Entrainement

N’est pas coach qui veut !

Internet et les réseaux sociaux sont de formidables outils, ils permettent de découvrir, d’apprendre, de communiquer. En partageant leur expérience, certains influenceurs et certaines influenceuses ont créé une communauté plus ou moins importante.

En commençant par mettre une publicité puis un système d’affiliation, ils se sont dit qu’ils pourraient faire ce travail à plein temps. Une idée intéressante qui renforce la qualité de ce que l’on peut découvrir et voir sur les sites.

Dans cette continuité et dans certains milieux sportifs, certains se sont mis à donner des conseils d’entrainement voire vendre des plans d’entrainements. Un pas de côté assez facile quand on partage son propre entrainement et les bons résultats qui en découlent.

Mais voilà comme vous l’avez compris cette pratique est encadrée par la code du sport. Personnellement sur Wanarun, je me suis toujours refusé à faire du coaching et pourtant avec 100 000 visiteurs par mois, j’aurais sans doute pu largement en vivre.

Mon but n’est pas de balancer tel influenceur ou telle influenceuse d’autant que certains sont en règle mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Mais d’ouvrir les yeux sur certaines pratiques illégales : un bon sportif, un bon communiquant n’a pas forcément le droit de vous coacher contre rémunération. D’autant que certains jouent avec le droit français en s’exilant dans des pays en dehors de l’Europe.

La réglementation

Les activités de coach et d’entraineur sont régies par le code du sport. Le but est principalement de veiller à la sécurité des pratiquants. Dans ce cadre, le code du sport précise dans l’article L. 212-1 :

« Seuls peuvent, contre rémunération, enseigner, animer ou encadrer une activité physique ou sportive ou entraîner ses pratiquants, à titre d’occupation principale ou secondaire, de façon habituelle, saisonnière ou occasionnelle, sous réserve des dispositions du quatrième alinéa du présent article et de l’article L. 212-2 du présent code, les titulaires d’un diplôme, titre à finalité professionnelle ou certificat de qualification professionnelle »

L’article est clair : il est interdit d’entrainer sans avoir une qualification professionnelle.

Que risque le coach ?

Comme la pratique est interdite, il peut y avoir des sanctions pour cela le code du sport est clair dans l’article L. 212-13 :

« L’autorité administrative peut, par arrêté motivé, prononcer à l’encontre de toute personne dont le maintien en activité constituerait un danger pour la santé et la sécurité physique ou morale des pratiquants l’interdiction d’exercer, à titre temporaire ou définitif, tout ou partie des fonctions mentionnées à l’article L. 212-1. »

Le faux coach peut se faire signaler par l’état que son activité n’est pas légale et il peut en suivre des poursuites judiciaires pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. l’article L.212-14 précise :

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait pour toute personne d’enseigner, d’animer ou d’encadrer une activité physique ou sportive en méconnaissance d’une mesure prise en application de l’article L. 212-13. »

Vérifier mon coach

Votre coach a également une obligation de déclaration auprès des services de l’état et il doit être en mesure de vous présenter sa carte professionnelle. Idéalement pour éviter tout soupçon, son numéro de carte devrait également être visible sur les factures que le coach émettra lors du paiement de la prestation de coaching.

Le seul moyen de vérifier que votre coach est dans les règles est d’aller sur le site du gouvernement et de faire une recherche par nom.

Il suffit de visiter ce site

Mon expérience de coach

Comme je le disais précédemment, je n’ai jamais fait de coaching et pourtant je suis possesseur d’une carte professionnelle mais elle se limite à la pratique du Judo en tant que moniteur d’art martiaux.

Vous pouvez d’ailleurs la vérifier sur le site et je vous l’affiche en toute transparent (même si la photo n’est pas très jolie).

Mais par contre, je sais que passer un diplôme de coach n’est pas une partie de plaisir : formation, cours théoriques et pratiques, mémoires, examens théoriques et pratiques et un stage. Pour ma part, je ne compte pas les week-end et les heures passées pour obtenir ce diplôme. D’autant qu’en judo il faut également avoir un niveau ceinture noire 2ème Dan minimum. Autant dire que ce n’est pas accessible immédiatement à qui le voudrait.

Pourquoi cet article ?

L’autre jour, j’ai reçu un communiqué de presse pour une plateforme de coaching en ligne par un influenceur très connu. A la suite de ce communiqué, j’ai eu un coup de fil de la personne en charge des relations presse. Comme je suis au fait de ces éléments, je lui ai signalé que je ne voyais pas sur le site d’informations sur le diplôme du coach et que je ne pouvais pas faire un article sur un coach qui ne serait pas diplômé. Elle m’a dit qu’elle me comprenait et qu’elle se renseignait.

Après quelques jours, elle revient vers moi pour m’annoncer que la personne n’avait pas de diplôme d’entraineur alors qu’il est bien indiqué comme coach sur le site.

En soit, cela ne remet pas en cause la qualité de la personne et de ses conseils mais il y a un cadre légal. Et il serait de bon ton de faire l’effort de se conformer à la loi en respect et en toute transparence avec les entrainés.