« Puma revient » c’est sur cette phrase que la marque allemande a annoncé sa nouvelle collection. Il faut dire que l’entreprise, née d’une dispute familiale entre les frères Dassler (Adolf fondateur d’adidas et Rudolf fondateur de Puma) et malgré une légitimité historique dans le running, peine à prendre des parts de marché sur le segment des chaussures.
Ces dernières années, Puma est resté discret, malgré une présence très marquée chez les athlètes de haut niveau sur la piste et les sautoirs. Et surtout l’ombre de l’homme le plus rapide du monde, Usain Bolt, continue de planer sur la marque.
Pendant ce temps, Puma préparait son retour avec une stratégie qu’elle a validé dans le foot. En axant son travail sur la technologie au service du sport. Entre 2015 et 2020, la part de marché de Puma sur les crampons de foot a été multiplié par 3. Une stratégie pourtant simple : des chaussures bourrées de technologies innovantes, un design marqué et une présence sur le terrain avec le sponsoring d’athlètes de premier plan.
Au rayon des nouvelles technologies, Puma se lance dans la plaque de carbone comme la plupart de ses concurrents, une technologie qui fait beaucoup parlé car elle génère un surcroît de performance (à l’heure actuelle aucune étude scientifique ne prouve ce gain mais il suffit de voir les records tombés et les divers tests effectués pour comprendre que quelque chose se passe). C’est ainsi que le modèle Deviate de la gamme Nitro vient bousculer les prix souvent élevés des modèles à plaque de carbone avec un prix de « seulement » 160 euros quand certains modèles touchent les 300 euros…
Puma propose 4 modèles dans la gamme Nitro : Liberate, Velocity, Eternity et Deviate pour des prix allant de 110 à 160 euros.
Comme vous l’avez compris c’est le modèle Puma Deviate Nitro qui nous intéresse plus particulièrement. Et sur le papier le modèle est séduisant : léger seulement 238 grammes en 42, il arbore la nouvelle mousse Nitro, Nitro pour une injection d’azote. Nitrogen en anglais et nitrogenium en latin d’où la traduction mais ce gaz est en fait du diazote… le composant majoritaire de l’air… vous l’avez compris on joue plus sur un jeu de mots pour faire penser à la nitroglycérine mais rassurez vous cela n’a rien à voir aucun risque d’explosion. Mais j’ai envie de dire peu importe le composé pourvu qu’on ait le rebond.
Oui vous l’avez compris Nitro c’est le nom marketing de la nouvelle semelle intermédiaire, c’est ce qui fait toute la qualité de la chaussure alors le marketing est chargé de trouver une façon de nommer une formule chimique souvent bien compliquée.
A l’intérieur de cette matière, on retrouve la fameuse plaque de carbone pour améliorer le retour d’énergie. Cette plaque est une plaque complète comme on peut le voir sur la vue éclatée de la chaussure.
La semelle intermédiaire est protégée de l’érosion par une semelle d’usure assez épaisse en comparaison aux autres modèles à plaque. Cette semelle est souvent la variable d’ajustement du poids de la chaussure quand on approche les 200 grammes et c’est pourtant celle ci qui détermine la durée de vie du modèle. Le Pumagrip propose ainsi une bonne accroche et une durée de vie intéressante.
La tige a été travaillée et est également solide, des mousses viennent agrémenter le confort sous la malléole et le laçage est précis.
Tout ça mis bout à bout, les promesses de ce modèle sont alléchantes et cela se confirme largement sur la route. On voit bien ce petit plus, difficile à mesurer, difficile à évaluer,… y a t’il un effet placebo ou psychologique qui se matérialise par des secondes en moins sur son allure ? Personnellement je suis convaincu que les modèles à plaque carbone apportent un gain de performance qui est loin d’être négligeable et qui ne me semble pas réserver à l’élite.
Avec la Puma Deviate Nitro, l’équipementier (dont l’actionnaire principal est Français en la personne de François Pinault) propose un excellent rapport qualité / prix.
Avec ce type de modèles, les séances de fractionnés vont vous surprendre et la chaussure vous rendra l’énergie et l’intensité produite.
Une seule question me taraude encore l’esprit sur les modèles à plaque de carbone : la durée de vie de cette plaque, dans quelle mesure le dynamisme ne se réduit pas dans le temps ?
La semelle d’usure s’érode, visuellement c’est assez simple après une centaine de kilomètres de voir l’ampleur du phénomène. Sur la semelle intermédiaire, également, on constate des plis, la matière perd en élasticité… Mais cette plaque de carbone reste invisible, difficile de voir si les fibres de carbone se brise légèrement ou pas…
En tout cas, sur ce modèle, Puma signe un très beau retour, sera t’il gagnant ? Je l’espère car Puma a largement marqué l’histoire de l’athlétisme et du sport en général et j’aimerais qu’elle ne se résume pas aux pages mode des magazines pour des collaborations avec Rihanna.