Malheureusement, vous n’aurez pas LA réponse mais uniquement … ma réponse 🙂 C’est déjà pas mal non ? En plus, pour le prix d’une réponse, vous allez en avoir plusieurs. Alors, faut pas s’plaindre.
Si vous utilisez les EVO en mode streetwear et uniquement pour marcher, laissez-les telles qu’elles sont, avec la semelle de proprété et portez-les pieds nus, ça le fait.
Maintenant, si vous lisez cet article sur ce site, c’est que vous courez également. Il faut savoir que la semelle de propreté, anatomique, assure également une fonction – certes légère – de maintien. Je conseille vivement à ceux qui démarrent le running minimaliste de laisser la semelle de propreté dans un premier temps, de façon à ce que la transition soit plus facile – en dehors de sa fonction de maintien, elle assure également une fonction, là encore légère mais sensible, d’amorti.
Ceux pour qui le minimalisme n’a plus de secret, auront tout intérêt à enlever cette semelle, quitte à la remplacer par une semelle non anatomique et très fine à l’instar de celles qu’on peut trouver chez son cordonnier. Ne serait-ce que pour protéger la chaussure des effets de la sueur par exemple.
Pourquoi diable enlever une semelle que Terra Plana a pris le soin de concevoir ? Et bien, pour être encore plus en contact avec le sol car le principe même du minimalisme est de redonner aux pieds les sensations qu’ils ont perdues après avoir été engoncés pendant des années dans un trop plein d’amorti. Et personnellement, c’est comme cela que je préfère ces EVO.
Reste les chaussettes : avec ou sans ? Là, je dirais que le choix est personnel. Les EVO « supportent » sans aucun souci les chaussettes et ce ne sont pas celles-ci, même les modèles les plus techniques, qui vont modifier profondément les caractéristiques de la chaussure.
Deux points négatifs :
– en VMA sur piste, la chaussure manque d’accroche sur le griffé. En fait, c’est un peu comme si on courait avec des pointes d’athlé auxquelles on aurait limé les pointes.
– le second – point négatif – est un peu plus personnel et lié à un défaut de conception (de l’individu) avec un deuxième orteil légèrement bombé qui vient frotter sur la base de la languette (celle-ci s’accroche très en avant de la chaussure, voir la photo) d’où deux belles ampoules symétriques. Ca finira par passer.
Les points positifs :
– la semelle extérieure est d’une rare souplesse et offre un excellent contact avant du pied / route. La foulée est donc efficace et dynamique car le rendu d’énergie joue à plein. C’est particulièrement sensible sur les séances à allure rapide.
– lorsque par mégarde, inadvertance ou fatigue, on pose le talon lors d’une foulée, un léger amorti encaisse une grande partie du choc.
– passer sur des cailloux n’est pas un problème, on ne sent quasiment rien ou presque.
– la chaussure est bien aérée et supporte sans problème la combinaison d’une distance longue et d’une température élevée : pas d’échauffement du pied, ni sur le dessous, ni sur le dessus, donc pas d’ampoule …
– la chaussure reste confortable à toutes les allures. Bien entendu, son efficacité dynamique décroît avec la vitesse mais courir lentement (60% VMA) n’en devient pas un pensum.
– certes ce n’est pas une chaussure de trail mais courir en sous-bois est tout à fait faisable.
Voilà pour aujourd’hui. Je me donne encore une semaine pour lui tirer tous les vers du nez avant de rédiger l’article que vous attendez tous et toutes : le match du siècle Vibram vs Terra Plana.