On dit souvent qu’un marathon c’est 10% de physique et 90% de mental. Et tous les marathoniens pourront le confirmer. Dernièrement je me suis formé à la préparation mentale dans le cadre de mon activité de professeur de judo. L’imagerie mentale est l’une des techniques utilisées. Durant la formation, j’ai réfléchi également aux différentes techniques que l’on pourrait appliquer en course à pied, j’ai déjà évoqué certains sujets sur le site. Si vous avez raté les premiers articles sur le sujet, je vous invite à relire mes conseils sur la fixation d’objectifs et sur le discours de motivation.
Si, dans le monde du judo, l’utilisation peut paraître plus simple. Il suffit d’imaginer dans sa tête les séquences de son système d’attaque. Cela permettra de les mémoriser et de les automatiser en fonction des réactions de son adversaire. En course à pied, et en l’absence d’interactions directes avec l’adversaire, cette technique peut paraître moins évidente.
Je vais vous révéler deux techniques que j’utilise sur les fins de course pour les rendre plus agréables surtout sur les longues distances. Pour ces deux techniques, il vous faudra réfléchir à votre parcours préféré, un parcours que vous connaissez par coeur, un parcours que vous pratiquez régulièrement, un parcours dont vous connaissez le moindre virage, vous savez où se trouve chaque kilomètre. Ce parcours va devenir votre référence. Imaginons que votre parcours fait 6 kilomètres, c’est le parcours que vous faites en récupération, c’est le parcours que vous faites tranquille entre amis, c’est le parcours que vous aimez faire découvrir à un ami de passage… Ce parcours va devenir une clé de votre imagerie mentale.
La technique consiste à découper votre course ou votre sortie longue en plusieurs répétitions de votre parcours favoris. Vous allez ainsi vous représenter mentalement les éléments que vous connaissez et les transposer sur ce parcours que vous ne connaissez pas ou peu.
En effet, quand on ne connait pas un parcours, il peut paraître souvent plus long et comme vous courez cela peut donc vous sembler plus fatiguant. En imaginant votre parcours préféré et ses points positifs tout au long de votre course, vous occupez votre esprit de manière positive. « Si j’étais sur mon parcours, je serai près du petit lac avec les cygnes en train de barboter »… Essayez aussi de retrouver des ressemblances pour vous sentir encore plus dans votre jardin.
Psychologiquement, physiologiquement, physiquement, les derniers kilomètres sont les plus durs. La fin approchant, vous êtes proches de l’objectif mais le mental qui vous tenez jusque là, commence à se relâcher à l’approche de l’arrivée, les muscles deviennent douloureux, la foulée est plus pesante,… C’est à ce moment qu’il ne faut pas craquer.
Je vous invite donc à transposer les derniers kilomètres de votre course sur les derniers kilomètres de votre parcours favori. Mettez vous en tête avec quelle facilité vous réalisez habituellement ces quelques foulées, parfois vous vous permettez même d’accélérer et de finir en sprint, vous avez finalement fait le plus dur et ce qu’il reste vous savez le faire.
Il reste deux kilomètres sur votre course, cela correspond à cette grande ligne droite et les deux derniers virages, visualisez dans votre esprit les éléments du décor pour vous sentir sur un terrain connu.
L’idée est d’occuper votre esprit avec des pensées positives pour éviter de penser à vos douleurs musculaires, aux autres coureurs qui vous dépassent,…