Ainsi on peut commencer par bien prendre ses pulsations au repos au moins une fois par semaine. Cela ne mange pas de pain, comme on dit et cette bonne vieille méthode a déjà fait ses preuves. On peut compter dessus sans risque de se gourer. Ainsi une fois par semaine, le même jour donc, il faut prendre son pouls au repos, avant de se lever. Et si vous notez de trop grandes disparités entre les relevés, alors vous pouvez commencer à vous dire que quelque chose ne va pas ! Mais bien entendu, je ne vous parle pas là d’un écart de six ou sept puls à la minute. En effet cela dépend aussi de l’état nerveux dans lequel vous vous trouvez ce matin-là, de ce que vous avez fait aussi la veille… Donc pas d’affolement. Mais si vous notez par exemple vingt pulsations de différences, surtout sur soixante secondes, cela peut vous faire réfléchir, vous mettre la puce à l’oreille.
Ensuite et là c’est un raisonnement beaucoup plus naturel, il y a l’envie d’y aller. Si vous en êtes déjà à votre sixième séance dans la semaine et que pourtant vous avez toujours la « gnaque » et que vous vous sentez plein d’énergie, il faut savoir écouter un peu son corps et se laisser porter. Car à trop guetter le surentrainement, on peut aussi tomber dans l’excès inverse et ne pas s’entraîner assez. Qui n’a jamais remarqué qu’après avoir enchainé, deux ou trois grosses séances, il subissait un contre-coup positif, à savoir qu’il se sentait encore mieux qu’avant ? Donc du coup, une fois que vous avez réussi à assimiler une belle charge de travail, rien ne dit non plus que vous n’êtes pas capable de faire encore mieux et que votre corps en s’adaptant, vous en redemande…
Bref ce dosage de l’entrainement est toujours une alchimie qu’il faut savoir décrypter. Mais il est évident, surtout quand à l’entrainement vous ajoutez le boulot et la famille ou que sais-je encore, que quand certains troubles apparaissent dans votre vie de tous les jours, comme des coups de pompe, des baisses de tonus inédits, des manques d’appétit ou pire encore des coups de déprime ou de blues, alors il faut se poser les bonnes questions et savoir lever le pied. Souvent on a tendance à vouloir en rajouter quand on sait qu’il nous manque cruellement quelques kilomètres, surtout quand notre emploi du temps ne nous a permis de les faire au bon moment… Et bien cela ne sert pas à grand-chose de vouloir absolument les caser quelque part. Cela ne marche pas comme ça, malheureusement…
Pour conclure, le seul vrai conseil que je pourrais vous donner, c’est de faire appel à un entraineur. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire car il faut peut-être alors adhérer à un club et adieu votre esprit de liberté, mais au moins là, le souci du surentrainement ne se posera pas. Un entraineur sera faire attention à tous les signes pré-cités, et sera adapter votre entrainement en fonction. Cela ne s’invente pas.
Ainsi pour illustrer mes propos, je citerai Sébastien Chaigneau que tout le monde connait bien qui disait dans un magazine spécialisé qu’il avait souvent préparé l’UTMB avec des semaines énormes d’entrainement et plus d’une fois, il était arrivé au départ déjà un peu « cramé ». Depuis il avait trouvé un préparateur qui lui aménageait des semaines plus « light » au niveau des kilomètres mais aussi plus complètes au niveau d’autres activités ajoutées… Et ainsi lui semblait-il avoir trouvé son équilibre. Il a réalisé sans doute cette année le plus bel UTMB de sa vie !