Footing vers la dune du Pilat


6 heures du matin, il fait encore nuit… je n’avais pas prévu ça… Dans ma Lorraine natale, il fait déjà jour à cette heure là mais il est vrai qu’on est beaucoup plus à l’ouest, ce décalage est donc logique. Peu importe, je me lance dans le noir en short et en tee-shirt. Je sors de l’hôtel, je donne ma clé au réceptionniste, qui me lance un « Bon footing ! », j’ouvre la porte et je sens que l’air est frais. Est-ce que je suis suffisamment habillé ? De toute façon, je n’ai rien d’autres à me mettre je n’avais pas prévu qu’il ferait 9 degrés dans cette région à cette heure-là, cela doit être l’air marin…

Je suis parti et finalement je n’ai plus froid. Je suis au calme, il n’y a personne. J’ai lancé la navigation sur ma montre pour ne pas me perdre mais je vois que les indications sont nombreuses et la piste cyclable se dirige directement vers le lieu.

Ce lieu que je veux voir, cette particularité de la nature qui parait invraisemblable. Je veux voir ça de mes yeux. Si je me suis levé si tôt c’est pour y aller et découvrir ce lieu unique.

Je regarde l’heure du lever du soleil, si mes calculs sont bons je devrais arriver là bas un peu avant. J’ai eu du mal à m’extraire du lit mais finalement je suis bien, je déroule tranquillement.

Il fait nuit mais la lune est haut dans le ciel, largement de quoi voir où je vais. La piste cyclable est sécurisante, la dune se rapproche, j’arrive au milieu des pins sur un petit chemin et j’aperçois cette montagne de sable devant moi : Impressionnant. Ce tas de sable parait complètement artificiel, il n’est pas raccord avec le reste du paysage. Le relief est plat, la forêt de pins est dense mais le sable est bien là.

J’emprunte l’escalier au pas de course, si il y a un endroit pour faire des montées d’escaliers c’est celui-là. J’arrive en haut et le paysage me saisit d’un côté cette forêt de pins et de l’autre l’océan. Au milieu, ces milliers de tonnes de sable, comme posées par l’homme, mais pourtant ce n’est pas le cas. Tout est 100% naturel, c’est encore plus magique.

Je suis seul dans cette endroit féérique, le soleil se lève doucement, je profite du paysage et de ce moment unique. Je prends conscience de ma chance: ce voyage pour des raisons professionnelles, mes jambes qui fonctionnent à plein régime, cette habitude de se lever très tôt pour m’entrainer.

Je me fait un petit délire, descendre la dune en courant en pleine pente : l’impression de voler, ce moment est tellement grisant que je me paye le luxe de remonter les escaliers une deuxième fois et de recommencer.

Allez encore 6 petits kilomètres pour revenir à l’hôtel pour prendre une bonne douche et un bon petit déjeuner. 8 heures du matin, je suis d’attaque avec une patate d’enfer et j’ai envie de dévorer la vie.

C’est aussi ça la course à pied…