Le sac (Salomon S Lab Pro 14+3) et les chaussures (Hoka Rapa Nui et Hoka Stinson Evo) feront l’objet d’un test plus complet indépendant. On va effectuer la revue de détail en partant du haut vers le bas, donc en premier lieu, le choix du Buff (ou « tube » pour ne pas citer de marque) plutôt que celui d’une casquette. Déjà parce que personnellement je préfère au niveau esthétique, ensuite on peut le porter sous différentes formes (en bandeau, à la pirate, etc….) selon la chaleur et la quantité de soleil. Je trouve aussi que l’évacuation de la transpiration se fait plus facilement, enfin il suffit de l’humidifier pour bien profiter de la fraîcheur sur la tête. C’est vrai aussi avec une casquette, mais je préfère le buff, c’est mon avis et c’est comme ça ! Seul inconvénient, l’absence de visière lorsqu’il pleut, notamment pour un porteur de lunette (comme moi), mais il n’a pas plu lors de cette course et j’avais de toute façon prévu une casquette, au cas ou, dans mon sac.
Plus bas, on passe aux lunettes justement. Au dernier moment j’ai opté pour ma paire avec les verres qui se teintent et j’ai laissé mes solaires. Avantage, je n’ai pas eu à faire de changement selon le jour, la nuit ou la luminosité ambiante. Inconvénient une moins bonne protection face au soleil, mais nous n’étions pas dans le désert Saharien non plus.
Sur ces 2 maillots, ma veste Salomon (softshell) au départ à Vailhan (0h00) jusqu’ à Colombières (à 11h15), soit durant toute la nuit et la matinée. Je l’ai enlevé au départ de Colombières pour ne la remettre qu’à Mons (vers 17h00) et jusqu’ à l’arrivée à Roquebrun le lendemain matin (7h16). Légère, avec une bonne protection contre le vent et l’humidité et suivant bien les mouvements. Je n’ai pas souffert ni de la chaleur ni du froid (d’après les prévisions nous n’avons pas du descendre au dessous des 5/6° au sommet des pics et en pleine nuit) malgré les violentes rafales de Tramontane qui soufflaient sur les plateau du Caroux.
J’ai utilisé une « ceinture » porte dossard à clips, vraiment pratique ! Pas besoin de la décrocher lorsque on quitte le sac ou qu’on ouvre la veste et sans avoir à ré épingler le dossard en cas de changement de maillot ou de veste. Ce qui évite de bousiller votre superbe veste avec des trous d’épingles…. Je recommande vraiment surtout sur des épreuves longues durées ou les déposes de sac et les changements de tenues sont nombreux.
Pour le bas, un corsaire Skins A 400. C’est mon troisième, donc un produit que je connais parfaitement. J’apprécie la couverture jusqu’au genou même lorsqu’il fait chaud. J’avais dans le Drop Bag la version cuissard que je n’ai pas utilisé. Très confortable, souple tout en étant compressif ( aucun souci de types crampes ou contractions au niveau des cuisses). Pas de gène ou de frottement même après l’avoir porté durant plus de 30h avec un bon maintien autant au niveau de la ceinture que du genou. Une bonne protection du froid et de l’humidité (notamment la nuit) sans être pour cela trop chaud. Pour les Ultras, le produit idéal alliant protection, confort et compression.
En sous vêtements, je porte depuis pas mal d’années des slips Thuasne Sport qui me donnent totale satisfaction. J’en avais un de rechange dans le drop bag, mais il n’a pas été nécessaire de repartir de Colombières avec du propre et du sec. J’ai donc passé 31h et 16 mn avec le même slip…
Enfin en ce qui concerne les chaussettes, j’ai utilisé 2 paires de Compressport Trail (une paire blanche/verte et une noire/rouge). J’ai changé à Colombières histoire de changer, mais pas plus au bout de 57 km qu’ à l’arrivée, mes pieds étaient abîmés. Très confortable, protégeant bien les différents points sensibles du pied, une aération performante pour évacuer la transpiration tout en étant d’une bonne étanchéité: pas de sensation de « mouillé » du pied ou qui macère dans la chaussure, même après les franchissements de ruisseaux(certes petits sur cette épreuve). Durant 120 bornes dans de la grosse caillasse, le bilan de ces chaussettes est extrêmement positif. L’état de mes pieds en fin de course avec aucune trace, ni point sensible (hormis une micro ampoule) le démontre.
Au niveau de la panoplie du coureur, les choix faits et les options prises ont été à 100% les bons, comptes tenus des conditions météos et des caractéristiques de l’épreuve. J’avais en rechange dans mon sac, un maillot 1ère couche, un maillot technique, des gants et une casquette, qui n’ont pas été utilisés. En conclusion, la théorie qui veut que l’on utilise des produits déjà bien testés et approuvés (par soi même) est encore renforcée, surtout quand on s’aligne sur des courses de ce type.
L’idée, c’était de manger lors des ravitos du salé et de prendre des produits le plus adapté à l’heure de mon passage. Par exemple, à Lamalou (prévu à 7h00) un ravito » typé petit déjeuner avec des biscuits trempés dans un thé, du chocolat, des fruits, du jambon. A Mons et Ollargues, un ravito plus axé « déjeuner » et « dîner » avec saucisson, pain.
Dans la pratique, j’ai relativement suivi le plan concernant les barres et les gels jusqu’ à Mons (atteint vers 16h00). Ensuite, entre la saturation au goût, une gestion moins rigoureuse de l’alimentation, la fatigue augmentant et la lucidité diminuant, c’est devenu un peu plus hasardeux pour se terminer par une absence d’alimentation en solide entre Ollargues (22h30) et l’arrivée (7h15) hormis un petit en cas au ravito de Vieussant (1h30) avec du chocolat et quelques gâteaux secs. J’ai mangé les 3 paquets de biscuits durant la course, principalement le 1er matin et l’après midi, sachant que dès Lamalou (8h00) je récupérai une banane, des cacahuètes ou des petits biscuits sur la table du ravitaillement avant de partir. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu de coup de fringale ou d’un manque, peut être que si je m’étais alimenté plus régulièrement, notamment sur la fin, j’aurais pu éviter quelques coups de barre, mais d’une façon générale, je pense avoir plutôt bien géré la partie « gastronomique » de cette course. La bonne qualité, le nombre et le positionnement des ravitos auront été également très utile pour une alimentation régulière. La présence de pain (sauf à Mons) fut une bonne chose car cela a permis de confectionner des sandwichs et ainsi de faire un « repas » plus significatif que d’avaler à la va vite quelques tranches de saucisson ou un morceau de jambon. Mon allure et mes objectifs me laissent le temps de faire de véritables pauses lors des ravitaillements et ainsi d’avoir moins de besoins durant la course. La logique était de se baser sur un rythme d’alimentation qui soit calé sur les arrêts aux ravitos, plus que sur des prises durant la course.
En conclusion, bilan satisfaisant de la gestion de la bouffe, ce qui m’inquiétait un peu, compte tenu de la durée que je devais passer en course et de mon inexpérience à ce niveau. La difficulté de l’épreuve et les besoins calorifiques étaient également une inconnue. Je n’ai pas saturé de la monotonie du choix proposé sur les tables de ravitaillement et n’ai pas souffert du moindre problème digestif, ni de quelconques maux de ventre ou d’estomac, malgré l’overdose de doliprane (4 grammes en 13h….).
Après coup je ne vois pas vraiment ce que j’aurais pu faire différemment, je n’ai pas souffert de déshydratation, ni avoir eu besoin de gérer la quantité d’eau que j’absorbais. La chose à améliorer, c’est de garder plus de lucidité et de calme pour s’hydrater (et s’alimenter), le faire plus régulièrement et sur toute la durée de la course.
1ère partie : Vailhan- Lamalou : 42.9 km avec 1 ravito à Faugère. Prévision : 7h de course avec 10 mn de pause
2ème partie : Lamalou- Olargues : 46.5 km avec 2 ravitos, Colombières et Mons Prévision : 13h30 de course avec 1h30 de pause (2×45’)
3ème partie : Olargues- Roquebrun : 28.8 km avec 1 ravito à Vieussant. Prévision : 7h de course avec 1h30 de pause (1h à Olargues et 30 mn à Vieussant).
Si vous lisez mon compte rendu (et je vous encourage à le faire malgré la longueur) vous aurez une idée de mes déboires dans la « 1ère course ». Je suis arrivé à Lamalou(Km 42) à 8h00 avec 1h de retard sur le plan. De fait, je ne me suis arrêté que 40 mn après avoir pris 5 mn de pause à Faugères(Km 18,5) Après avoir rattrapé mon retard à Colombières, j’ai utilisé mes 45’ de pause, tout comme à Mons, ou j’étais là aussi dans le timing prévu. Arrivé à Olargues selon les prévisions, j’ai fait un stop d’une heure environ. A Vieussant, j’avais plus d’1 heure de retard, mais comme nous sommes repartis en groupe, c’est ce qui a dicté le moment du départ, soir vers 2h00 ( 1h00 d’écart avec le plan). Enfin j’avais imaginé une arrivée vers 5h et finalement j’ai terminé à 7h15.
Conclusion, les erreurs d’orientation et surtout mon entorse à la cheville, puis les douleurs aux genoux m’ont mis dans une situation assez critique et limite par rapport aux barrières horaires. Mais ayant été plutôt prudent dans les estimations sur la 2 ème partie, j’ai rattrapé mon retard assez rapidement (à Madale au sommet de la première montée du Caroux). Ensuite j’ai respecté les prévisions durant la seconde partie, qui était à priori la plus difficile, jusqu’au bout, à Olargues. C’est dans la 3 ème et dernière « course » que ça s’est gâté, surtout entre Vieussant et l’arrivée ou le parcours s’est avéré beaucoup plus compliqué que prévu. La fatigue augmentant, la lucidité diminuant, le temps mis pour rejoindre l’arrivée (Roquebrun) a augmenté d’ environ 2h/2h30. Ceci étant, l’essentiel était d’arriver à Olargues en bon état (c’est-à-dire de pouvoir continuer à avancer) avant la barrière horaire (23h30). Je savais qu’après ça ne serait qu’une question de mental. Mon regret concerne surtout la première partie ou l’idée de base était de faire ces 42 bornes le plus tranquillement possible, en m’économisant au maximum afin d’attaquer la seconde course et les 3 montées du Caroux en étant encore « frais ». Ca n’a pas été le cas, car après 10 bornes, je me tordais la cheville et handicapé j’imaginais mal que je pourrais parcourir encore 110 km, qui s’annonçaient beaucoup plus difficiles… Après 35 km, je croyais ne pas repartir de Lamalou, comme quoi il ne faut jamais lâcher l’affaire, même si ça ne se passe pas comme prévu dès le début. De toute façon, cela ne se passe jamais comme prévu, c’est bien ce qui fait le charme de ces aventures.
Ultime conclusion, un bilan très satisfaisant avec globalement peu d’erreur. J’ai emmagasiné beaucoup d’expérience sur cette Occitane 6666, mon premier ultra de plus de 100 km, catalogué comme l’un des plus durs de l’hexagone. L’ approche stratégique, matérielle, alimentaire et d’hydratation s’est avérée bien adapté aux exigences de cette épreuve. Ce sera très utile pour d’autres défis à venir.