Comme presque tous les matins, je cours dans la nuit noire, sous la lumière des lampadaires. Je croise quelques personnes qui promènent leurs chiens. Je sais qu’on est au mois de mars et j’attends avec impatience le changement d’horaires ,si seulement on pouvait rester sur l’horaire d’été, cela serait tellement plus simple.
J’avais commencé depuis quelques jours à laisser la frontale à la maison car elle commençait à devenir inutile. Même si le soleil n’apparaissait pas encore, le ciel devenait de plus en plus lumineux, bien loin de la pénombre dans laquelle je courais il y a quelques semaines.
Et ce matin là, j’ai croisé son regard, il irradiait le ciel dans des teintes oranges. Je l’ai aperçu au dessus de l’horizon un demi-cercle orange qui vibrait légèrement. Je voyais les rayons qui remplissaient progressivement l’espace. Je l’ai regardé, un face à face les yeux dans les yeux, sa puissance était naissante sinon je n’aurais pas pu, il fallait qu’il commence à montrer à l’hiver qu’il était de retour. Que chaque jour, il gagnerait un peu plus de temps sur le noir de la nuit.
En courant, j’ai senti progressivement que l’atmosphère se réchauffait, que l’hiver était fini, que le printemps était arrivé et que l’été n’avait jamais été aussi proche.
Il est revenu le soleil et ça fait du bien. Alors à ceux qui me disent que dans ma région il fait un temps pourri, je répond que oui mais cela nous fait apprécier le soleil quand il revient. Le contraste des saisons nous permet d’apprécier chacune d’elle.