En recevant cette paire de lunettes de soleil Engo Eyewear, j’étais très curieux de pouvoir enfin tester une paire de lunettes. Connectées ou à réalité augmentée, les dénominations ne manquent. L’idée est simple mais complexe à mettre en oeuvre : incruster vos données sportives sur votre vision.
Avant tout de chose, une petite précision importante : je n’ai pas de problème de vue (malgré un âge assez avancé) pas de presbytie, je suis diagnostiqué légèrement myope : entre 0.25 et 0.5 Dioptrie de correction. Autant dire rien du tout, je vis très bien sans correction. Cette remarque peut paraître très personnelle mais je n’ai pas d’expertise pour mesurer l’impact de l’utilisation de ce type de lunettes sur une personne ayant une correction : presbytie, hypermétropie ou astigmatisme.
Un petit projecteur qui se trouve sur le côté de votre narine droite, projette une image monochrone jaune sur un petit miroir se trouvant juste au dessus. L’image va ainsi se refléter sur le côté gauche du verre droit des lunettes.
Difficile de prendre une photographie pour vous montrer la lumière qui créer l’image dans votre champ de vision mais après avoir retourné les lunettes dans tous les sens, vous pouvez voir quelques inscriptions jaunes (au centre de l’image) au niveau du reflet dans le miroir.
Ce condensé de technologies miniatures : batterie, projecteur, connecteur bluetooth, détection des mouvements a été mise au point par une société française : Microoled sous le nom d’activelook. Le système est identique à celui qu’on trouve sur les lunettes Julbo Evad-1
Les lunettes fonctionnent grâce au protocole bluetooth et peuvent s’interfacer avec votre smartphone Android ou iPhone. Pour cela vous aurez besoin d’installer l’application ActiveLook que vous pourrez trouver sur les différents stores.
La connexion est assez simple. La mise en place est la même que pour la plupart des périphériques Bluetooth que vous avez l’habitude d’utiliser. Après la connexion, vous serez sans doute surpris de faire une mise à jour de votre paire de lunettes, toujours aussi bluffant mais un passage obligé pour la plupart des objets connectés.
La partie la plus délicate est le réglage de l’image. Il vous faudra jouer avec la luminosité et le décalage de l’écran sur l’application mais également au niveau des lunettes en ajustant les plaquettes au niveau du nez et les branches au niveau des oreilles pour pouvoir visionnes l’intégralité des informations projetées.
Prévoyez une première séance de course tranquille pour bien ajuster le tout et prendre l’habitude de cette vision augmentée.
Par défaut, il vous faudra utiliser l’application ActiveLook sur votre téléphone pour visualiser les données calculées par le téléphone : vitesse, temps de course,… Mais l’un des avantages de ce modèle est qu’il permet d’afficher les données venant de votre montre ou de votre compteur de vélo Garmin.
La liste des modèles compatibles est assez importante : Gamme Edge (520 plus, 530, 820, 830, 1030), la gamme Fenix à partir du modèle 5 plus et ses dérivés (tactix quatif, MARQ), gamme forerunner (245 Music, 645 Music, 745, 945), Venu 2 et 2 plus, Epix Gen 2 et la gamme Descent MK2.
Il suffira tout simplement d’ajouter l’application ActiveLook Data field sur l’une des vos vues de l’activité choisie après avoir lancé une activité. Les lunettes afficheront le message « Ready » et une fois l’application lancée.
Je porte rarement des lunettes, la plupart du temps en vélo, quand le soleil tape en course à pied et quand je conduis. Les Engo-1 nous promettent une vision sur l’avenir. Si la connexion avec les appareils Garmin et avec le téléphone est assez facile à mettre en place, trouver le bon positionnement sur le nez est un peu plus fastidieux. L’application possède un tutoriel pas à pas qui vous permet d’avancer progressivement vers le réglage optimal. On finit par y arriver avec un peu d’obstination.
Les premiers kilomètres sont un peu perturbants, j’avais tendance à lever la tête pour regarder la partie en haut à gauche de mon oeil droit mais après quelques kilomètres en pensant à autre chose, cela devient plus naturel de jeter un coup d’oeil.
Les lunettes sont légèrement plus lourdes que des lunettes de soleil de sport classique 42 grammes contre 35 grammes pour celle que je porte habituellement. C’est vraiment un tour de force quand on pense à tout ce qu’il y a en plus : une batterie, une connexion de charge micro-USB, un mini projecteur, une carte électronique…
Les lunettes sont devenues un serpent de mer de l’univers de la technologie depuis les Google Glass, il y a régulièrement des tentatives. Si les efforts sont louables, si le résultat est bien là, il reste pour l’instant un peu juste pour bousculer toutes nos habitudes.
Il n’y a rien à dire, cela fonctionne, les données sont lisibles, la promesse est tenue mais… Mais il manque l’effet waouh pour me donner l’envie de sauter le pas. Et si vous souhaitez sauter le pas, il faudra tout de même payer 395 euros pour les obtenir. La marque propose un essai de 30 jours en mode satisfait ou remboursé c’est qu’elle a confiance en son produit et que la meilleure façon de l’adopter c’est sans doute de l’essayer.