Si je n’avais pas coché ce triathlon dans mes objectifs de l’année 2019, il s’est finalement imposée comme une date importante. l’idée était de tenter de battre mon record sur la distance olympique avec un parcours relativement facile : une natation droite en ligne, un parcours vélo sans bosse et un parcours de course à pied très roulant.
Mais la semaine précédant cette date importante ne s’est pas vraiment déroulée comme prévue. En début de semaine j’ai choppé une rhino-pharyngite assez virulente, mon médecin généraliste m’a prescrit des médicaments, j’en ai juste pris un… et j’ai fait une réaction allergique ma lèvre a triplé de volumes dans les heures qui ont suivi… Pour la première fois de ma vie, j’ai pris un antihistaminique… Malgré tout ça je suis allé faire un tour de vélo, jeudi matin très tôt pour éviter la canicule (il ne faut pas oublier ce petit détail sur cette semaine) et j’ai été en contact avec les poils de chenilles urticantes. Vendredi : 2ème antihistaminique de la semaine et de ma vie avec en plus un crème à la cortisone. A tout cela s’ajoute la canicule qui fatigue les organismes… Autant dire qu’en arrivant à Paris samedi, je ne suis pas très confiant sur la course à venir. Il y a beaucoup d’inconnues et en plus l’organisation annonce que la combinaison néoprène ne sera pas autorisée vu la température de l’eau (26,4 degrés la dimanche matin à 7h… tout simplement incroyable)…
Samedi après midi, je dois aller retirer mon dossard et déposer mon vélo dans la zone de transition, c’est la première fois que je dépose mon vélo, la veille de la course. Après avoir lu le règlement, j’ai compris que comme le drafting était autorisé, les vélos de contre-la-montre sont interdits à cause des prolongateurs qui pourraient être dangereux en cas de chute. la seule possibilité est d’avoir un vélo de route avec des prolongateurs courts. Le parc à vélo est énorme, il y a plusieurs milliers de vélo pour les 2 courses (sprint et olympique) et je n’y pense pas à ce moment là mais le temps de transition vont être bien plus long que d’habitude.
Dimanche matin, je passe faire le point dans la zone de transition, je regonfle mes pneus et je prépare tout ce qu’il faut pour les 2 transitions. Direction le départ de la natation qui se trouve à 1,5 km plus au sud de Paris (il faut remonter le bassin de la Villette).
Impossible de nager avant le départ. Nous n’avons pas accès au bassin avant la vague. Seul la vague la plus rapide peut aller dans l’eau avant le start pour se placer sur la ligne de départ.
Tout le monde se lance dans l’eau et c’est à mon tour. Effectivement l’eau est chaude… même à 8 heures du matin c’est assez incroyable. Les premiers hectomètres sont difficiles, j’ai du mal à me mettre dans le rythme : les autres, les algues,… c’est un peu le bordel… jusqu’au passage sous le premier pont. J’arrive enfin à trouver mon rythme mais sans combinaison… je vois bien que je suis plus lent.
C’est plutôt sympa de voir la ville qui défile sur les bords, les gens suivent les nageurs sur le bord du bassin. C’est assez original par rapport à une nage en lac.
J’étais parti sur la droite du bassin et finalement je trouve qu’il y a de plus en plus de monde. On vient de passer le départ du format sprint, je sais que j’ai fait la plus grosse partie du chemin. Je décide de partir sur la gauche pour nager plus tranquille. Les derniers mètres me paraissent très longs.
Au lieu de 1500 m, j’ai presque 1900 m au compteur et je n’ai pas l’impression d’avoir fait plein de zigzag… C’était pas la meilleure natation de ma vie et en voyant les commentaires sur Strava je n’étais pas le seul.
Je m’élance sur le vélo et dans les premiers mètres je me fais une grosse frayeur : je roule sur un morceau de verre éclaté en morceaux. Je serre les dents pendant quelques instants mais rien ne se passe.
J’essaye d’être très concentré sur la partie vélo car je roule plutôt vite pour essayer de rattraper mon retard sur la natation et il faut gérer : les parisiens qui traversent n’importe où, les quelques changements de direction et les autres cyclistes. Je n’ai pas trop le temps de regarder le paysage.
On atteint les quais de Seine et ça roule très fort, on navigue entre 35 et 40 km/h. Je vois des concurrents en train de gérer leur crevaison… J’ai toujours cette hantise de crever en pleine course…
Passage rapide dans le bois de Boulogne, on voit encore la ligne bleue du marathon de Paris. Je reconnais bien ce passage… et heureusement je suis mieux qu’il y a quelques mois.
On revient sur les quais de Seine et on rejoint assez vite les concurrents qui sont sur le sprint. Il faut beaucoup doubler sur cette dernière portion. A l’approche du parc de la Villette, on doit descendre du vélo et la transition va être longue : on doit faire le tour de la grand hall en poussant le vélo.
Deuxième transition rapide, j’ai juste à poser le vélo, mettre une casquette et changer de chaussures. Mais il faut traverser tout le parc et il est grand ! Ensuite le parcours de course à pied n’est pas époustouflant mais il est plat et droit.
Je peux tenir un bon rythme sur la première partie mais le retour est un peu plus difficile avec le vent de face et les efforts qui précédent.
J’arrive en me disant que j’ai battu mon record mais en fait c’est limite. J’ai perdu du temps dans les transitions et sur la natation mais j’ai tout rattrapé sur la partie vélo et course à pied. C’est plutôt positif.
Si au temps officiel, j’échoue à 3 secondes de mon record personnel sur cette distance, il faut prendre en compte quelques paramètres :