9 semaines entre deux marathons, cela peut paraitre peu mais après 2 ans sans course, l’idée de cumuler les dossards ne me faisait pas peur. Même si il est vrai qu’à la fin d’un marathon, on se promet toujours que c’est la dernière fois.
Cette histoire commence en 2008, en novembre, pour être précis, je lis les récits des coureurs du premier marathon Nice-Cannes. Ayant vécu quelques mois à Nice, j’y prête une attention toute particulière et je me dis qu’un jour, j’aimerais prendre le départ.
En 2020, durant l’été, alors que le virus nous laisse un petit répit, les courses reprennent et Salomon, partenaire officiel du marathon, me propose de prendre le départ. Sans hésiter, je réponds « Oui ». Avec la pandémie, les marathons à l’étranger sont inenvisageables et un marathon en France, cela paraît encore jouable… La suite des événements aura raison de mon optimisme.
Après un début d’année 2021 assez morose, l’été semble relancer les courses. Alors que cela paraissait invraisemblable, j’arrive à obtenir un dossard pour le marathon de Berlin. A peine pensable quelques jours avant, je parviens à m’inscrire à l’un des 6 majors dans l’optique d’obtenir une deuxième des 6 étoiles. J’attaque alors une préparation spécifique de 8 semaines.
En pleine préparation, Salomon renouvelle sa proposition de courir le marathon Nice-Cannes, une chance pour moi il a été retardé par rapport aux précédentes éditions, il aura lieu fin novembre alors qu’il est généralement programmé en début de mois. Il y a 9 semaines entre les 2 marathons, après avoir pris conseils auprès de plusieurs personnes, je décide de me lancer mais il ne faudra pas s’attendre à un exploit.
Salomon me rassure en me proposant le même suivi qu’un athlète de haut-niveau : test d’effort en début de préparation et suivi par un coach.
A la fin du mois de septembre, à quelques jours du marathon de Berlin, je réalise mon test d’effort. Un test qui va confirmer ma forme avant le marathon de Berlin et le bienfait des dernières semaines de préparation spécifique. Ensuite s’en suivra un long entretien avec le coach Sébastien Spehler pour bien prendre en compte le timing : récupération du marathon et enchainement sur un nouveau cycle.
La bonne dynamique et le bon résultat obtenu à Berlin m’ont tout de suite motivé pour me lancer dans cette nouvelle préparation. Sans révéler les secret des plans d’entrainement de Sébastien, il a su s’adapter à mes contraintes et à insérer de l’entrainement croisé avec du vélo chaque semaine. Comme la météo n’a pas été très clémente pendant ma préparation, j’ai fait toutes les sorties vélo sur mon home trainer.
A 15 jours de la course et après la troisième sortie de plus de 2h30, je suis vraiment fatigué et je n’avais jamais ressenti une telle fatigue en fin de préparation et avant la phase d’affutage, sans doute le signe d’une bonne préparation.
Depuis 15 jours, je scrute la météo. Si dans la région, la douceur de la météo est reconnue, les dernières éditions ont souffert d’une météo difficile. A quelques jours de l’événement, la météo semble se stabiliser, même si du vent est annoncée.
Alors que les premiers flocons tombent dans ma région, je pars vers la côte d’azur où la météo semble plus clémente. Et cela se confirme sur Nice : 10 degrés, un soleil radieux mais un peu de vent.
Après avoir retiré mon dossard au palais de la Méditerranée, Salomon me fait découvrir le parcours en compagnie du traileur Michel Lanne. En fin d’après midi, c’est l’heure de la fameuse séance de déblocage avec un petit footing et quelques accélérations sur la promenade des anglais. Après le traditionnel plat de pâtes, il faut aller se coucher car le départ est donné à 8h00.
Le buffet de déjeuner de l’hôtel fait envie mais il faut rester raisonnable, il va falloir faire le plein d’énergie sans trop manger : thé, pain complet et un peu de pâtes.
La météo est fraiche mais idéal pour ne pas souffrir de la chaleur sur un marathon. Je décidé de courir en short tee-shirt avec le combiné short cuissard S-Lab et je vais courir avec les Salomon Phantasm (autrement appelées les chaussures de route de Kilian).
Le soleil est en train de se lever sur la promenade des anglais et départ approche, j’entends au loi la voix du mythique Dominique Chauvelier qui chauffe la foule des marathoniens et des autres participants. En effet, le départ de toutes les épreuves est commun : relais, duo, marathon ou 20km. La ville de Nice confirme son statut de ville sportive avec la participation du maire Christian Estrosi qui court le duo et terminera son semi-marathon en 1h56. Au delà de toutes considérations politiques, à 66 ans, c’est une belle performance et un maire ne peut pas supporter aussi bien un sport qu’en encourageant et en participant, et n’ont pas uniquement en venant serrer des mains et remettre des prix sur le podium après l’arrivée.
Le départ est enfin donné, nous voilà parti pour 42 kilomètres et comme à chaque fois j’ai du mal à y croire. Comme à Berlin, je me fixe sur l’objectif être régulier et manger / boire le plus régulièrement possible. J’avais peur de ce parcours et de ces grandes lignes droites, mais en fait ça passe très bien. Le temps est idéal, il faut beau, la mer est magnifique et pour l’instant il n’y a pas trop de vent. Le parcours est simple, il faut aller tout droit. Je suis quelques dizaines mètres derrière le meneur d’allure, je ne veux pas le suivre car cela me semble trop ambitieux mais je suis content de voir son petit drapeau flotté devant moi.
Le passage à Villeneuve-Loubet casse un peu le rythme avec quelques virages et plusieurs relances au milieu de ces grands immeubles si caractéristiques. C’est déjà le semi-marathon, le temps est bon et je suis bien mais il faut faire un arrêt vidange. Mais tout le monde le sait le marathon n’a pas encore commencé.
Toute la difficulté de ce marathon se trouve à partir du 28ème kilomètre : le vent s’est mis à soufflé et pas forcément dans le mauvais sens. Le relief a commencé à s’élever au cap d’Antibes et les virages à s’enchainer. Les jambes commençaient à moins bien répondre et c’est devenu difficile.
Ma cheville qui me rappelle de temps en temps mes blessures passées, mais toujours de manière très ponctuelle, s’est mis à devenir très douloureuse. Habituellement cela arrive sur 2 ou 3 foulées mais là ça a duré trop longtemps m’obligeant à ralentir fortement.
J’ai l’impression de me battre contre un vent à 200 km/h qui a la bonne idée de suivre la côte. Mais finalement une fin de marathon normale, la lutte contre la douleur et les éléments mais pas l’envie de s’arrêter. Le chronomètre reste anecdotique mais la vitesse est légèrement au dessus de 10 km/h.
je ne m’attendais pas à faire mieux qu’à Berlin mais c’était une belle expérience et je me demande si le marathon Cannes-Nice ne serait pas une bonne solution quand je vois la difficulté de la fin de parcours qui est amplifié par le vent. Le parcours en bord de mer est très plaisant, les ravitaillements sont nombreux et bien fournis.
Je suis content d’avoir fini ce marathon, deux mois après celui de Berlin. J’aurais aimé repassé sous les 4 heures mais il est vrai que les 4 mois d’entrainement ont été long et je sens que mon corps a besoin de passer à autre chose et de penser à l’année 2022.
En grand merci aux équipes de Salomon qui m’ont accompagné sur ce projet (Samantha, Véronique, Xavier,…), à Sébastien Spehler pour la programmation des entrainements et à Michel Lanne pour les discussions d’avant course.