Six ans plus tard, je teste pour la première fois cette marque que je raillais il y a quelques années. Evidemment, Hoka® a développé ses produits et a fait sa place sur le marché des chaussures de trail, les déclinant même en version route.
J’ai couru pendant près de 3 mois avec les Hoka Speedgoat® dans à peu près toutes les situations. Par temps sec ou sous la pluie elles m’auront tractées dans les cailloux, dans l’herbe, sur terre, sur route, dans les sentiers sur le plat, en montée, en descente, en devers. J’ai alterné des séances de tous types allant du fractionné court comme les 30’’30’’ aux sorties longues.
Ce que je retiens en premier lieu, c’est la légèreté de ce modèle. En effet, avec une semelle si imposante (près de 3,5 cm sur l’arrière) je m’attendais à subir le poids de la matière.
Pourtant, il n’en était rien. Avec moins de 280 grammes sur la balance, ces chaussures offrent une vraie sensation de légèreté, réduisant du même coup la fatigue dans l’accumulation des kilomètres en nature. En comparaison, mes Salomon Speedcross® (plus de 310g) me paraissent très lourde. Ce sentiment en d’autant plus grand sous la pluie. Les Speedgoat® ne se gorge pas d’eau si bien qu’elles évitent le phénomène de pieds plombés.
Deuxième élément intéressant et plutôt favorable sur ce modèle, c’est l’amorti. Il est évident que la marque française est celle qui m’a donné le plus grand confort que je n’ai jamais chaussé en 25 ans de course à pied. J’ai couru sur des sentiers caillouteux, avec ces satanées pierres bien enterrées qui ne laissent qu’une pointe sortir pour mieux mordre votre semelle et maltraiter votre voûte plantaire. Croyez-moi si vous le voulez, je n’ai jamais abordé ce type de sentier avec autant de sérénité qu’équipé de ces Hoka®.
Le confort est tel que je détourne même l’utilisation de ces Speedgoat® pour faire mes footings de récupération sur route, après une compétition. Associée à l’utilisation du Compex®, elle favorise une meilleure récupération par leur souplesse et l’aspect « moelleux » qu’elle donne au bitume.
En côte et en descente, l’accroche est irréprochable et très efficace. Un petit bémol toutefois lors de ce test en ce qui concerne la course en devers. Bien que la stabilité dans la chaussure soit bonne, la hauteur de la semelle devient un facteur potentiel de l’entorse de la cheville en cas d’appui sur un obstacle. J’ai donc teinté mes sections de course « à flanc » d’une très grande vigilance pour éviter de voir mes chevilles « partir ».
En ce qui concerne le laçage, il est de type classique et il n’y a pas de désagrément notoire à déclarer. Mes doubles nœuds simples ne se sont jamais défaits de manière prématurée lors de mes séances.
Le confort dans la chaussure est bon, même si mes orteils se sont senti à l’étroit sur la partie avant de la chaussure au début du test. Après cinq-six sorties, mon pied à fait sa place et j’ai alors commencé à profiter du confort dans toutes ces dimensions.
La languette est très fine et reste bien en place lors des sorties.
Le drop de 5 millimètres permet un déroulé du pied efficace qui, ajouté à un poids des chaussures optimisé, permet une économie musculaire dans les appuis que l’on apprécie particulièrement surtout lors des sorties très longues.
En résumé, ces Hoka One One Speedgoat® répondent à ce qu’un trailer attend. Des chaussures légères, confortables pour le pied et dans l’action des foulées, avec une bonne accroche en milieu naturel sur terrain accidenté. Une attention soutenue du coureur sera de mise sur les sections en devers pour éviter les traumatismes de type entorse de la cheville.
Plutôt sceptique au début du test, le nombre de séances et les kilomètres parcourus m’ont donnés des raisons d’apprécier ses Hoka Speedgoat®. Le confort dynamique dans les appuis est incomparable, à tel point que je songe maintenant à m’équiper dans cette marque en version route pour mes grosses séances.
Je « like » ce modèle, et je félicite la marque d’avoir eu l’audace de développer un produit qui sort des sentiers battus et des standards.
Et si en 2016 une chaussure dessinée pour la montagne révolutionnait la (ou ma) course sur route ?