Enfin tranquille avec la Main de Dieu, du Diable, de qui vous voulez, en tous les cas, la Main qui vaut de l’or. Finies les petites et grandes phrases de nos politiques, les leçons de morale de nos « philosophes » – entre guillemets car récemment André Glucksmann déclarait qu’il n’y en avait plus beaucoup de nos jours – et les cours d’éthique de nos experts audiovisuels habituels.
L’autre jour, durant l’une des multiples pauses café de la journée, un collègue runner lançait à la cantonnade à l’attention de ces modèles de l’humanité que sont les supporters de foot « Au moins, en course à pied, c’est des trucs qu’on ne voit pas ! ». Votre serviteur d’acquiescer bien évidemment … avant de réfléchir plus avant au sujet. Peut-on, pour le prix du résultat, bafouer l’éthique en course à pied ? Amateur, j’entends, notre monde à nous. La réponse est oui. Quelques méthodes possibles en guise d’exemple, à ne consommer qu’avec modération.
1) Le Dopage : vous et moi – enfin moi c’est sûr – n’ayant pas les moyens des sportifs professionnels pour se procurer le dernier cri de la technologie en la matière, indétectable et sans effet secondaire – à très court terme -, devons nous rabattre sur des succédanés vendus sous le manteau sur Internet par des sites basés dans des endroits plus qu’improbables. Alors, à moins que vous ne travailliez en hôpital et ayiez la clé de l’armoire à pharmacie ainsi que de solides connaissances dans le domaine, cette méthode n’est pas à privilégier.
2) Le Raccourci : voilà une méthode simple et sans effet secondaire. Par contre, elle présente deux écueils à contourner. Le premier est la présence de bénévoles aux endroits stratégiques des parcours. S’ils vous doivent un service ou acceptent les pots de vin – après tout, comme leur nom l’indique, pour se les geler trois heures à faire le pied de grue, ils ne sont pas rémunérés – c’est tout bon ! Deuxième écueil : la puce ! Quelle plaie ce dispositif qui, certes, vous donne votre temps réel à la micro-seconde mais vous oblige à passer impérativement à certains points de passage, eux aussi stratégiquement répartis sur le parcours. Sur le MDP 2010, j’ai calculé que j’aurais fait un temps supérieur à mon temps en course en prenant le métro entre chaque point de passage.
3) L’Echange : sans doute la meilleure méthode ! Vous demandez à un(e) ami(e) plus véloce que vous de courir à votre place ! Facile et sans effet secondaire sauf éventuellement pour votre porte-monnaie, si le dit ami est un peu plus vénal que l’amitié ne le tolère. Alors évidemment, les organisateurs peuvent vous demander votre licence – pour les licenciés – rien de plus facile à contourner, il suffit d’y coller la photo la plus pourrie de vous que vous possédez en ayant pris soin de la noircir sous Photoshop (TM). Cette méthode présente néanmoins un risque important : si votre ami(e) est trop rapide et monte sur le podium, vous – enfin votre ami – risquez d’être en photo dans l’Echo de Maisouquilay, Echo dans lequel votre famille et vos amis (les autres) auront beaucoup de mal à vous reconnaître. Privilégiez donc des courses loin de vos bases ou briefer bien votre ami.
Ce ne sont là que trois méthodes possibles. Il y en a d’autres, mais tous sans les mains. Ceux qui sont intéressés peuvent me contacter pour de plus amples renseignements 🙂
P.S. pour les lecteurs du « pied de la lettre » : c’est du second degré hein, une pure invention de ma part. Vous avez déjà vu des tricheurs en course à pied ?