Non, Courir de Jean Echenoz paru aux Editions de Minuit fin 2008, n’est pas le 34567ème opuscule prétendant transformer un potato en fils spirituel de Gébré, preuves à l’appui (Marcel, le beau frère de l’auteur).
Non, Courir ne vous abreuvera pas de plans d’entraînement du genre : le 24e jour, faire 3 min à 75% de VMA puis 4 min à 86,4% de FCM etc etc (P ! J’arrive pas à retenir tout ça, faut que je me l’écrive sur la main avant de partir).
Courir aurait pu être une simple bio de coureur puisque la trame de fond en est la vie d’Emile Zatopek, l’homme le plus rapide du monde – en son temps. Mais sous la plume magique de Jean Echenoz (Goncourt 99) Courir devient un véritable roman dans lequel on se plonge avec délectation et que l’on dévore en quelques petites heures.
Pas de prétention philosophique de la part de l’auteur, ni de leçon de morale du style la gloire puis la chute. Mais dans son style si particulier, qui transcende même les descriptions de compétitions, la vie d’un homme venu à la course à pied plutôt par hasard, qui s’entraîne – pas toujours – qui court – on ne sait pas toujours pour qui ni pour quoi, qui gagne – beaucoup mais surtout qui semble traverser les événements plus qu’il ne les vit.
Un roman court qui enchantera les amateurs de running mais aussi tous les autres car l’histoire de Zatopek est magnifiquement contée et la lecture d’Echenoz est toujours un réel plaisir.