J’adore ce genre de titre, un brin provoc’, surtout quand, visiblement, on s’attaque au gagne-pain des équipementiers, à la tasse de thé de leur département Marketing, au discours rodés des vendeurs des échoppes spécialisées, bref quand il semblerait qu’on ait l’intention de secouer le Landerneau du monde de la chaussure de running.
J’en entends déjà râler. « Il va encore nous parler de barefoot et de minimalisme ». Et bien figurez-vous que non. D’ailleurs, j’ai déjà tout dit sur le sujet et ne ferai que me répéter. Pour ceux qui n’auraient pas suivi – il doit bien en rester quelques uns – lorsqu’on court barefoot / minimaliste, on ne pose que l’avant / le milieu du pied, partie plane, universelle par définition et qui ne connait ni pronation, ni supination, ni argumentdeventation. Voilà c’est dit. On en reste là pour le barefoot et adressons-nous aux 99% des runners qui courent sur le talon.
En fait, dès le titre de cet article, je vous ai menti 🙂 La pronation existe ! Arrivé à ce stade, je pense que certains n’y comprennent plus rien. Cool ! … Vous avez le temps de lire et de relire l’article, ce sont les vacances.
Donc la pronation – ainsi que la supination – existe(nt) mais ce n’est pas qu’une affaire de pied contrairement à ce qu’on croit, encore moins un état permanent, inné ou acquis. De fait, on peut même, en fonction des circonstances, être pronateur et supinateur … Diantre !
En fait, si on en croit Steeve D, coach Américain, spécialiste de la méthode MAT (Muscle Activation Technique), la « pronation », si on peut encore l’appeler comme cela, s’applique à l’ensemble du corps – ou presque – et est juste un moyen pour ce corps d’absorber l’énergie d’impact pour la restituer en énergies élastique et cinétique.
Il faut bien avoir en tête que lorsque le pied touche le sol, il est complétement passif, ce n’est pas lui qui initie le mouvement mais toute la chaîne musculaire qui part du bas du corps jusqu’au niveau des hanches et au-delà. En ce sens, ce pied ne peut être ni pronateur, ni supinateur tout seul et ce n’est donc pas une semelle, toute aussi technologique qu’elle soit qui va y changer quoi que ce soit. Au contraire ! La semelle ne va que diminuer les capacités du corps à s’adapter.
Prenons l’exemple d’une « pronation » excessive. Elle peut avoir pour cause une ceinture abdominale trop faible qui ne permet pas un contrôle correct du mouvement excentrique des hanches. Dans ce cas, plutôt que d’aller chercher le modèle hyperpronateur de la mort qui tue de chez Azuno, il serait bien plus pertinent de se procurer un tapis d’abdos chez Decathlon 🙂
Intéressante théorie, n’est-il pas ?