En tant que marathonien ou coureur d’endurance, vous faites très probablement partie des personnes les moins préoccupées par les chiffres qu’affiche la balance à chaque pesée. En fait, il se pourrait même qu’il y ait belle lurette que vous soyez monté sur une balance. Vous êtes en forme, vous vous sentez très bien et vous courez beaucoup… A quoi bon alors surveiller son poids. Les marathoniens sont en règle générale, des personnes assez sveltes qui n’ont, à priori, pas besoin de stresser par les chiffres que pourraient afficher une balance. Et pourtant, même dans cet univers le poids est un sujet important avec la notion de “poids de course” qui revient souvent. Qu’est-ce que c’est ? Et existe-t-il vraiment un idéal de poids pour un coureur d’endurance ?
On entend par poids idéal ou poids de course, la masse à laquelle vous avez votre rapport poids/puissance optimal. Autrement dit c’est le poids qui vous permet votre plus grande vitesse de course. Peut-être que vous avez toujours eu le même corps et que vous n’avez jamais pensé à ce que le fait de gagner du muscle ou de perdre quelques kilos pourrait bien apporter à votre performance. Certes deux ou trois kilos en plus ou moins, ne devraient pas compromettre votre capacité à participer à une course. Mais ils peuvent tout de même jouer un rôle non négligeable.
Toutefois, atteindre ce chiffre «idéal» peut être difficile, surtout si vous enregistrez déjà un kilométrage important et que vous avez l’habitude de manger ce que vous voulez. C’est un équilibre délicat car il faut perdre de la graisse mais pas top. Réduire son taux de masse grasse ou poids corporel incorrectement et trop rapidement, et plonger en dessous de votre poids d’équilibre, pourrait vous exposer à des blessures, à des maladies et à des comportements alimentaires problématiques.
En règle générale, les coureurs se déplacent plus efficacement lorsqu’ils atteignent ce qui est considéré comme leur taux de graisse corporelle idéal (si vous souhaitez savoir ce que c’est et comment le mesuré, consultez ce site). La course n’est en réalité qu’une forme de saut ou du moins une série de sauts pour être plus précis.
Vous ne pouvez pas avancer sans monter. Et donc plus votre poids est important et plus il vous faudra de l’énergie pour vous arracher à la gravité à chaque foulée. Imaginez ce que ce serait de courir avec cinq kilos supplémentaires attachés autour de votre taille. Selon une étude suisse de 2011 réalisée sur les triathlètes Ironman, le poids corporel affecte davantage les performances en course à pied que dans d’autres sports, comme la natation.
Un faible indice de masse corporelle devient de plus en plus avantageux à mesure que les distances de course s’allongent. Une autre étude réalisée en 2014 a révélé que l’IMC optimal pour les coureurs masculins de 800 m se situait entre 20 et 21, tandis qu’il chutait entre 19 et 20 pour les athlètes du 10 000 m et les coureurs de marathon. Il ne faut cependant pas généraliser de manière normative car l’IMC ne prend, par exemple, pas en compte la masse musculaire maigre (celle qui est la plus sollicitée par les marathoniens) ou la graisse corporelle. De plus, la plupart des professionnels considèrent désormais l’IMC comme un marqueur archaïque de la santé.
Il existe de nombreuses autres raisons pour lesquelles plus on est léger, plus on va vite au marathon. D’après les scientifiques, le métabolisme des personnes plus massives serait moins efficace dans la gestion de l’oxygène dans le corps. Perdre du poids ne change pas votre capacité ou votre fonction pulmonaire, mais cela optimisera votre respiration et l’utilisation qui est faite de l’oxygène au niveau cellulaire.
Les athlètes plus maigres peuvent également mieux dissiper la chaleur, car ils ont un rapport surface / poids corporel plus élevé et un tissu adipeux moins isolant. Ils brûlent également les glucides plus efficacement. Donc, bien que le poids ne fasse pas tout, il joue certainement un rôle. Il existe quatre facteurs déterminant votre vitesse que sont : la génétique, le type de corps, la façon et l’intelligence avec laquelle vous vous entraînez, et votre poids.
Bien que la science indique certaines raisons pour lesquelles des corps plus légers peuvent se déplacer plus rapidement, il est important de se rappeler qu’il n’existe pas de type de corps «idéal» pour la course et que tous les coureurs, même au niveau élite, ont un aspect différent et représentent donc un type de corps différent.