Coros, le nouvel entrant dans le milieu des montres de sport, propose Coros Apex, une montre de sport complète et epurée. Il existe aussi deux autres gammes : Pace et Vertix. Dans l’informatique, il est souvent plus facile de partir d’une feuille blanche surtout dans un milieu où la technologie commence à se stabiliser. En effet, vous n’êtes pas sans avoir remarqué que d’un point de vue matériel, les composants électroniques nécessaires sur une montre de ce type sont plus ou moins les mêmes (un processeur, une puce GPS, accéléromètre, capteur de fréquence cardiaque,…). Une montre GPS s’est donc du matériel, du design et surtout du logiciel (aussi bien sur la montre en embarqué que sur les serveurs ou sur les smartphones).
La matériel est devenu plus ou moins standard. La différence se fait essentiellement sur le design, sur le logiciel et sur l’autonomie. Bien sûr le logiciel peut largement influé sur la consommation d’énergie et in fine sur l’autonomie.
Comme le marché est devenu largement mature à force d’investissement et d’innovation des grandes marques comme Garmin, Suunto et Polar. A l’heure actuelle,il est difficile de voir quel nouvel élément matériel pourrait être ajouté à une montre de sport (si ce n’est l’ajout de possibilité de connexion 4G ou 5G mais qui aurait un effet néfaste sur la batterie). Les dispositifs matériels qui seront prochainement disponibles sur les montres auront pour principal but d’améliorer l’autonomie.
La gamme Apex se présente en 3 tailles (2 à l’origine mais un modèle Pro a fait son apparition en septembre 2019).
Les principales différences entre les modèles 42 et 46 mm se trouvent dans les matières, la taille de l’écran et de la batterie.
Le modèle 46 mm a une lunette en titane et un verre en cristal de saphir. L’écran a une résolution de 240 pixels X 240 pixels. L’autonomie est de 30 jours en veille et 35 heures en mode GPS standard. Le poids est de 55 grammes.
Pour le modèle 42 mm, la lunette est en céramique au lieu du titane. L’écran a une taille de 218 pixels x 218 pixels. Pour l’autonomie, elle est annoncée à 20 jours en veille et 25 heures en mode GPS. Pour un poids de 50 grammes.
Les deux modèles existent en blanc (avoir une lunette couleur argent) et en noir.
Le modèle pro est légèrement plus gros avec 47mm. Le cadran est toujours en titane et le verre en Sapphire mais l’autonomie en mode GPS annoncée est de 40 heures. L’utilisation de la puce GPS de Sony permet d’améliorer la qualité des données mais également l’autonomie. A noter que le modèle Apex Pro est également doté d’un écran tactile.
A l’image du modèle X sur les Garmin Fenix, la Coros Apex Pro dispose d’une module d’analyse de la saturation en oxygène et permet ainsi de voir votre adaptation à l’altitude.
Oublié l’interaction avec un ordinateur, le câble USB (fourni dans la boîte) ne sert qu’à recharger la montre. Tout se passe sur le téléphone portable soit Android soit iOS. La synchronisation, les réglages passent par l’application.
Un élément qui saute aux yeux dès les premières utilisations : la vitesse de synchronisation entre la montre et le téléphone. Pour avoir utiliser la plupart des applications mobiles des différentes marques qui proposent des montres de sport, cela ne fait aucun doute : Coros a une vitesse de transfert largement supérieur aux autres. Ce n’est pas forcément l’un des critères les plus importants lors du choix d’une montre mais au quotidien c’est très appréciable.
l’application mobile Coros est le centre de tout le système, il n’existe pas pour le moment de version Web équivalente qui permettrait de visualiser les données sur un ordinateur.
On retrouve un suivi d’activité complet :
La Coros Apex propose de nombreux réglages sur la montre mais les ingénieurs ont fait des bons choix pour proposer des réglages via le téléphone.
L’interface utilisateur est très importante, Coros a fait des choix intéressants qui s’opposent parfois à d’autres marques et pourtant le choix semble être le bon. Par exemple, le réglage des écrans dans les différents modes sportifs se fait sur l’application alors que la programmation d’une séances de fractionnés se fait directement sur la montre (voir plus loin dans l’article pour plus de détails sur comment créer votre séance de fractionnés).
Certains aiment pouvoir régler les écrans de données directement sur la montre, j’avoue que ce n’est pas vraiment mon cas. Quand je cours, je cours et je n’ai pas forcément envie de m’arrêter pour ajouter / supprimer / changer une des données.
L’interface est simple et rapide, facile à personnaliser :
La liste des données est assez complète et on retrouve des données de course à pied comme : la longueur de la foulée, temps de contact au sol, oscillation verticale, équilibre droite / gauche,… Mais aussi la puissance en cyclisme (en ajoutant un capteur de puissance) ou le Swolf pour la natation. Tout y est.
La course à pied est un des modes classiques de la majorité des montres de sports avec module GPS. Vous retrouverez toutes les fonctionnalités standard comme l’allure mais aussi des données en temps réel comme le niveau d’endurance, le travail aérobie de la séance et le travail anaérobie. C’est une chose assez inhabituelle car sur d’autres montres on retrouve cette donnée après la séance dans le bilan.
Est-ce vraiment pertinent de voir la progression du travail anaérobie durant la séance ? pas forcément dans tous les cas mais sur une séance de fractionnés longs, cela peut donner une mesure rapide de l’état de forme entre les zones de travail intense, cela vous poussera peut-être à accélérer un peu. Ou pourquoi pas faire un tour de piste en plus… La donnée est disponible à vous de voir si cela peut vous intéresser.
Au niveau du fix GPS, il est plutôt rapide cependant j’ai eu une petite mésaventure. J’ai l’habitude (et ce depuis quelques générations de montres) de ne pas forcément attendre le fix GPS (surtout quand il pleut). Ce jour là, le plafond nuageux était bas et je suis parti avec un signal faible en pensant que la montre allait fixer durant les premières foulées. Au bout de 3 kilomètres, n’ayant toujours pas d’allure, j’ai arrêté la séance et j’en ai redémarré une autre dans la foulée sans aucun souci.
Cela me laisse penser que si vous validez votre départ alors que la montre n’a pas trouvé suffisamment de satellites, elle ne va pas en chercher d’autres pour améliorer le signal durant la course. Cela reste un ressenti d’utilisateur à confirmer…
Sinon rien à dire, la montre possède tout ce qu’il faut : autolap automatique tous les kilomètres par exemple mais aussi suivi d’itinéraire ou plutôt d’un tracé GPS puisqu’il n’y a pas de cartographie.
Première chose à noter quand on passe dans l’eau, le capteur cardiaque est prise en compte dans l’eau. Bien sûr la mesure est à prendre avec du recul. Les capteurs cardiaques au poignet ont des limitations connues. Il faut bien positionner la montre et la serrer suffisamment pour éviter que de l’eau ne passe entre la peau et le capteur, cela pourrait influer la mesure.
Personnellement j’ai beaucoup de mal à regarder la montre pendant la natation. Dans un triathlon, les sorties à l’australienne sont l’occasion de faire un point et d’avoir des données à l’esprit avant de replonger dans l’eau.
Au niveau des points GPS en eau libre, les données sont plutôt bonnes surtout quand on sait que quand votre main est dans l’eau, le signal GPS est faux. Le tracé est assez fidèle. Si vous avez deux tours (avec une sortie à l’australienne), on voit que les points ne sont pas trop espacés et donne une vision assez fidèle de la réalité.
En piscine, je n’ai remarqué aucun souci de comptage des longueurs. Après avoir régler la longueur de la piscine. Tout est cohérent même sans faire la culbute en fin de ligne.
Sur la Coros Apex vous pouvez ajouter des capteurs ANT+ comme les capteurs de cadence, de vitesse et de puissance. Cela vous permettra d’ajouter des données supplémentaires. Vous retrouverez également toutes les données liées à l’altitude avec le pourcentage de la pente mais aussi le dénivelé.
Si vous utilisez un home trainer, vous pouvez simplement utiliser la montre comme diffuseur de fréquence cardiaque. Il suffira de la détecter au niveau du logiciel de votre home trainer pour ensuite faire remonter votre rythme cardiaque. Pour cela, il faudra aller dans le menu « Système » => « Accessoires » => « Diffusion de FC ».
Le mode triathlon est assez intéressant car il est configurable. Vous pourrez ainsi faire du triathlon mais également la plupart des épreuves d’endurance combinées comme le duathlon, aquathlon ou même un triathlon avec départ en piscine.
il est défini comme un enchainement de 3 sports que vous pourrez changer à votre guise. Par défaut, le triathlon enchaine les modes sports suivant : Nage en extérieur, cyclisme et course à pied. Mais vous pouvez modifier ces 3 sports à votre guise et même en désactiver en indiquant OFF sur l’un des sports.
Pour faire un duathlon, vous pouvez ainsi enchainer : course à pied, vélo puis course à pied. Les transitions ne sont pas des sports proprement dit et ils ont donc l’avantage de ne pas être transmis à Strava.
Lorsque la montre est en activité, la molette se bloque. Pour la débloquer, il faut la tourner suffisamment pour remplir la petite jauge de déverrouillage. C’est bien car cela permet de ne pas appuyer involontairement sur le bouton, en particulier en vélo quand on change les mains de positions. Par contre, en mode triathlon, il faut appuyer sur le bouton pour valider le début ou la fin de la transition.
Je suis donc mitigé, je trouve le système de blocage / déblocage intéressant mais quand on est sur un triathlon en pleine course et qu’il faut débloquer avant de valider la transition c’est un peu plus complexe…
Tout se passe sur la montre, la limitation est assez classique vous ne pourrez faire qu’une séance simple (mais largement suffisant pour la plupart des coureurs) :
A noter que les parties échauffements / décrassage, peuvent être désactivée. Vous pouvez ainsi lancer plusieurs séances pour faire des séances un peu plus complexes comme un 2x(8x(30″/30″)) mais il faudra clairement un peu plus de limitation.
Pour paramétrer votre entrainement, il suffit de lancer le mode « Course » et d’utiliser la petite molette et choisir le mode « Entrain. Inter ». Il vous suffit ensuite de régler les différents paramètres et ensuite le lancer.
Pour le fractionné pyramidal, malheureusement je ne vois pas de solution. Mais on peut espérer que le logiciel de la montre évolue dans le futur mais il est complexe de programmer une pyramide sur une montre… il faudra peut être faire évoluer l’application mobile.
Avant de pouvoir suivre un itinéraire, il va falloir l’importer sur la montre. Il existe plusieurs méthodes pour le faire. Dans un premier temps, il faut se procurer un fichier GPX. Rien de plus simple puisque c’est le format est disponible sur la plupart des plateformes qui proposent des parcours : Wanarun, Strava et bien d’autres.
Enregistrez ce fichier dans votre Cloud ou dans l’application Fichiers de votre téléphone. Lancez ensuite l’application Fichiers et sélectionnez le fichier choisi ensuite il suffit de le partager avec l’application Coros « Copier vers Coros ». L’application ouvrira le parcours et vous proposera dans l’enregistrer dans la montre.
Une autre méthode (plus complexe à mon avis) est disponible sur internet. Il faut vous envoyer le fichier GPX par mail, l’ouvrir avec votre téléphone et ensuite de la même façon « Copier vers Coros ».
Je préfère largement la méthode du Cloud qui vous permettra de constituer un ou plusieurs répertoires avec tous vos itinéraires préférés et vous conserverez ainsi toutes les routes.
A noter que vous ne pouvez stocker que 10 routes sur la Coros Apex.
Très simple, quand vous lancez un mode sportif avec GPS, vous avez accès dans les paramètres à la navigation et vous pourrez choisir l’un des parcours disponibles sur la montre.
Attention, ce n’est pas parce qu’il y a un suivi d’itinéraire qu’il y a une cartographie sur la montre. Vous pourrez juste visualisez le tracé du parcours mais les différents rues, routes ou chemin de forêt.
Coros fait parler lui depuis quelques temps et c’est tout à fait légitime, si il y a des éléments perfectibles, la Coros Apex propose un tarif intéressant (299 euros pour le modèle 42 mm et 349 euros pour le modèle 46 mm). Si les leaders du secteur travaillent leurs algorithmes et leurs logiciels depuis plus de 10 ans, en particulier la gestion de la position GPS, Coros souffre sur ce point de quelques défauts de jeunesse (passage sous les ponts, accélération forte lors d’une séance de fractionnés par exemple) qui devraient disparaitre avec les mises à jour à venir. Mais cette jeunesse offre de belles perspectives puisque ce nouvel équipementier n’a pas à gérer tout un historique complexe. On voit que le marque a particulièrement soigné l’autonomie et c’est particulièrement bluffant quand on compare à une Apple Watch qu’il faut recharger chaque jour.
Certains la compare à une Garmin Fenix car l’autonomie est importante mais les derniers modèles Fenix 5, 5 plus et 6 sont largement plus complet et plus éprouvé mais le prix n’est pas le même. Je pencherai plutôt pour une comparaison avec la Garmin 645 ou une Suunto 5.
Pour un premier produit, il faut dire qu’il est plutôt réussi. Si vous ne vous sentez pas encore captif d’une marque avec un historique important, c’est sans doute une alternative à mesurer.