Un coup de tête, une opportunité saisie,… et un timing qui me correspond bien : faire un ironman 70.3 en fin de mois d’aout semblait être une bonne idée. L’entrainement sans réel objectif depuis le mois d’avril était plutôt bon. C’est finalement début juillet que je valide mon dossard pour le 70.3 de Vichy.
La stratégie est simple : continuer d’entretenir mon niveau à course à pied, faire des grosses sorties à vélo et faire du dénivelé, faire un peu de natation en participant par exemple à l’Open Swin Stars à Gérardmer. J’ai déjà bouclé 2 70.3 : le fameux XL de Gérardmer et l’ironman 70.3 du Luxembourg, je vois un peu plus dans quel type d’effort je m’engage.
Comme beaucoup le conseillent, j’ai roulé, j’ai grimpé, j’ai borné,… du plat et des cols avec en point d’orgue un week-end choc avec 2 sorties de 120 km et quelques jours plus tard, une partie de la dernière étape vosgiennne du Tour de France 2023 (col du petit ballon / col du Platzerwasel).
A quelques jours, je me sentais près… mais la météo annonce une canicule… je revois les difficultés que j’ai eu l’an dernier au Luxembourg sous une chaleur écrasante. Les derniers temps n’ont pas été très chauds et dans mon organisation personnelle et professionnelle, je m’entraine souvent le matin tôt et il ne fait pas toujours très chaud. Mon corps n’est sans doute pas assez habitué à ce type de chaleur, il faudra faire avec.
En arrivant sur place, on voit tout de suite que l’environnement est juste parfait, des parkings pour se garer à proximité, des infrastructures de premier plan, une étendue d’eau à perte de vue,… Il n’y a rien à dire sur le lieu, le choix du CREPS de Vichy fait sens pour une épreuve de ce type.
Après avoir récupéré mon dossard, je prépare mes sacs de transition et je vais déposer mon vélo. Je repère les différents passages. A Vichy, il y a 2 parcs à vélos, une pour la transition 1 et une pour la transition 2. Cela ne change pas grand chose pour nous, mais cela permet à l’organisation de gérer les 2 épreuves en 2 jours : ironman 70.3 le samedi et full ironman le dimanche.
Je me dirige vers un petit hôtel du centre ville pour me restaurer copieusement (riz + poulet) et essayer de faire une bonne nuit. Il faut se lever vers 4h00 du matin, l’organisation a prévu le passage de plusieurs bus au pied des différents hôtels pour permettre aux triathlètes de se rendre sur place.
Pas de surprise, le matin, les arbitres annoncent une eau à 26.4 degrés… encore une fois, la combinaison néoprène est interdite… Une habitude pour moi puisque cela fait 2 fois sur ce type d’épreuve. Le départ se joue en rolling start 4 triathlètes toutes les 6 secondes, l’ambiance est survoltée au bord du lac d’Allier.
Je plonge dans les derniers et je fais le nécessaire pour arriver au bout. Globalement cela se passe bien, il n’y a pas de courant et l’eau est agréable, forcément en tant que mauvais nageur, je sais que je gagnerais quelques minutes si je pouvais nager avec… Mais c’est le réglement.
Pendant toute la natation, je pense à ma partie vélo, je sais que je suis en forme, je sais que je vais rattraper du temps le long de ces 90 kilomètres. Je monte sur le vélo avec le couteau entre les dents, je sais que je commence par 10 kilomètres roulants. J’ai fait le choix de prendre un vélo de contre la montre alors qu’il y a presque 1000 mètres de denivelé positif.
Les premiers kilomètres me donnent raison, ca roule très bien et j’ai la « socquette légère » pour reprendre une expression de cyclistes. La première côte passe très bien et valide le choix de mon vélo, en haut de la côte une vue magnifique sur la vallée et les monts aux allentours.
Le parcours n’est pas plat mais il est très agréable, il y a des relances mais aussi des passages dans les forêts qui permettent de rester au frais. Les côtes sont belles mais avec mon entrainement elles passent sans souci et je suis content de mon entrainement. Je finis la parcours vélo frais, bien alimenté et pas fatigué.
Le moment fatidique arrive, le semi-marathon sous le soleil, il est un peu plus de 11h00. Le soleil frappe fort. Le parcours contient 2 tours en bord d’Allier. 10,5 km à faire 2 fois, 3 passages sur la zone d’arrivée,… Un tour pour découvrir le parcours et un tour pour terminer.
Je pars bien mais la chaleur est déjà écrasante, je cherche l’ombre au maximum mais dans cette partie c’est plutôt exposé. Les ponts me faisaient peur mais finalement ils apportent une petite fraicheur. La deuxième partie est très agréable avec des longs passages dans les parcs.
Je visais 6h30 et après quelques calculs, je vois que c’est possible, cela me permettra de me fixer sur un objectif pour ne pas subir la température. Cela me tiendra tout au long du deuxième tour. Je passe la ligne d’arrivée en 6h27, un temps sans doute nul pour certains mais un veritable accomplissement pour moi.
J’étais un peu mitigé par l’organisation après l’ironman du Luxembourg mais cette fois-ci c’est la filiale ironman France qui est aux commandes. Et je n’ai pas un reproche à émettre sur l’organisation, des ravitaillements en nombre et bien fournis (même quand on ne passe pas dans les premiers). Le parcours de course à pied, très bien pensé avec beaucoup d’ombre avec largement de quoi s’hydrater (Saint Yorre à volonté) sans oublier un maximum de pastèque (seul aliment que j’arrive à manger à ce moment là…
Une journée pleine, un objectif rempli malgré la chaleur et un plaisir tout au long du parcours. Il faut souligner la qualité de l’organisation d’ironman France. Une prestation complète, un cadre prestigieux et adapté, tout est pensé pour vous faciliter la tâche et vous concentrer sur votre performance.
Une journée qui me donne envie d’aller plus loin, plus longtemps et pourquoi pas revenir à Vichy pour cette occasion.