Race to Kinvara : une deuxième place et des bons moments

Voilà une expérience totalement inédite et au combien enrichissante. Un relai de 200 km en 2 jours au travers de l’Irlande entre Dublin et Kinvara. Une traversée grandiose d’autant que la météo irlandaise n’était pas vraiment de la partie et que nous avons du gérer une chaleur très estivale. Dès mercredi soir, je retrouve le reste de l’équipe : David Laget (second au 100km de millau en 2012), Manu, Benoit, Valérie et moi, le tout coaché par Cédric Thomas (Entraineur de Christelle Daunay depuis 8 ans). Tout le monde a une vitesse de base de 15 km/h minimum autant dire que vu le niveau du reste de l’équipe, je me sens complétement ridicule. Le but étant de faire de mon mieux.

Nous sommes 10 équipes venues d’Europe et d’Amérique du nord pour vivre cette expérience. Chaque équipe est accompagné par un mini-bus et un motard qui suit le relayeur. Les équipes portent les noms des différentes chaussures de la marque Saucony (organisateur de l’événement) : Triump, Mirage, Zealot,… pour nous cela sera Virrata.

Dès le premier soir, nous analysons les parcours en équipe et chacun annonce ses références chronométriques et son vécu de sportifs mais aussi sa forme du moment. Avec le X-Terra, 10 jours avant, le Luchon Aneto Trail le week-dernier, je suis loin d’être au top de ma forme. J’ai beaucoup donné dernièrement et j’ai bien senti sur le Trail que je n’avais pas complétement récupéré.

On répartit les différentes distances en fonction de la difficulté et de la forme de chacun pour optimiser au mieux le temps final. La première journée est d’autant plus complexe qu’il y a 2 relais par personne et qu’il faudra donc trouver les bonnes combinaisons. Pour ma part, un relai de 7 km le matin et 5 km l’après midi.

Optimisation des temps, des dénivelés, des états de forme,… Cédric et Manu analyse la situation en vrai professionnel pour que nous puissions donner le meilleur, prendre du plaisir et que le résultat de l’équipe soit le meilleur possible.

Le lendemain matin, chacun prend son petit déjeuner en fonction de l’heure de course approximative… difficile de jauger à quelle heure nous allons prendre notre relai…

Valérie prend le départ et plusieurs avions de chasses se lancent en même temps qu’elle, nous commençons à juger de la force des autres équipes… cela va être dur… Manu enchaine sur le deuxième relai. Après 2 relais, nous sommes septième… les autres équipes semblent solides… Benoit se lance dans une partie montante, il reprend 3 places dans la montée et se lâche complétement dans la descente. Pendant les relais, alors que le motard suit le coureur, le reste de l’équipe remonte dans le minibus et continue la route vers l’étape suivante. Cédric prend la suite de Benoit, il va encore prendre une place. La stratégie des autres équipes se dessinent : les plus rapides en premier. Je prend le relai en quatrième position, je suis le plus faible de l’équipe le but est de limiter la casse.

Je vais boucler les 7,3 km avec une moyenne à 4’44  min/km c’est une bonne performance compte tenu de mon état de forme. Je ne perds qu’une place et je vais lancer David (notre homme fort). Après Fabrice fera également un bon relai à 15 km/h.

Après 7 relais, tout le monde est passé et nous remontons au classement. Notre désavantage est que nous sommes que 7 et les autres équipes ont 8 coureurs. Valérie va s’élancer troisième sur son deuxième passage. Mais les autres équipes utilisent leur derniers coureurs, c’est souvent le moins rapide. Nous attendons Valérie au passage de relai et elle arrive en tête après avoir doublé tout le monde.

Nous sommes en tête suivi des allemands.

David, Manu, Benoit vont faire le maximum en essayant de maintenir ou d’améliorer l’écart avec l’équipe allemande. Mais les meilleurs coureurs sont en route pour leur deuxième passage.

A la douzième étape, je prends la balise avec quelques secondes d’avance. Je me lance à fond mais j’ai vite compris que l’allemand qui m’est opposé n’est pas un amateur (nous apprendrons par la suite qu’il vaut 2h24 au marathon…) Autant dire que je ne fais pas le poids avec un gros relai ce matin et un avion de chasse qui m’enrhume au bout de 500m.

Pour des raisons de timing, la treizième étape est fusionné avec la quatorzième car des équipes ont pris du retard. Cédric et Fabrice feront la dernière étape en duo.

Nous arrivons avec 3 minutes de retard sur l’équipe d’Allemagne. Sur près de 100km, soit seulement 2 secondes de différence par kilomètre.

Nous sommes plutôt satisfait de la première journée, nous profitons des massages et de la soirée pour nous reposer en vue de la deuxième journée.

Demain, nous avons encore 8 étapes à parcourir. Dès le soir, nous devons rendre l’ordre de départ des coureurs. A la vue des performances de la journée, chacun va courir une étape. Il faut essayer de reprendre du temps à l’Allemagne mais cela va être difficile.

David a confirmé sa position d’homme fort et il courra 2 fois demain la 2 et la dernière (sur laquelle nous le rejoindrons pour faire les derniers hectomètres). Je vais faire la septième étape. Une belle ligne droite de 5 kilomètres assez plate.

Le départ à lieu à Cliff of Moher. Les falaises qui se trouvent à l’ouest de l’Irlande. Le décor est magnifique et les coureurs vont parcourir le bord de la falaise. Comme hier c’est la douche froide sur le premier relai : Cédric se retrouve au milieu des falaises à enjamber des murs de pierres (qui délimitent les propriétés). La balise GPS se décroche et il la perd… il arrive rincé après 10 kilomètres assez difficile. David s’élance pour la plus grosse étape, notre 100 bornard fait le boulot sur cette étape de montagne russe en bord de mer. Comme hier, on commence par remonter progressivement. Tout le monde donne le meilleur pour l’équipe. Manu, Valérie, Fabrice grapille chacun une place. A la fin de la cinquième étape, nous sommes quatrième.

Nous surveillons de près les irlandais qui sont devant nous et qui sont troisième au classement général avec 13 minutes de retard. Il faudrait repasser devant eux pour assurer la deuxième place. Les allemands sont loin et il faudrait rattraper le retard de trois minutes de la veille.

 

Benoit reprend la deuxième place et me donne le relai. Je pars comme une balle avec le motard à mes côtés. La route est très passante et il fait chaud. Le motard me protège des voitures et m’amène de l’eau tous les kilomètres. Je boucle mon premier kilo en 4’18… je n’en reviens pas moi même mais je calme un peu le jeu. Il faut gérer la deuxième place, revenir sur les allemands semblent impossibles. Je fais le maximum pour maintenir l’écart. Je finis sur une moyenne en 4’40… j’ai maintenu l’écart.

David prendra le deuxième relai en sachant que tout est joué : la deuxième place assurée et la troisième place trop loin.

Pour la deuxième fois de ma vie, je finis sur un podium et encore une fois grâce à l’ équipe. Je porte sans un aucun doute, une grosse partie des 10 minutes d’écart entre notre équipe et l’Allemagne, mais j’ai donné le meilleur et mon état à l’arrivée de chaque étape le prouve.

Je garderai un superbe souvenir de cette expérience : une organisation au top, une ambiance superbe, un esprit d’équipe sans faille, un décor de rêve, des rencontres formidables,… plein de beaux souvenirs….