A quelques jours du départ de l’UTMB, mon ami Malte MAGER nous livre quelques uns de ses secrets de course. Ce grand gaillard, aussi modeste que gentil, c’est mis à la course à pied et au trail sur le tard (2009) et il a de très belles prises à son tableau de chasse :
– 49ème au Marathon des Sables en 2010
– 25ème dans sa catégorie aux 100km de Millau en 2010 en 9h44
– 94ème sur la CCC en 2011 en 14h11
– 99ème du Grand Raid de la Réunion (la Diag) en 41h50
Quelques conseils pour les ravitos
Le plus important, mémoriser une CHECK-LIST avec l’ordre des choses à faire et ainsi pallier à la perte de temps pour cause de « tête dans le cul ».
C’est dingue à quel point le temps file une fois arrivé au ravito. Il faut donc éviter de se poser une quelconque question (« je vais me changer avant de me faire masser ou après ? » « Je mange maintenant ou après avoir dormi ? » etc, etc…) et suivre un protocole établi à l’avance. Pour ceux qui se font assister, ce protocole sera exécuté par l’assistant qui veillera à ce que rien ne soit oublié.
C’est le seul moyen pour ne pas perdre de temps inutile, c’est à dire du temps passé au ravito mais qui n’a pas servi à se reposer. Profiter du maximum de temps disponible pour justement se reposer ! S’allonger, dormir ou au moins essayer.
A ce propos, il est bon de savoir qu’après une 20aine d’heures sur le terrain, les hallucinations, les défaillances et autres troubles ne sont pas rares. Il me semble donc absolument nécessaire de dormir sur une course comme l’UTMB, en tout cas si on met plus de 35h. En dessous ça se discute, mais personnellement je pense que 15min de sommeil investies au bon endroit peuvent faire gagner une heure plus tard. Comme toute « mesure conservatoire » tel que manger & boire : Il faut le faire AVANT que le besoin irrépressible ne se fasse sentir… Parce que bon courage pour dormir en pleine tempête en passage d’un col quand c’est trop tard. Pour ma part, j’ai découvert sur la Diag que je n’étais pas du tout capable de dormir pendant la deuxième nuit, bien que très fatigué : trop froid, trop de bruit, etc… Alors que de jour fermer les yeux 20min sur une pelouse à côté d’un ravito ça a marché très bien pour moi. Ainsi, j’ai dormi 40min à Cilaos (km 80) en plein jour alors que j’étais fatigué mais sans plus, un peu comme une sieste le dimanche (et après manger, comme ça la digestion se fait allongé et non en courant) et ça m’a pas mal servi par la suite. Attention, il faut une assistance ou un réveil calé sous l’oreille, ne pas faire confiance à de pauvres autres coureurs aussi éprouvés que vous pour se faire réveiller.
Le principe du ravito donc (ça vaut pour pour TOUS les ravitos, même les petits) : Tout temps qui ne sert pas activement au repos est juste du temps perdu. Souvent on traîne un peu, on discute, on se pose, on se relève prendre un truc, on se rassoit, on reprend un truc … en fait, juste par flemme de repartir. Ca ne change rien à l’issue finale : il faudra bien repartir.
Donc : – soit on rentre dans le ravito, on remplit sa poche, on mange sa soupe, et on repart directement (avantage aux bidons, car on n’a même pas besoin d’enlever son sac à dos, ce qui a comme avantage outre le peu de temps gagné (on n’est pas à 10sec près …) de faire en sorte qu’on reste en « tenue de combat », on ne « s’installe pas », mais on s’arrête et on repart.
– soit on rentre dans le ravito, on s’alimente et on se couche (même si on arrive pas à dormir) pour un temps donné. Puis, on repart sans traîner.
C’est important pour tout le monde, même si on ne veut « que » finir ! Il y a environ 17 ravitos sur l’UTMB, sans compter les autres occasions de s’arrêter, et donc 10min d’arrêt par ravito ça fait presque 3 heures sur l’ensemble de la course(!), et c’est sans compter des arrêts plus longs (repos, sommeil, « vrai » repas à Courmayeur/Champex, etc). Le premier comme le dernier aimerait bien avoir 3 heures d’avance j’en suis sûr …
Bonne course à tous !