Il y a plus de 20 ans quasiment jour pour jour, je passais une visite médicale de contrôle, le médecin me dit « vous avez un coeur de marathonien ». Je n’étais pas vraiment convaincu par cette phrase mais elle est restée dans mon esprit.
Pendant toutes ces années, j’ai lu des centaines de récits de marathoniens et à chaque fois j’ai pris de plus en plus peur. Ce fameux mur, ces longs mois d’entrainement, le risque d’une petite blessure qui peut remettre en cause les centaines de kilomètres avalés… et pourtant je m’entraine jusqu’à 8 fois par semaine quand je prépare un triathlon.
Le triathlon c’est sans doute ça qui m’a aidé à passer le cap. Des épreuves plus longues qui m’ont appris à gérer les efforts longs…
Cette semaine, je choppe une petite crève, je suis énervé, je sais que cela peut tout remettre en cause. Finalement elle passera naturellement, la fin de semaine sera mieux que le début et ce matin, je me suis levé confiant et en forme. J’attends ce moment depuis si longtemps, j’ai embarqué 2 amis dans l’histoire. Nous sommes tous prêt.
Étrangement les 4 heures qui vont suivre vont passer très vite alors que je m’attendais à un véritable chemin de croix. Nous nous insérons dans les sas du départ en passant au dessus des barrières. Je me cale entre 3h45 et 4h00. J’ai mis un coupe vent pour ne pas avoir froid avant le départ. J’ai la chance d’avoir 2 amis qui seront sur le parcours et à qui je pourrai donner mon coupe vent.
Je pense à mon rythme et à mon alimentation. Le départ se passe très bien, je suis bien (heureusement après tous ces mois d’entrainements) et je ne me laisse pas aller par le rythme même si je suis un peu trop rapide.
Les kilomètres défilent plus vite que je ne pensais, je découvre Metz que je ne connais que pas assez. La première partie est dans la ville avec des pavés et beaucoup de relances mais la forme est là donc ça passe comme une lettre à la poste, je croise des connaissances qui courent et d’autres qui jouent les supporters (un petit bonjour à Frédéric le fondateur de Tout Metz).
Je me ravitaille bien, je reste sérieux et surtout je prends du plaisir, je cours, il fait beau mais pas trop chaud… un temps idéal. Je suis largement dans le timing, je passe au 14ème kilomètre en 1h13… un rapide calcul me fait dire que si je continue à ce rythme je finirais en mois de 3h45… impossible je sais qu’à un moment je vais ralentir.
Le semi-marathon approche et tout va bien. Je sais que l’alimentation va être importante, je décide de faire des ravitaillements encore plus sérieux. Je marche, je mange,je bois et je repars toujours bien. Je passe au 28ème kilomètre en 2h29… je n’y crois toujours pas mais je sais que les 3h45 commencent à s’éloigner. c’est pas grave le véritable objectif a toujours été de passer sous les 4 heures.
Je bois mais du coup, l’effet commence à se faire sentir, 2ème arrêt au stand au 30ème kilomètre et pas pour rien… 34ème rebelote… en plus c’est long… je vois que je ralentis mais on reste dans le raisonnable.
Au 35ème kilomètre, les jambes commencent à tirer. La cheville de ma fracture commence à me faire mal (c’était prévisible mais je pensais que cela serait plus tôt). le meneur d’allure des 4h00 me dépasse au ravitaillement mais il me semble être bien en avance. En repartant je sens que cela va être dur, je vais serrer les dents sur les 7 derniers kilomètres. les deux derniers kilomètres seront un peu dur mais je passe tout de même la ligne d’arrivée en 4h05 sans trop d’encombre et ne me disant que c’était finalement pas si insurmontable que ça…
Bravo à l’équipe d’organisation de Metz : le parking gratuit à proximité, les ravitaillements toujours très complets, des bénévoles au top.