient ramer sans cesse pour faire avancer les navires », on peut comprendre pourquoi le rameur ne fait pas spécialement envie.
A première vue, cela n’a pas l’air compliqué : tu t’assois, tu saisis la rame et tu tires. Mais là, je redis STOP (ça fait deux fois). En effet, on pourrait penser suite à cette primaire description que seul les bras vont travailler. Il n’en est rien. En effet, la moitié du mouvement se fait réellement avec les jambes. Les cuisses avec l’aide des mollets effectuent une forte poussée pour étendre les jambes, puis un léger mouvement du dos et enfin on tire sur les bras. En fait 80% des muscles travaillent avec le rameur parmi eux : biceps, triceps, épaules, abdominaux muscles du dos (notamment les lombaires), cuisses, fessiers et mollets. Voir l’image ci dessous pour une description plus complète :
J’ai donc effectué ma séance test R2PH sur le rameur. Les majeures différences avec la course à pied ont été un moindre essoufflement et une douleur musculaire plus intense dans les bras. Normal, les bras étant peu sollicités par la course à pied.
Les plus
Le rameur me parait un bon exercice pour un renforcement musculaire global cet hiver. Ma plus grande surprise fut l’état de mes abdominaux les jours d’après. Je ne pensais pas les avoir travaillés autant mais la douleur les deux jours suivants m’a démontrée le contraire. Pour les triathlètes, j’ai senti de très bonnes sensations sur ma sortie vélo qui a suivi (surement le travail des cuisses).
Les moins
Pour les moins, il est a mon avis assez facile de se blesser. Le mouvement implique une poussé assez forte et explosive sur les cuisses (dans mon esprit le geste ressemble un peu a un squat mais assis), je ferais donc attention aux genoux. Il est d’ailleurs conseillé de ne pas tendre les jambes complètements et ne pas « verrouiller les articulations ». Il faut aussi garder le dos bien droit. Un autre inconvénient est qu’il est facile de travailler un groupe musculaire plus que l’autre. J’ai par exemple eu l’impression de pousser plus sur les jambes et de moins tirer sur les bras sur la fin de l’exercice.
Pour voir un mouvement correct (en anglais, désolé) :
Le bateau ivre
En conclusion, j’ai vraiment apprécié l’exercice qui me semble être un bon compromis pour un travail global des groupes musculaires. J’émettrais des réserves sur le réel intérêt pour quelqu’un qui ne pratique que le running si ce n’est pour un travail de PPG, ou pour les pratiquants de courses de montagne. Par contre, pour les triathlètes cela me parait un exercice à recommander. Et puis ce qu’il y a de bien sur le rameur c’est que vous pouvez fermer les yeux et vous imaginer au milieu de l’océan avec les baleines et les dauphins vous accompagnant … si en plus, comme moi, vous avez vu sur la piscine de la salle, cela n’en sera que plus réel.
Et pour finir sur une note poétique, je citerais le célèbre Eric C. poéte à ses heures perdues :
« Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est parce qu’elles pensent que des sardines seront jetées à la mer »
Si certains ont déjà testé (ou ont compris cette phrase), dites moi ce que vous en pensez. 😉
Merci
Alex