Les courses virtuelles c’est bien sympathique et cela a permis de se donner des objectifs pendant cette période si particulière. Mais depuis plus d’un an, on se demande tous quand on pourra remettre à dossard. Même si cette période n’est pas encore derrière nous, on commence à revoir le début d’une vie normale. Les objectifs de 2020 sont finalement devenus des objectifs de 2021.
Inscrit depuis novembre 2019 au Xterra, j’avais reporté mon inscription sur 2021 suite à l’annonce de l’annulation de l’édition 2020. La météo des jours précédents et celle du jour J sont loin des standards de l’été et ça va se ressentir sur l’état du parcours.
Comme la plupart des événements qui rassemblent du monde, les courses sont soumis à un protocole assez stricte. Le masque est obligatoire sur toutes les zones pour les spectateurs. Pour les participants, il faudra fournir une attestation de vaccination ou un test négatif de moins de 72 heures. Pour ma part, comme j’ai reçu mes 2 doses de vaccins, j’ai pu fournir mon attestation vaccinale. A noter que pour l’instant, l’organisation demande une version papier et n’utilise pas les applications TousAntiCovid ou le pass sanitaire via les téléphones mobiles.
D’après mes informations, un certain nombres d’inscrits n’ont pas souhaité se rendre sur l’épreuve après l’annonce du protocole sanitaire. C’est dommage, cela permet de limiter les risques et de commencer à reprendre des activités.
Après avoir retiré mon dossard et préparé ma zone de transition, je me rend sur le bord du lac qui est à 18 degrés, après un rapide aller-retour dans l’eau pour prendre la température dans l’eau. Je me mets sur l’extérieur de la boucle pour le départ.
Période de pandémie ou non, je ne suis pas un adepte du départ en première ligne. J’aime bien le mass start (plus que le rolling start) mais je pars en général du fond et je passe plutôt sur l’extérieur. Seul problème avec cette technique, au départ on se retrouve généralement avec les brasseurs et vous risquez de vous prendre des coups de pieds latéraux, effectivement un nageur qui pratique la brasse prend beaucoup plus de place qu’un nageur qui pratique le crawl.
Je suis assez content de ma partie natation, j’ai bien nagé tout le long en étant à l’aise et sans me décaler de ma trace. j’ai pris au large les 2 bouées pour éviter de prendre du temps au milieu de la masse et dans le ralentissement du virage.
Par contre, je suis un peu déçu de ma sortie et de ma première transition où j’ai joué le bâillonné en voulant retirer le haut de ma combinaison. D’ailleurs cela se voit très bien sur la photographie à la sortie de l’eau.
C’est le plus gros sujet de cette épreuve, 20 kilomètres de VTT sous une météo capricieuse dans un chemin très technique avec beaucoup de dénivelé positif, de la boue, des pierres et surtout des racines d’arbres. Les 5 premiers kilomètres principalement en montée dans des chemins très techniques et sous une pluie battante ne sont vraiment pas simples.
Faire des efforts pour monter, se voir stopper avec l’obligation de poser le pied car le terrain est très technique et que tu n’es pas seul, l’effort n’est pas simple. Difficile de s’alimenter car on ne peut pas lâcher le guidon une seconde au risque de partir à la faute. La première heure est vraiment intense et après cette première partie, je sais que le peloton s’est étiré, je sais que cela va être plus simple.
Mais on a toujours peur de la crevaison, de la casse,… Je vois plusieurs personnes au bord du chemin avec une chaîne cassée ou avec un pneu à plat. Malgré le Tubeless, vue l’état des chemins, on est à l’abri de rien et c’est sans compter les chutes. Quand en haut d’une descente, on aperçoit deux secouristes positionnés en bas… on se dit qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration…
Après 2 heures intenses, je préfère poser le pied pour passer les derniers obstacles pour éviter une chute regrettable dans les derniers hectomètres. La bonne nouvelle c’est que je me sens bien, je sais que lors de mes précédentes participations, la partie VTT avait laissé des traces.
A l’image du VTT, le trail est très technique : montées, passages difficiles, traversées de ruisseaux, boue, ornières,… rien ne manque. On voit qu’il y a plusieurs niveaux de trails et si le XTerra veut conserver le titre de courses la plus difficile d’Europe, le tracé est primordial. Au milieu des vosges, entre les deux vallées de Gérardmer et de Xonrupt, il y a tout ce qu’il faut pour offrir un tracé difficile. Si en plus de cela, la météo s’en mêle, c’est loin d’être une partie de plaisir.
Malgré la difficulté, je me sens bien et sur la première partie montante, je rattrape ainsi quelques concurrents et cela me met en confiance pour la suite, je vais réussir à maintenir le rythme tout en restant vigilant surtout dans la dernière descente très technique.
Peu importe la forme, peu importe la préparation, je savais que quelque soit le résultat de cette course, le bilan aurait été positif. Le dernier mois n’a pas été optimal au niveau de la préparation, j’ai du conjuguer avec une chute en VTT et la préparation de mon passage ceinture noire 3ème Dan de judo, un grade qui récompense plus de 20 ans de travail donc c’était clairement prioritaire.
Finalement je fais mon meilleur temps et je n’ai jamais fini aussi bien, la seule fois où je m’étais senti mieux, j’ai crevé sur la partie vélo… Mais peu importe le plaisir de remettre un dossard était plus fort que le chronomètre. En espérant que cela pourra continuer…