Se rendre à Lyon reste toujours un forme de défi pour un Stéphanois, encore plus quand il est 5h du matin et qu’il s’agit de rejoindre les participants de la180. La 180? Quezaco? Bah, tout simplement l’idée de se rendre au départ de la Saintélyon en empruntant le parcours en sens inverse, et cela en compagnie d’une vingtaine d’illuminés triés sur le volet par le maitre de cérémonie, un certain Arthur Baldur, Jean Francois dans la vraie vie. Un off comme on dit dans le milieu, avec les 75 km de l’aller rajouté à la Saintélyon, ce qui nous amène à une épreuve de 150 Km.
Vous allez me dire, mais pourquoi la 180 et pas la 150? Je vais vous révéler le secret. C’est tout simplement parce que le départ de la 180 est donnée sur la ligne d’arrivée de la Saintélyon, donc 69 , le numéro du département, pour ensuite une arrivée au départ de la Saintélyon, à Saint Etienne, numéro de département 42 et comme cela se termine à Lyon, donc de nouveau numéro 69! C’est bon vous êtes toujours en piste? Donc 69+42+69= 180 , CQFD! Comme c’est la 10 ème édition, cette épreuve à été baptisée 180 auparavant elle s’appelait LyonSaintélyon.
Alors qu’on longe la raffinerie de Feyzin, je me remémore que mes aventures les plus mémorables ont toujours eu une mise en bouche alors que le soleil ne s’était pas encore dévoilé, c’est peut être un signe? Je suis accompagné de Théo, mon fils, qui réalise pour l’occasion un film pour wanarun pour cette 60 ème édition de la saintélyon avec les concurrents de la 180 comme fil rouge. Pour l’instant il fait office de chauffeur avant de de nous suivre caméra au poing durant les 36 heures de cette épopée.
Arrivés vers 6h00, nous retrouvons les 21 autres coureurs qui débouchent de l’obscurité qui envahit le Palais des Sports. Présentation rapide, je fais partie des novices qui intègrent cette tribu, certains par contre ont déjà plusieurs titre de finishers au compteur. J’ai lu leurs différents compte rendu, lors des années précédentes, afin de m’imprégner des conditions de ce off, mais cela reste une aventure avec beaucoup d’interrogations pour moi qui n’a jamais dépassé les 120 km et encore une seule fois au mois de Juin lors de l’Occitane 6666. Certes, je connais assez bien le parcours pour l’avoir reconnu plusieurs fois et je suis familiarisé avec la météo et les conditions en tant que local, mais il reste beaucoup d’inconnues. Notamment, celle de gérer le fait d’arriver quasiment chez moi à mi parcours, d’en repartir pour le même parcours en sens inverse, de nuit, 3h00 après pour une Saintélyon. Comprenez que pour un Stéphanois cela puisse poser des questions…
Après un petit briefing que personne n’écoute vraiment, enfin en ce qui me concerne, de Jean François, allias Arthur, nous nous rassemblons près de la ligne d’arrivée, qui pour nous est celle du départ. Oui je sais ce n’est pas toujours facile de suivre cette dualité, mais vous allez voir avec le temps, on s’y fait. Sur cet ligne il est difficile d’imaginer l’effervescence qui va agiter ces lieux dans quelques heures, avec les milliers de coureurs en terminant avec les 75 Km de la Saintélyon. Pour l’instant les échanges entre nous sont rares, chacun semble attendre de s’élancer pour chasser ses doutes et les questions qui nous agitent face à ce défi. C’est plus des regards en coin face à l’équipement de l’un ou de l’autre. Photo de groupe, ou je réussis la prouesse d’en être à la fois totalement invisible et repérable comme le nez au milieu de la figure, cela en gardant ma lampe frontale allumée. Théo et une équipe de Tout le Sport (France 3) sont déjà en train de travailler et leurs éclairages montrent qu’un événement se déroule ici, ce qui accentue un peu la pression et le stress. Arthur lance le décompte est nous voilà parti!