Posté par Yannick Le 4 septembre 2009 à 1:48
Trois nouvelles (plus ou moins) bonnes raisons de ne pas s’inscrire en club :
1) Vous rechignez à fréquenter des sportifs vrais de vrai à cause de la faible portée de leurs thèmes de discussions. En plus, dans les vestiaires, les discussions de rentrée risquent d’être éprouvantes, vu qu’il va falloir rattraper le retard, à commencer par les analyses comparées des championnats du monde d’athlétisme à Berlin, dont vous n’avez regardé aucune image, parce que vous vous en foutiez totalement. Vous aviez déjà tenté d’expliquer à l’un d’entre eux que vous ne regardiez pas Stade 2, il vous a regardé avec un air très bizarre. Vous avez tenté de faire diversion en demandant à la cantonade si « Extension du domaine de la Lutte » de Houellebecq pouvait être détaché des « Particules Elémentaires », son livre suivant, le silence qui s’en est suivi a été tellement pesant que vous n’auriez pas aimé qu’il vous tombe sur le pied !
Depuis, à chaque discussion sur le sport de haut niveau, pour ne pas avoir à intervenir, vous vous envoyez de grandes rasades d’eau minérale des volcans d’Auvergne, une consommation étrennée qui justifie votre mutisme. Du coup, vous arrivez sur la piste avec un estomac qui produit des bruits bizarres, comme si vous aviez avalé directement le contenu et le contenant d’une poche à eau !
2) Par rapport aux filles (si vous appartenez à la gent féminine que nous vénérons tant, vous ferez les inversions de genre de vous-même, hein ?!), courir en solo, c’est largement mieux. Vous dites que vous allez courir 3 fois par semaine, vous passez pour le mec sportif, courageux, autonome, qui ne court pas pour la frime, qui prend soin de son corps (mon petit frère, de l’age ingrat de 23 ans, me précise « en clair, rien qu’avec ça, tu peux chopper ! »). Soit. Si vous êtes trentenaire ou approchant, je crains que ça ne suffise pas. Mais par contre, si vous dites que vous courez en club, la charmante demoiselle voit déjà la grasse matinée du dimanche matin remplacée par la sortie longue du club, le 5 à 7 crapuleux dans votre bureau remplacé par la VMA courte du mardi soir, et les soirées tranquilles remplacées par le barbecue du club (sans compter l’éventuel lavage à tour de rôle des maillots). Et puis l’entrainement en solo permet de vous absenter quand vous en avez envie ! Certaines personnes mal intentionnées prétendent même qu’une atmosphère de couple tendue à amené certain(e)s athlètes à pratiquer jusqu’à l’entrainement bi-quotidien, mais ce n’est que rumeur !
3) Quand vous courez tout seul, personne ne vous donne d’ordres, d’abord ! Il n’y a pas un type en survêtement pour vous gueuler dessus ! Oui, votre foulée pourrait être plus aérienne. Oui, vous ne tirez pas assez sur les bras. Pourtant le naturel, que vous refrénez car vos parents vous ont appris la politesse et ils ont eu bien raison, vous pousse à répondre « Mais si je tire un peu plus sur les bras, ça va probablement être pour qu’ils t’arrivent à poings serrés en pleine gueule; c…ard ! » OK, cet excité peut probablement vous faire gagnez jusqu’à une minute au 10 km grâce à ses petits conseils de pro (la progression de fou, quoi !). Mais serait-ce une raison pour que vous acceptiez que pendant une heure (oui, oui, juste après, ils redeviennent généralement des types en or, charmants, affables, dévoués, c’est à n’y rien comprendre !), on vous parle d’une façon qu’un automobiliste inconnu vous dirait ne serait-ce que la moitié, vous auriez déjà le projet de le calmer à coup de cric ? De toutes façons, il est toujours malsain de s’abaisser à parler à un type en survêtement.
Trois nouvelles (plus ou moins) bonnes raisons de s’inscrire en club :
1) Les entrainements nocturnes. 4 ou 6 mois sur 12, avec votre manie de vous entrainer à l’heure qui vous convient, vous affrontez l’obscurité de la piste de l’université la plus proche. En vous entrainant en club, vous aurez accès à une technologie de fou, à savoir l’éclairage !
J’explique à l’attention des méchants individualistes qui ne sont pas en club : vous avez peut-être remarqué sur certaines pistes d’athlétisme, dans les quatre coins (et aux pinailleurs qui me m’objecteraient qu’une piste n’a pas de coins, je répondrais : « vous avez bien compris ce que je voulais dire, alors faites-moi pas ch… ! »), se dressent parfois des poteaux, généralement de couleur grise. Et aux sommets d’entre eux, des espèces de petits cubes, noirs derrière et vitrés devant. Mais si, souvenez-vous, vous les aviez remarqué lors d’une séance de VMA courte, en vous disant « ça doit être pour la préservation des cigognes », mais la production d’acide lactique avait déjà dû monter jusqu’au cerveau et vous empêcher de poursuivre la réflexion plus avant. Et bien figurez-vous que ces formes bizarres peuvent éclairer la piste, par la simple rotation d’un quart de tour d’un boitier à clé situé généralement à 1.50 m de hauteur ! Et plutôt bien, même ! Et là, certains d’entre vous pourront dire « oui, oui, ça m’est déjà arrivé une fois là où je m’entraine, mais le temps que je fasse deux tours, un type sympa mais ferme m’a expliqué qu’il s’agissait des évaluations de l’UFR-STAPS, et que je ne pouvais utiliser la piste. Ne parlant pas sa langue, j’ai quitté la piste la queue basse (et je ne veux entendre aucun quolibet grivois à ce sujet !).
2) Si vous travaillez en PME, les entrainements à heure fixe des clubs vous permettent d’éviter plus facilement les heures supp’ ne vous feront pas gagner plus. Et votre patron qui vous aura embauché car la course à pied représentait dans sa conception le gout de l’effort en sera pour ses frais.
3) Eu, je commence à sécher, là ! Une vie sociale de substitution si vous n’avez pas déjà des amis non-coureurs avec qui refaire le monde ?!