Vous êtes de plus en plus nombreuses à courir et c’est tant mieux pour vous, courir c’est s’entretenir, se faire du bien, profiter de la vie et d’un moment de liberté seul ou en groupe. Mais c’est là que le bas blesse, si pour moi : Homo sapiens de sexe masculin tout va bien, je vais courir en pleine nuit à 6 heures du matin sans me poser de question à la lumière de la frontale. Je me rend compte en échangeant avec vous, les femmes, que c’est pas aussi simple pour tout le monde.
Oui : être une fille en 2017 c’est compliqué. Comme vous, j’avais vu les agressions voire les disparitions qui avaient fait la une des journaux mais finalement c’est seulement la partie visible de l’iceberg. Si les hommes peuvent courir en toute liberté sans arrière pensée, il n’en n’est pas de même pour les femmes. Outre le risque de croiser un dégénéré mental tout juste sortie de la prison ou de l’hôpital psychiatrique pour on ne sait quelles raisons, c’est finalement vous les hommes qui ne cessent d’ajouter à cette ambiance des petits gestes, des petites remarques qui ne mettent pas en confiance nos amies coureuses.
J’ai eu du mal à imaginer l’ampleur du phénomène et j’ai été navré par la gente masculine. Sous couvert d’humour diront certains, vous laissez peser une ambiance grivoise sans intérêt. Volontairement ou involontairement, vous entretenez cette ambiance suspicieuse et donc le manque de liberté au sens large que chacun espère lorsqu’il pratique un sport.
Remarques vestimentaires, remarques sur le physique, tentative d’approches, dragues lourdes,… de quoi rendre mal à l’aise les femmes qui ont juste envie d’un moment de tranquillité et de liberté en courant. La conséquence de tout cela, c’est que les femmes sont devenus méfiantes et un certain nombre d’entre elles courent avec une bombe lacrymogène. Est-ce normal ?
Alors forcément tous les hommes ne sont pas responsables mais je vous invite à vous mettre un peu à la place de ces dames et demoiselles. Et d’éviter de trop en faire: courir juste derrière, siffler, avoir un regard insistant… Un simple bonjour et c’est suffisant.